Depuis les années 2000, les créations d’entreprise accentuent le choix d’entreprises sans salarié.


"LA CRÉATION D’ENTREPRISES EN FRANCE ANNÉE 2018 ", bpiFrance le Lab, lu septembre 2019

Méthodologie : l’Observatoire de la création (OCE) de Bpifrance Création se sert des informations statistiques brutes (non corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés) issues du répertoire des entreprises et des établissements (REE) de la base de données Sirene administrée par l’Insee.

 

La tendance vers plus d’entreprises sans salarié, provient largement des autoentrepreneurs; il en est de même des entreprises individuelles non autoentrepreneurs moins d’employeurs dés le démarrage.

 

Quelques données additives aux articles précédents publiés dans la note mensuelle sur l’évolution des créations d’entreprises en 2018.

⇒ La nature juridique :

71% sont des entreprises individuelles (dont 45% des micro-entrepreneurs) et 15% des sociétés unipersonnelles, réparties en 4% d’entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) et 11% de sociétés par actions simplifiées unipersonnelles (SASU).

La progression du nombre de créations d’entreprises en 2018 a surtout concerné les entreprises unipersonnelles (+20%). Parmi les entreprises unipersonnelles, l’augmentation en 2018 a concerné essentiellement les entreprises individuelles qu’elles soient sous le régime du micro-entrepreneur (+28%) ou sous une forme classique (+20%) ; les sociétés unipersonnelles ayant enregistré une hausse beaucoup plus faible (+3%).

 

Les sociétés pluripersonnelles (celles qui se composent de plusieurs associés ou actionnaires) ne représentent que 14% des créations de la génération 2018. Elles se composent majoritairement de sociétés par actions simplifiée ou SAS (7%) et de sociétés à responsabilité limitée ou SARL (6%), les autres formes juridiques (sociétés anonymes ou SA, sociétés civiles, sociétés en nom commandite, etc.) ne comptant que pour 1%. Les formes sociétaires pluripersonnelles sont restées relativement stables (+ 0,5%).

Entre 2010 et 2015, elles ont enregistré une baisse plus forte que les entreprises unipersonnelles (respectivement – 20% et – 15%) et leur croissance sur les trois dernières années a été particulièrement faible (+ 2%) au regard de l’explosion du nombre de nouvelles entreprises unipersonnelles (+ 34%).

 

Qu’elles soient unipersonnelles (SASU) ou pluripersonnelles, les créations de SAS ont enregistré une évolution plus favorable que les créations de SARL depuis 2009; les SASU connaissent une forte croissance : en 9 ans, le nombre de SASU a explosé passant de 3 093 créations annuelles en 2009 à 73 812 en 2018. Minoritaires en 2009 (10% des créations pluripersonnelles) devant les SARL largement plébiscitées par les créateurs d’entreprises (83%), les SAS en 2018 sont 49% des créations de sociétés pluripersonnelles devant les SARL (44%).

 

Rappelons que les dirigeants de SAS et de SASU ont le statut social d’assimilé-salarié, contrairement aux dirigeants majoritaires de SARL et d’EURL. Le dirigeant paye ainsi des cotisations sociales uniquement s’il est rémunéré. La liberté de fonctionnement de ces statuts ainsi que le régime social d’assimilé-salarié des dirigeants expliquent en grande partie la forte croissance des SAS et des SASU.

Les EURL étaient la forme majoritaire des créations unipersonnelles en 2009 (83%), elles sont désormais devenues nettement minoritaires (30% en 2018), au profit des SAS.

⇒ Une approche par nombre de salarié au démarrage

En 2018, 22 035 créations d’entreprise sont employeurs dés le démarrage, soit 5,8% des entreprises non autoentrepreneurs (qui du fait des charges, non de fait déductibles, ne peuvent disposer de salarié). Notons que parmi ces salariés, il est vraisemblable quune partie sont des chefs d’entreprise, mais nous n’en connaissons pas le nombre.

 

L’évolution au fil du temps n’est pas favorable, manifestant une incessante dégradation.

Soyons prudent en ce qui concerne la progression en 2018 des  créations avec plus de 10 salariés; nombre d’entre elles sont soit des filiales, soit des reprises, positionnées dans une coquille nouvelle qu’est la création d’une entreprise.

⇒ Une approche détaillée par activité

La répartition par activité proposée ici, plus fine que celle que donne habituellement l’INSEE, est fort intéressante, notamment dans les sous-groupes constitués.

Les services aux entreprises, les activités éducation et arts font état d’un fort taux de renouvellement, notamment du fait des autoentrepreneurs, alors que les activités plus classiques de type commerce, services aux particuliers (coiffure et soins de beauté  notamment), construction manifestent des taux bien plus faible, notamment du fait de taux faibles en autoentrepreneurs.

Rappelons que 40% environ des autoentrepreneurs ne connaitrons jamais de recettes, ce qui doit nous conduire à relativiser ces résultats.

Toutefois la prise en compte des autoentrepreneurs, qu’il aient ou non ultérieurement des recettes, permet de repérer les secteurs les plus porteurs; nous proposons au lecteur de découvrir l’évolution des créations par activité entre l’année 2011 et 2018. Le constat fait sur les taux de renouvellement en 2018 est confirmé : les secteurs les plus porteurs (croissance de 31 à 52%) sont à nouveau les services (plus largement que précédemment), portés par les autoentrepreneurs, à l’exception de “l’industrie”, de la santé et des HCR, alors que les moins porteurs sont le commerce, la construction, les services aux particuliers; même s’ils ont connu de réelles progressions en ce qui concerne les entreprises non autoentrepreneurs, la chute du recours à l’autoentrepreneuriat a conduit à une décroissance.

 

pour en savoir davantage :

https://bpifrance-creation.fr/system/files/CREA_Analyse_2018_1.pdf

https://bpifrance-creation.fr/system/files/OCE_FicheStat_France_2018.pdf