« Synthèse » de la Note mensuelle d’analyses de juin 2016

Le texte développé des analyses figure dans la note mensuelle d’analyses.

 

          Création d’entreprise, auto-entrepreneuriat et reprise

 

La création d’entreprise progresse en mai

Source : Analyse André Letowski à partir des données de l’INSEE

Mai 2016 a connu une évolution très favorable au regard de mai 2015, en ce qui concerne les créations « classiques » (+27,8%) et  les autoentrepreneurs (+29,3%).

Si nous comparons les 12 derniers mois (juin 2015 à mai 2016), aux 12 mois précédents, l’évolution est de +16,2% pour les créations « classiques » et -13% pour les autoentrepreneurs, soit une légère hausse pour l’ensemble des créations (2%). La tendance à la baisse des autoentrepreneurs, et à la hausse pour les créations classiques se poursuit.

Deux activités ont connu une forte évolution en créations « classiques », le commerce avec +28% et les activités immobilières avec +30% et une nette baisse du nombre d’autoentrepreneurs (-41 et -24%)

2014, une génération de créations “classiques” plus modestes que 2010

Source : Insee Première

En ce qui concerne l’activité exercée avant de créer l’entreprise, le salariat forme le groupe le plus important (36%, en hausse au regard de 2010, 32%). Les chômeurs-créateurs constituent le second groupe avec 27% (notamment de courte durée  avec 16%); leur importance diminue au regard de 2010, (respectivement 33 et 22%); le 3éme groupe, à quasi égalité avec les chômeurs est celui des ex chefs d’entreprise, avec 26% contre en 2010, 23,5%.

46% sont issus de l’enseignement supérieur, 18% du CAP/BEP,  et 17% n’affiche aucun diplôme qualifiant.

61% des créations se constituent sous forme sociétaire (majoritairement pour protéger les bines personnels).

17% ont embauché au moins un salarié autre que le créateur lui-même; ils étaient 25% en fin de 1ére d’année, soit une moyenne de 3,2 salariés en plus du dirigeant, pour les entreprises employeuses (filiales comprises).

Mais au global, les très petits projets ont été plus nombreux qu’en 2010 (29% ont réuni moins de 2 000€ contre 19 en 2010); 29% des créations d’entreprises donnent lieu à un emprunt bancaire (11 points de moins qu’en 2010).

 

       Sensibilisation à l’entrepreneuriat/intention de créer

 

Manques perçus par les femmes pour créer leur entreprise

Source : Idinvest Partners, le Figaro Economie

Les femmes recherchent davantage l’indépendance, l’épanouissement personnel et moins le challenge comme le font les hommes, et enfin une meilleure organisation de leur temps de travail; le gain financier y est aussi moins présent que chez les hommes. En termes de valeurs, les femmes mettent davantage en avant la tolérance, la solidarité/le partage,  l’indépendance, les hommes l’effort/le courage

Parmi les personnes qui n’ont pas de projet concret, les freins mis en avant sont principalement de l’ordre de 2 grands groupes de causes :

des manques supposés plus marquants chez les femmes: le manque de fonds personnels,  d’expérience professionnelle, l’absence d’idée de produit ou d’entreprise prometteuse, la manque de confiance avec qui travailler

Des craintes plus présentes chez les hommes: la conjoncture, les démarches administratives complexes, la perte de revenus, les sacrifices dans la vie personnelle, le marché envisagé peu porteur.

 

 

les jeunes cadres visent les Start-up et la création d’entreprise

Source : Usine Digitale

Si 46% disent avoir envie de travailler pour une PME ou une ETI (51% des marketeurs et 41% des techno), ils sont 37% à souhaiter rejoindre une jeune pousse (autant les techno que les marketeurs) et seulement 24% un groupe coté. Les critères d’attractivité de la start up sont le caractère innovant et les possibilités technologiques offertes (62%), la polyvalence des postes (58%) ou la plus grande autonomie accordée (48%), et seulement 11% pour la rémunération.

49% disent qu’ils seraient prêts à devenir indépendant (64% pour les personnes sans emploi); les 2/3 de ceux qui se disent prêts, pensent que c’est l’avenir de leur métier; 51% motivent leur choix par l’envie d’être indépendants (flexibilité, autonomie); de plus  48% pensent qu’ils gagneraient mieux leur vie que comme salarié.  Ce qui les empêche de franchir le pas est l’existence de risques trop importants (61% des marketeurs et 58% des techno) ou l’inadéquation avec ce mode de vie (57 et 61%).

