Si nombre d’actifs souhaiteraient évoluer professionnellement, beaucoup, dont les femmes, disent la difficulté de le faire.


"La réinvention professionnelle", Opinion Way, Elle Active, lu avril 2018

Méthodologie : échantillon de 2001 personnes de >18 ans, représentatif de la population française active, interrogé en ligne entre le 13 et le 20 février 2018.

Dommage que l’exploitation du sondage n’ait pas différencié le groupe de ceux qui se sont réinventés, de ceux qui ne l’ont pas fait, une distinction qui aurait pu prendre aussi en compte la différence femmes/hommes.

 

Si majoritairement les actifs souhaitent évoluer professionnellement, une minorité s’y emploie souvent d’ailleurs contrainte par la nécessité; certes les obstacles sont nombreux, et plus difficilement vécus par les femmes.

 

48% des actifs se sont déjà réinventés, dont 25% plusieurs fois.

C’est une étape importante pour 68% des actifs, mais 15% estiment ne pas avoir besoin de se réinventer. D’ailleurs, 55% estiment (59 les femmes et 52 les hommes) qu’à l’avenir tout le monde se réinventera professionnellement.

Pour 54% le meilleur moment est le milieu de carrière (avec un âge moyen de 35 ans), période où l’on dispose d’expériences sur lesquelles on peut capitaliser facilement; toutefois, 25% des femmes disent qu’à tout moment de sa vie professionnelle, on peut se réinventer.

 

Se réinventer, c’est quoi ? 

 

Pour l’ensemble des répondants, 78% (82% des femmes et 74% des hommes), c’est changer complètement de métier, ou encore pour 70% créer sa propre entreprise (73% les femmes et 66% les hommes). Pour 37%, cela va de pair avec une réinvention dans sa vie personnelle (redistribution des rôles et des tâches au sein du foyer, attitudes, etc.).

 

En fait, parmi les 48% qui se sont réinventés, 43% ont changé complètement de métier (47% des femmes et 39% des hommes), 24% ont élargi le champ de leurs missions, tout en faisant le même métier et 21% ont mieux équilibré leur vie professionnelle et personnelle. Voilà qui est plus réaliste !

 

Ceux qui se sont réinventés, sont à 65% satisfaits de leur vie en général et à 61% de leur vie professionnelle vs 48 et 43% pour les actifs qui ne se sont pas réinventés.

 

Pourquoi se réinventer ?

 

Au sein de l’ensemble des répondants, c’est d’abord s’impliquer plus avant dans leur vie professionnelle (30% la curiosité, l’envie de découvrir autre chose, 27% le manque de sens dans leur travail actuel, 21% l’envie de se surpasser, de relever de nouveaux défis), alors que d’autres mettent davantage en avant leur équilibre de vie (22% le souhait de mieux maîtriser leur vie,17% l’envie d’une vie professionnelle moins prenante).

 

Toujours pour l’ensemble des répondants, la nécessité déclenche la réinvention, notamment du fait de sa position face à l’emploi (entre 25 et 27%, un métier qui ne répond plus à ses attentes, un licenciement, un burn-out, le fait d’arriver à un certain âge, et 10% le fait de ne pas se sentir compétent dans son travail actuel). Sont particulièrement soulignés, le fait de ne plus être motivé au travail, celui d’y stagner ou d’être placardisé.

Mais aussi les exigences de sa vie personnelle s’imposent pour certains (22% le manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, 21% une situation difficile ou un changement profond dans leur vie personnelle). 

Pour les femmes, les facteurs déclencheurs de la réinvention sont plus nombreux et plus négatifs que pour les hommes.

 

La difficulté de se réinventer

 

Au sein de l’ensemble des répondants, 71% jugent que c’est difficile (74% les femmes et 69% les hommes); 43% ne se sentiraient pas capables de le faire. Parmi ceux qui l’ont fait, 68% ont mis au moins un an à se réinventer.

Au sein de l’ensemble des répondants, cela parait plus facile aux jeunes, aux très diplômés, et aux hommes.

 

Les obstacles sont le risque financier (63% les femmes, 57% les hommes), le fait de recommencer tout à zéro (39% les femmes, 31 les hommes), le fait de ne pas réussir à aller jusqu’au bout (30% les femmes, 24 les hommes), la peur de se tromper (21%), le fait de devoir se débrouiller seul (21% les femmes, 16 les hommes), celui encore de ne pas exceller dans leur réinvention professionnelle (22% les femmes, 17 les hommes).

 

Mais pour 31% il y a plus à gagner à se réinventer et pour 33% plus à perdre; 33% estiment autant à gagner qu’à perdre.

Si cela ne se passait pas bien, 59% réagiraient négativement et 21% positivement (fiers de l’avoir tenté), 17% déterminés à poursuivre.

 

Pour se réinventer, les 2/3 seraient prêts à renoncer à certains avantages fournis par l’employeur actuel, voire à une promotion ou à une augmentation de salaire, et prêts à reprendre des études.

Mais, 63% ne sauraient pas à qui s’adresser pour se réinventer. Par contre, 37% feraient appel notamment à leur employeur, à un organisme de formation/reconversion, à des amis/connaissances.

59% pensent que se réinventer est possible dans son entreprise, mais 66% ne se sont pas vu proposer ce type d’appui (vs 31% oui). 1/3 ont fait cette demande à leur employeur; la moitié ont reçu une réponse favorable.