Les prestations sociales représentent prés de la moitié des revenus des 10% les plus modestes


"Transferts sociaux versés aux ménages : des effets différenciés selon les territoires", INSEE FOCUS No 97, novembre 2017

Définitions : le niveau de vie correspond au revenu disponible des ménages par unité de consommation. Il prend en compte les prestations sociales et les impôts directs. 

 

“Les inégalités de niveau de vie varient d’un territoire à l’autre. Sans les prestations sociales et les impôts, les différences entre régions du point de vue des écarts entre hauts et bas revenus seraient bien plus fortes.

En 2014, les prestations sociales et les impôts réduisent nettement les inégalités au sein des régions les plus touchées par la pauvreté, notamment au Nord du pays et sur le pourtour méditerranéen, ainsi qu’en Île-de-France, bien que ces régions affichent de fortes inégalités.

Si les allocations chômage contribuent plus fortement au revenu disponible au Nord et au Sud, les pensions de retraite y contribuent le plus au centre de la France, où les populations âgées sont fortement représentées.

 

Les disparités de niveau de vie entre les plus aisés et les plus modestes ne sont pas homogènes selon les régions. En 2014, le rapport entre le neuvième décile (D9, les 10% les plus aisés), et le premier décile (D1, les 10% les plus modestes),  est le plus fort en Île-de-France (4,5), en Corse (3,7), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (3,7); à l’autre extrémité, les régions Bretagne (2,9) et Pays de la Loire (2,8) sont les moins inégalitaires.

En raison de la progressivité de l’impôt sur le revenu, les impôts pèsent davantage sur le revenu disponible des ménages les plus aisés, ce qui contribue à réduire l’écart entre les hauts et les bas revenus. Sans les impôts directs, les 10% de ménages les plus aisés auraient un niveau de vie plus élevé en moyenne de + 25,4% en Auvergne-Rhône-Alpes à + 31,5% en Île-de-France. La réduction des disparités de revenu par l’effet des prestations sociales et des impôts est plus forte pour les régions où la proportion de personnes pauvres est plus élevée. 

 

D’une région à l’autre, pour les 10% de la population ayant les revenus les plus bas, la part des prestations sociales dans le revenu disponible s’échelonne de 29,2% en Corse à 49,8% en Hauts-de-France. Au niveau départemental, cette part est maximale dans le Nord (52,2%), le Pas-de-Calais (50,3%) et la Seine-Maritime (48,7%). À l’opposé, elle est la plus faible (autour de 28%) dans les départements du sud du Massif central (Aveyron, Cantal, Lozère), en raison de la part plus élevée de la population âgée dans ces départements.

 

Les prestations familiales sont proportionnellement plus élevées dans les territoires où les familles avec des enfants de moins de 18 ans sont plus nombreuses, comme à l’Ouest.

 

La part des prestations logement dans le revenu disponible est plus élevée dans les villes. En effet, celles-ci concentrent davantage de personnes seules : cette population est surreprésentée parmi les bénéficiaires des aides au logement. La part des prestations logement dans le revenu disponible du 1er décile de revenu atteint ainsi 17,4% dans les villes-centres des grandes aires urbaines, mais seulement 9,3% dans les couronnes des grandes aires urbaines.

 

Les prestations sociales sont prés de la moitié des revenus des 10% les plus modestes dans les centres villes, contre 26 à 32% dans les banlieues, et les petites communes ou pôles.