 

        Conjoncture

 

Les dirigeants de TPE et PME un peu plus optimistes

Source : CCI France

En termes d’état d’esprit actuel, ceux qui ont une vision optimiste (confiants, sereins, et audacieux) dominent légèrement ceux qui ont une vision pessimiste (inquiets, méfiants et angoissés), face aux attentistes (27). Mais 88% n’envisagent pas d’embaucher, une situation sans grand changement depuis début 2015.

Les 10 salariés et plus sont de loin les plus optimistes; les dirigeants de l’industrie et des services sont aussi plutôt optimistes, au contraire de ceux de la construction.

 

 

5 indicateurs mesurent la reprise

Source : Insee Première

En 2015, le produit intérieur brut (PIB) croît de 1,3% en euros constants, après 2 années de croissance modérée (+ 0,6% en 2013 et en 2014).

La production industrielle en volume se redresse nettement en 2015 (+ 1,7% après -0,3%), mais demeure inférieure de 8,5% à son plus haut niveau (2007).

La consommation des ménages accélère (+ 1,5% en euros constants, après + 0,7% en 2014).

L’investissement se redresse (+ 2,8% après + 1,6%).

Le taux de marge des sociétés se redresse fortement : la rémunération des salariés accélère (+ 1,6% après + 1,3%), mais augmente moins vite que leur valeur ajoutée (+ 2,4% en valeur),

 

        Financement, aides financières publiques

 

les crédits aux microentreprises sont en hausse de 5,3%

Source : Banque de France

À fin mars 2016, l’encours des crédits aux microentreprises s’élève à 250,9Md€, dont 116,3Md€ des crédits à l’investissement hors immobilier, 115,5Md€ des crédits immobiliers et 19,2Md€ de crédits de trésorerie. Globalement les crédits aux microentreprises sont en hausse de 5,3% par rapport à mars 2015, dont 7,5% pour les crédits immobiliers, 5% pour les crédits de trésorerie et 3,3% pour les crédits d’investissement hors immobilier.

Le taux d’intérêt moyen des crédits de montant unitaire inférieur à 250 000€ s’établit à 2,3%, restant nettement inférieur à ceux généralement pratiqués dans le reste de la zone euro.

 

          Accompagnement des créations, des TPE et PME

 

L’ADIE en 2015

Source : rapport 2015 de l’ADIE

En 2015, 18 070 personnes ont été financées (contre 16 427 en 2014 et 14 646 en 2013), dont 14 501 par un microcrédit professionnel (avec 17 700 emplois crées ou maintenus) et 3 569 par des microcrédits personnels (2 500 emplois); 65M€ ont été versés (+10% par rapport à 2014). Le montant moyen des microcrédits professionnels s’élève à 3 692€, celui des microcrédits personnels pour l’emploi salarié à 2 400€. Le taux de pérennité des entreprises créées est à 2 ans de 70% et à 3 ans de 59%. Le taux d’impayés est de 6,8% et celui de pertes de 3,2%.

Le cout moyen d’une entreprise créée a été de 1 689€; par ailleurs, 84% des personnes financées sont insérées.

 

37% des bénéficiaires de l’ADIE percevaient les minima sociaux et 20% des allocations chômage; 45% vivent en-deçà du seuil de pauvreté et 20% dans un quartier politique de la ville. 27% savent au plus lire/écrire/compter, 34% ont le niveau CAP, 21% un niveau secondaire, 19% un bac +2 et au-delà. 41% sont des femmes (29% parmi l’ensemble des créations).

 

L’ADIE dispose de 496 salariés, de 1 285 bénévoles œuvrant sur 117 antennes et 360 permanences; son financement (39M€ de ressources)  provient à 70% de subventions.

 

 

40 738 emplois crées ou maintenus par Initiative France en 2015

Source : rapport 2015 d’Initiative France

10 856 entreprises créées et 5 224 reprises, 24 004 emplois dans le cadre de créations et 16 734 dans le cadre de reprises, mais aussi 56 000 bénéficiaires en cours de remboursement. 88% de pérennité à 3 ans

59% sont des demandeurs d’emploi, 38% des femmes, 24% des moins de 30 ans

 

 

176,3 millions de prêts d’honneur (37% pour la reprise) dont 22,5 par NACRE et 1,258Md€ mobilisés (prêts bancaires et prêts d’honneur); un prêt d’honneur moyen de 9 200€ (8 300 pour une création et 9 950 pour une reprise); Un cout unitaire par emploi crée de 1 350€.

