La qualité prime largement les prix, aux dires des consommateurs


"Les Français toujours très attachés à la qualité", CREDOC N° 283, juin 2016

Dans l’enquête Tendances de consommation du CRÉDOC, lorsqu’on demande aux consommateurs de choisir entre la qualité et le prix, le résultat est sans appel (78% contre 21), et ce en 2015 comme en 2000, avec toutefois des modulations selon les produits : de 64 à 78% pour la qualité contre 21 à 31% pour les prix pour les biens suivants par ordre décroissant (produits alimentaires, électroménager, TV-Hifi-ordinateur, hôtellerie-restauration, boissons, automobile); les décalages sont beaucoup plus faibles pour les équipements de loisirs, banque et assurance, services aux particuliers, ameublement, produits d’entretien; ils sont même plus favorables aux prix en ce qui concerne les télécom, portable et forfait internet (60% pour les prix et 35 pour la qualité). Notons que les plus jeunes privilégient le prix, se satisfaisant du produit “standard”, sauf pour les produits télécom et High-Tech.

En période de crise, la propension à payer plus cher pour la qualité est moins forte qu’il y a quinze ans, diminuant notamment pour le gain de temps, la marque, la durée de vie, la nouveauté et la facilité d’utilisation; par contre, la propension à payer plus cher est restée stable pour la fiabilité, l’efficacité et le goût (pour l’alimentation); la seule caractéristique à augmenter est le commerce équitable.

 

La qualité se définit pour le consommateur d’abord (93 à 86%) par les aspects fiabilité, efficacité (outil, lessive), goût (alimentaire), durée de vie, respect de l’environnement, facilité d’utilisation, puis un peu moins (73 à 58%) pour les aspects soutien au commerce équitable, gain de temps, avancée technologique, marque du produit; enfin moins encore (45 à 41%) pour le design et la nouveauté.

Le gain de temps est plutôt le fait des moins de 45 ans, la nouveauté, l’avancée technologique et le design le fait des 18-24 ans; la facilité d’utilisation est bien plus le fait des plus de 65 ans; les jeunes sont moins enclins aux aspects respect de l’environnement et facilité d’utilisation, alors que les 55 ans et plus sont moins favorables au gain de temps, voire à la durée de vie.

 

Avec une attente forte sur la qualité des produits alimentaires, les Français font partie des Européens les plus exigeants:  ils privilégient avant tout le plaisir dans leur alimentation (variété des repas, convivialité), un modèle qui s’oppose à celui du continent américain qui privilégie une alimentation fonctionnelle et où manger est une nécessité et à celui de la Chine où l’on recherche d’abord une alimentation saine. Le consommateur français, suite aux diverses malversations alimentaires, recherche des facteurs de rassurance tels que les produits issus de l’agriculture biologique, naturels et des produits bruts fabriqués à proximité.

 

Les femmes ont un discours fait d’éléments concrets comme l’achat ou la production personnelle d’aliments (utilisant davantage les mots jardin, pesticide, équilibre, nature, plaisir, goût et santé à nouveau….), alors que les hommes tiennent un discours plus abstrait, perméable aux recommandations nutritionnelles (protéine) , ou encore évoquant plus souvent des produits relevant soit du luxe (homard) soit des plats commandés ou tout prêts; ils évoquent davantage les modes et lieux de production et de distribution (made in France , circuit court.)