Les 133 620 associations employeurs (81% des structures de l’économie sociale) regroupent 1,813 millions de salariés (78% des salariés de l’économie sociale)


« L’économie sociale, des principes communs et beaucoup de diversité : 10% de l’emploi salarié et 5% de la valeur ajoutée », Insee Première N°1522, novembre 2014

 L’économie sociale comprend quatre familles traditionnelles : coopératives, mutuelles, associations et fondations, se réclamant de principes communs hérités de leur histoire (gouvernance démocratique, solidarité, juste répartition des excédents, gestion autonome et indépendante, liberté d’adhésion).

 

Elles constituent un acteur économique important, pesant 10% de l’effectif salarié et 8% de la masse salariale, avec une valeur ajoutée estimée à 90 Md€ en 2012, (une valeur ajoutée réalisée pour plus de la moitié par des unités marchandes), soit 5% de l’ensemble de l’économie.

 

Ces structures regroupent 2 324 580 salariés dans 165 910 établissements employeurs (en moyenne 14 salariés par établissement)

 

Les unités non marchandes (associations, fondations, coopératives et mutuelles) y représentent la moitié des effectifs de l’économie sociale, mais un peu moins (46%) en termes de rémunérations et de valeur ajoutée :

– Avec 1,813 million de salariés en 2012, les associations constituent le plus gros vivier d’emplois de l’économie sociale (78%) ; l’effectif salarié y a mieux résisté à la crise que celui de l’ensemble de l’économie.

– Avec 73 000 salariés en 2012, les 1 320 fondations sont présentes dans un nombre plus restreint d’activités (santé, action sociale, enseignement et recherche), mais sont en moyenne plus grandes que les associations (55 salariés en moyenne).

– Les coopératives de crédit et les coopératives agricoles sont les deux plus importantes catégories de coopératives ; les premières, avec 169 000 salariés en 2012 (principalement constituées du Crédit agricole, de la BPCE et du Crédit mutuel) et les coopératives agricoles, avec 67 000 salariés.

– Les mutuelles régies par le code de la mutualité (86 000 salariés en 2012) rassemblent 21 000 salariés dans des établissements hospitaliers et de santé et 12 000 dans l’hébergement médico-social.

– Les mutuelles relevant du code des assurances (46 000 salariés) commercialisent des assurances sur les biens ainsi que de l’assurance-vie ; elles ont privilégié la création de filiales extérieures à l’économie sociale pour élargir leur offre et cibler de nouveaux clients.

Associations

Total dont

Action sociale

Education

Santé

Services aux

entreprises

Sport

Culture, loisirs

HCR

Autres

Effectif salarié

1 812 970

660 510

333 640

127 170

96 990

66 980

47 130

24 890

255 660

Nombre d’établissement

employeur

133 620

29 570

17 640

3 530

10 190

20 220

11 500

3 320

37 650

Effectif salarié moyen

14

29

19

36

10

3

4

7Y

7

 

 

Coopératives

Mutuelles régies par

de crédit

agricoles

de production

autres

Total

le Code de

la mutualité

le code des

assurances

Total

Effectif salarié

169 130

66 810

25 240

45 850

307 020

85 760

45 650

131 410

Nombre d’établ employeur

14 880

4 680

1 490

2 810

23 860

4 670

2 440

7 110

Effectif salarié moyen

11

14

17

16

13

18

19

18

 Outre les conditions de rémunération, la gestion de l’emploi dans les quatre familles de l’économie sociale illustrent leurs caractéristiques différentes, notamment le recours aux contrats aidés ; celui ci est concentré dans les associations (6% des contrats de travail associatifs en 2011), alors qu’ils ne sont quasiment pas utilisés dans les coopératives et demeurent marginaux dans les mutuelles et les fondations ; ils concernent 35% des salariés dans les associations d’aide par le travail, œuvrant pour l’insertion des personnes handicapées, et 7% dans la culture ainsi que le sport, mais sont rares dans l’aide sociale à domicile, l’accueil des personnes âgées et la santé.

D’autre part, avec une moyenne de 1 150 heures par poste, le temps de travail est également plus réduit dans le monde associatif, notamment dans les domaines de la culture/loisirs et du sport (780 et 880 heures)

 

L’importance de l’économie sociale dans l’emploi local illustre d’abord l’absence de l’industrie et d’une grande partie du tertiaire supérieur en dehors des activités financières ; l’économie sociale pèse donc peu dans les grandes métropoles ; socle de services à la population locale, l’emploi associatif est d’autant plus important qu’il intervient dans des zones plus défavorisées.

 

Il est aussi le reflet de l’histoire des territoires : 50 associations pour 1 000 habitants dans l’action sociale en Lozère, près de 25 dans le Cantal, l’Orne ou l’Aveyron et moins de 10 dans la plupart des départements franciliens.

L’enseignement associatif, souvent catholique, est fortement implanté dans le Grand Ouest, le sud du Massif central et à Paris. Les coopératives agricoles bretonnes se sont développées en complément de l’agriculture locale dans le sillon du syndicalisme paysan. Les coopératives viticoles interviennent dans le vignoble champenois, mais peu dans le Bordelais.