La concentration des métiers par zone d’emploi tend à se renforcer,


« La France et ses territoires, édition 2015 », INSEE, non daté

Selon les estimations disponibles pour fin 2011, 62% des personnes travaillent dans une autre commune que celle où elles résident. Les lieux de travail sont répartis de façon très inégale sur le territoire.

L’emploi a augmenté de 0,6% par an ; les progressions les plus importantes se situent le long des façades atlantique et méditerranéenne, ainsi que dans les départements d’outre-mer ; en revanche, il a reculé dans les zones plus industrielles ou peu denses (des Ardennes au Limousin, ainsi qu’à la jonction des régions Centre, Basse-Normandie et Pays de la Loire).

De manière générale, l’emploi dans les différentes zones a évolué davantage en fonction du dynamisme démographique, plutôt qu’en fonction du nombre initial d’habitants (et donc d’une main-d’œuvre potentielle) ; il a davantage progressé dans les zones urbaines à forte concentration de cadres et professions intellectuelles (+0,8% par an en moyenne) que dans les zones davantage ouvrières (+0,2% par an en moyenne).

 

Les professions définissent six types de territoires :

Toutes les zones d’emploi comportent un socle commun d’emploi (les emplois présentiels), lié à l’activité mise en œuvre localement pour répondre aux besoins des personnes présentes (résidentes ou touristes). Au-delà de cette caractéristique commune, certaines professions sont très diversement représentées d’une zone à l’autre.

Certaines zones d’emploi, correspondant aux villes de taille intermédiaire, ont une répartition des métiers très proche de la structure nationale et constituent un « profil représentatif ». Outre cette catégorie, on peut dégager cinq types de territoires :

– Ceux qui manifestent une différenciation entre les zones à vocation agricole, et les zones à emplois très qualifiés.

– Ceux qui manifestent une opposition entre des zones où sont surreprésentés les métiers ouvriers de l’industrie (fréquentes dans le Nord, la plaine de Champagne, le Centre-Ouest), et d’autres où sont surreprésentées les professions intermédiaires du tertiaire, davantage orientées vers l’économie présentielle (plus souvent localisées dans le Sud et en Outre-mer) ; on y trouve souvent une présence des fonctions agricoles et artisanales légèrement supérieure à la moyenne.

– D’autres zones d’emploi (principalement localisées le long des frontières nord et est) se distinguent principalement par leur forte proportion de métiers ouvriers, notamment industriels, mais également de l’artisanat et des agents de service de la fonction publique.

 

Les spécialisations professionnelles des territoires se renforcent, sauf celles des zones ouvrières

Entre 1999 et 2011, en lien avec la poursuite de la tertiarisation de l’économie, l’emploi a plus fortement progressé dans les zones orientées vers les professions tertiaires que dans celles orientées vers les professions types des secteurs primaire et secondaire ; les zones métropolisées ont été les plus dynamiques, alors que celles à vocation agricole ont perdu des emplois.

Notons aussi que plus une zone d’emploi présente un caractère urbain, moins les emplois de cette zone sont occupés par les actifs y résidant ; les déplacements domicile-travail sont ainsi plus longs et débordent plus souvent le périmètre des zones d’emploi.