En Ile-de-France, les créateurs d’entreprise ont quelque peu modifié leur profil entre 2006 et 2010 : plus âgés, plus diplômés, plus expérimentés dans l’entrepreneuriat


« Avec le régime de l’auto-entrepreneur, les profils des créateurs d’entreprises franciliens ont été modifiés », Crocis, enjeux Ile-de-France N° 166, juillet 2014

Une comparaison rare du profil des créateurs de 2006 et 2010 (non auto-entrepreneurs pour ces derniers)

 

De 2009 à 2013, le nombre moyen d’entreprises créées en Ile-de-France chaque année a presque doublé par rapport à 2008, une sur deux étant une auto-entreprise ; la moitié des auto-entrepreneurs ayant débuté leur activité en 2010 sont des salariés, étudiants ou retraités ayant créé leur entreprise au titre d’une activité de complément, l’autre moitié correspond à des entrepreneurs créant leur activité principale. Mais les créations classiques se sont maintenues à leur niveau moyen de la période 2000-2008, autour de 64 000 chaque année.

 

Le profil des créateurs d’entreprises classiques de 2010 se distingue de celui de 2006, lorsque le régime d’auto-entreprise n’existait pas : ils sont plus âgés (50% ont 40 ans ou plus contre 44% en 2006), plus diplômés (55% diplômés de l’enseignement supérieur contre 47%). Juste avant la création, ils étaient davantage chefs d’entreprises, salariés ou indépendants (58% contre 49) et moins souvent au chômage (27% contre 37).

Parmi ceux qui étaient salariés avant la création, ils étaient plus fréquemment cadres (48% contre 37). Ils avaient aussi plus souvent créé une entreprise auparavant (31% contre 26) ; le secteur d’activité de la nouvelle entreprise correspond plus souvent au métier de base du créateur (66% des créateurs contre 55).

78% (contre 66%) ont crée sous forme de société.

La clientèle des entreprises est plus souvent nationale ou internationale (34% contre 29).

Globalement, les niveaux de financement sont plus élevés qu’en 2006 (21% le sont avec au moins 40K€ contre 12) ; les structures créées avec moins de 2K€ sont moins nombreuses (19% contre 24).

 

Les activités créées sont assez proches en 2006 et 2010 : six créations d’entreprises sur sept se font sans embauche de salariés ; seules 5% des créations se font avec plus de deux salariés

 

Comme en 2006, une grande majorité a bénéficié en 2010 d’appui en termes de conseil, d’information, de soutien logistique ou financier : ils ne sont que 30% à avoir monté seuls leur projet (33% en 2006). L’appui est plus souvent issu de l’entourage personnel ou familial hors conjoint (32% contre 25), puis de celle du conjoint (20%) ; un créateur sur cinq a recours à une structure dédiée à la création d’entreprises ; l’aide d’une personne de l’entourage professionnel (client, fournisseur, ancien employeur…) est plus souvent citée (16% contre 12%).

73% n’ont reçu aucune formation particulière (71% en 2006) et 17% ont suivi une formation parce qu’elle était imposée ou requise.

 

En 2010, les créateurs sont plus nombreux à déclarer avoir rencontré des difficultés à la création (79% contre 71% en 2006). « Régler les formalités administratives » reste la difficulté à la création la plus fréquemment citée (39% contre 36), suivi par « établir des contacts avec la clientèle » (23% contre 17%), puis « embaucher du personnel qualifié » (16% contre 9%) ; obtenir un financement est aussi davantage cité (20% contre 16).

 

En 2010, Le profil des auto-entrepreneurs en activité principale se différencie des créateurs classiques : ils sont plus jeunes (28% contre 17), moins diplômés (bac et en-deçà, 51 contre 45) ; 44% viennent du chômage (contre 27) ; 25% étaient salariés (contre 33%) et seulement 7% ancien chef d’entreprise (contre 25) ; ceux qui étaient salariés sont aussi moins souvent ex cadre (30% contre 48). Noter que 25% déclarent avoir déjà crée dans le passé (contre 31).

 

L’ensemble des auto-entrepreneurs en Ile-de-France (se différenciant de ceux qui ont crée à titre principal) : près de la moitié des auto-entrepreneurs se concentrent au sein de deux secteurs d’activité : certains services aux entreprises (les activités spécialisées, scientifiques et techniques, 29%) et le commerce (17%) ; l’activité choisie est identique au métier de base dans 55% des cas.

Avant de se déclarer auto-entrepreneur, 46% des créateurs étaient salariés du secteur privé ou public et 27% au chômage.

Les trois quarts des auto-entrepreneurs avaient démarré leur activité au moment de l’enquête.

75% affirment que leur entreprise n’aurait pas vu le jour sans ce régime.