Pour la 1ére fois depuis 2011, les ventes progressent en valeur dans les 3 grands secteurs du commerce (gros,détail, automobile).


"Le commerce en 2016 : la reprise amorcée en 2014 ne se dément pas ", Insee Première N° 1655, juin 2017

Le commerce tire parti du regain de la demande intérieure:  l’investissement des entreprises accélère (+3,6% après +3,1%), ainsi que la consommation des ménages (+2,3% après +1,4%). En volume, les ventes accélèrent dans le commerce de gros (+2%), le commerce et la réparation d’automobiles (+6,7%), mais sont modestes dans le commerce de détail (+1,2%).

Pour la première fois depuis 2011, les ventes progressent en valeur dans les trois grands secteurs du commerce (gros,détail, automobile).  

 

En 2016, les ventes du commerce de gros et des courtiers s’élèvent à 730Md€, dont 608Md pour le seul commerce de gros; elles se redressent légèrement en valeur (+0,2%), alors qu’elles s’étaient repliées au cours des 3 années précédentes en raison de la baisse marquée des prix, qui diminuent nettement moins en 2016.  

 

Dans le commerce de détail et l’artisanat commercial, les ventes au détail augmentent en valeur de 0,7% en 2016 (498Md€); les prix diminuent pour la 3éme année consécutive, mais plus faiblement. En volume ,les ventes décélèrent(+1,2% après + 1,7%) malgré l’accélération du pouvoir d’achat des ménages, tirées par la consommation non commercialisable (eau et énergie, hébergement et restauration…). Ce phénomène se reflète dans l’évolution du nombre de magasins : le nombre d’hypermarchés est stable entre début 2014 et début 2016, celui des supermarchés décline (du fait des magasins de hard discount qui représentent 40% des supermarchés); l’érosion des ventes de produits non alimentaires se poursuit. À l’inverse, le commerce alimentaire spécialisé et l’artisanat commercial sont très dynamiques; leurs ventes accélèrent en volume (+4,6%), tout comme celles des petites surfaces généralistes (supérettes et alimentations générales) en hausse de 3%, comme les années précédentes.  

 

Le commerce non alimentaire progresse de 2% en volume; mais les disparités entre secteurs s’accentuent en 2016: la reprise entamée en 2015 est confirmée pour les magasins d’équipement du foyer, le commerce d’équipements de l’information et de la communication en magasin spécialisé ralentit en volume, mais reste néanmoins très dynamique (+6,5%); par contre les ventes des stations-services, stables en volume, diminuent en valeur en raison d’un nouveau recul des prix des carburants; l’activité des magasins spécialisés en équipements de la personne (habillement-chaussure, parfumerie, maroquinerie…), globalement en expansion depuis 2010, s’essouffle. 2016 est très difficile pour les grands magasins (–3,5% en volume souffrant notamment d’une baisse de la clientèle étrangère). La part de marché du grand commerce stagne, après avoir progressé continûment de 2011 à 2015.  

 

La situation du commerce et de la réparation d’automobiles : les ventes progressent en valeur de 6,5% (117Md€); les prix diminuent légèrement, tirés à la baisse par les équipements automobiles, les véhicules et les carburants. Pour les services de réparation, où le coût de la main d’œuvre est prépondérant, les prix continuent de croître légèrement. Les constructeurs de groupes étrangers tirent davantage parti de la progression des ventes de voitures particulières neuves avec une part de marché 46,5% en hausse de 0,7 point. En 2016, les ventes d’entretien-réparation augmentent en volume pour la deuxième année consécutive. Les ventes du commerce de détail d’équipements automobiles sont également en hausse, comme les années précédentes. Les ventes de motocycles progressent fortement.  

 

3,1 millions de salariés travaillent dans le commerce (19% des salariés des secteurs marchands) et 440 000 non-salariés (plus présents dans l’artisanat commercial). Les effectifs salariés hors intérim augmentent à un rythme un peu moins soutenu que dans le tertiaire marchand (+0,7% contre+1,4%), la croissance étant tirée par le commerce de détail: en revanche, l’emploi salarié continue de fléchir dans le commerce de gros.  

 

Les créations d’entreprises diminuent légèrement dans le commerce: en 2016, 99 300 entreprises commerciales, y compris artisanat commercial, ont été créées (18% des créations), mais -0,7% (hausse de 5,6% dans l’ensemble des créations), notamment du fait de la baisse des autoentrepreneurs, un secteur par ailleurs en tendance à la baisse depuis 2011;  les créations réalisées sous d’autres régimes augmentent fortement, en particulier sous la forme d’entreprises individuelles ou de sociétés par actions simplifiées.