Interrogés sur les raisons de pratiques collaboratives, 67% citent le fait de gagner de l’argent ou de faire des économies, bien avant la possibilité de rencontrer des gens, nouer des liens (47%), protéger l’envi¬ronnement (30%), contribuer à rendre la société meilleure (25%) ou agir au niveau local, près de chez soi (15%)


« Société collaborative : l’argent d’abord, le partage aussi », Credoc, consommation et modes de vie N°274, avril 2015

« Définition de la société collaborative : la notion n’est pas vraiment stabilisée mais on peut proposer huit dimensions soutenant le concept de société collaborative, dont seule la première est le véritable trait d’union entre toutes les pratiques :

1. Échange direct entre pairs, sans intermédiation institutionnelle ou économique ; des relations horizontales souples et changeantes plutôt que hiérarchiques et figées.

2. Participation d’un grand nombre d’individus.

3. Les technologies de l’information et de la communication potentialisent la société collaborative.

4. Elle réduit l’empreinte écologique de l’homme, préserve les ressources naturelles et participe à l’économie circulaire (recyclage des objets et sobriété de la consommation).

5. Elle favorise l’usage plutôt que la propriété ; les innovations sont libres plutôt que brevetées.

6. Elle renforce les liens sociaux.

7. Certaines pratiques sont purement altruistes, mais la plupart sont motivées par la recherche d’une amélioration de son pouvoir d’achat (soit en diminuant les dépenses, soit en augmentant les ressources).

8. Certaines pratiques invitent les individus à collaborer, à être partie prenante et producteurs plutôt que simples consommateurs. Cela implique une grande confiance dans les autres et plus généralement dans les bienfaits du collectif »

 

Le premier avantage perçu aux pra­tiques collaboratives est économique : 67% citent le fait de gagner de l’argent ou de faire des économies, bien avant la possibilité de rencontrer des gens/nouer des liens (47%), protéger l’envi­ronnement (30%), contribuer à rendre la société meilleure (25%) ou agir au niveau local, près de chez soi (15%).

en 2014, le pouvoir d’achat par ménage n’est pas plus élevé qu’il ne l’était en 2002, et donc fortes sont les tentations d’achat « malin » :

* 38% ont acheté un produit d’occasion par Internet en 2012 (17% en 2009) ; 28% vendent des objets sur Internet.

* 26% recourent aux compagnies low cost en 2014,  ou passent par une plate-forme de location entre particuliers (10%), voire d’échange d’appartement ou mettent en location leur propre logement pour des touristes (6%).

* 21% pratiquent le covoiturage en 2013 contre 18 % en 2011.

* au moment même où ils achètent un produit neuf, se pose la question de savoir s’ils auront la possibilité de le revendre d’occasion par la suite (30% en 2011, contre 12% en 2009).

 

Internet devient un grand marché mondial où tout se vend et tout s’achète, sans intermédiaire, ou presque, et entre pairs.

27% participent à la production de contenus : contributions à divers logiciels ou encyclopédies libres, forums de discussion ou plateformes d’entraide avec le sentiment de contribuer à l’intérêt général, le plaisir d’échanger des informations ou simplement le souhait d’une interaction sociale. Parmi les dix sites internet les plus consultés en France, on compte seulement deux plateformes marchandes (selon Médiamétrie, elles accueillent à elles deux 35 millions de visiteurs uniques par mois), mais trois réseaux sociaux (65 millions de visiteurs uniques) et une encyclopédie libre et collaborative (22 millions). 65% s’intéressent aux contributions de leurs pairs.

Mais seuls 40 % déclarent avoir confiance dans les avis, notes, évaluations et commentaires émis par leurs pairs sur internet, plus de confiance chez les jeunes (57% chez les jeunes, 40% chez les 40-59 ans, 22 à 28% chez les 60 ans et plus), plus aussi chez les diplômés bac et plus (49% chez les plus diplômés du supérieur, 42% du niveau bac, 33% pour le niveau BEPC et 19% pour les non diplômés).

Pour 61%, «  on ne sait pas à qui on a affaire ».

On peut voir là une des explications à la moindre participation de nos concitoyens aux réseaux sociaux et à leur réticence à acheter par Internet. Cela pourrait être également un frein au développement de la société collaborative dans notre pays.