En termes de projet spécifique en 2015, on y trouve 575 projets innovants, 1 017 pour un prêt croissance (principalement des commerçants), et 115 entreprises reconnues “remarquables”, bénéficiant d’un accompagnement renforcé, d’un prêt d’honneur national de 5 000 à 25 000€, en plus du prêt d’honneur local.

Participent à ces projets, 16 180 bénévoles dont 4 640 parrains (9 070 parrainages en cours) et par ailleurs 703 salariés à plein temps, localisés dans 227 plateformes (dont 71 à dominante rurale); 467 comités d’agreement se sont réunis environ 5 000 fois.

 

Développement des entreprises

 

Entreprises familiales, un gage de développement ?

Source : BPIFrance, le Lab

Les entreprises familiales gèrent l’entreprise dans une optique de long terme, privilégiant la prudence : tendance à moins s’endetter, moindre utilisation des leviers de croissance rapide comme la croissance externe, priorité au renforcement des fonds propres plutôt qu’au versement de dividendes.

Le rapport estime qu’il y a entre 40 et 50 000 PME ou ETI familiales en France, la France étant l’un des pays d’Europe où ce taux est le plus faible. La moitié n’ont jamais ouvert leur capital à des extérieurs, mais 15% l’envisagent. 2 partenaires sont privilégiés au capital, le fonds d’investissement (43%) et les collaborateurs (36%).

63% disent que le plus difficile est de rechercher le bon partenaire; 28% citent aussi la difficulté de négocier l’entrée et la sortie d’un partenaire. Les 3 qualités principales attendues du partenaire sont le partage des valeurs (79%), loin devant l’expertise (37%) et un accompagnement sur le long terme (28 %).

 

Puis le rapport dresse une typologie de ces entreprises en 2 groupes principaux, au sein desquels 1/3 ont significativement ouvert leur capital à des extérieurs à la famille :

-Les doyennes (56%) dont 31%, de petite taille n’ont pas ouvert leur capital et 21% de grande taille ayant ouvert leur capital pour assurer le développement et l’intéressement des salariés

-les jeunes familiales (36%) dont 12% seulement sont offensives, parce que ces PME de croissance, de taille moyenne ou élevée  et très internationalisées ont ouvert leur capital.

 

          Economie sociale et solidaire

2 millions de personnes sont très actives dans les associations

Source : France Bénévolat

Sur les 20,430 millions de bénévoles, 13,197 millions participent à des associations (+16,8% au regard de 2010). Les 3/4 sont bénévoles toute l’année et  parmi ceux-ci, 21% s’impliquent au moins un jour par semaine (soit 2,055 millions de personnes).

En termes de profil : 25% ont de 15 à 35 ans, (en progression de 34%), 46% de 36 à 64 ans (en progression de 21%) et 29% de 65 ans et plus (stabilité); ce sont toutefois les 65 ans et plus qui ont le taux d’engagement le plus élevé (35%) contre 21 à 23% pour les autres tanches d’âge. Le niveau de diplôme influe assez peu ; par contre le fait d’avoir des enfants de 8 à 14 ans conduit à un taux d’engagement plus élevé.

Les secteurs concernés sont par ordre décroissant le social caritatif (27%), le sport (24%), les loisirs (21%), la jeunesse éducation populaire (18%), la culture (17%), l’environnement (9%), la santé et par ailleurs les associations de défense (8%), de solidarité internationale et enfin l’emploi/formation (7%).

 

        L’emploi, le marché du travail

 

L’emploi en 2015

Source : Insee Première

En 2015, 28,4 millions de personnes de 15 à 64 ans en France métropolitaine sont actives (71,5% de cette tranche d’âge); depuis 2005, la population active âgée de 15 à 64 ans y a augmenté de 1,2 million de personnes et le taux d’activité de 1,8 point, une hausse avant tout portée par les seniors (+1,8 millions de 50 à 64 ans et un taux d’activité qui passe de 56,6% à 64,2%), puis par les femmes (un taux d’activité passant de 64,4% à 67,6%).

Les salariés représentent 88,5% des actifs occupés; 85,6% sont en CDI, 10,4% en CDD, 2,5% en intérim et 1,6% en apprentissage; les non-salariés sont 11,5%, majoritairement des hommes (64%), mais ce chiffrement ne prend en compte que les dirigeants d’entreprises individuelles ou les gérants majoritaires de SARL.

18,8% des personnes en emploi travaillent à temps partiel : 43% parmi les employés non qualifiés, notamment les femmes et les âges extrêmes (15-24 ans et les 50 ans ou plus).
1,7 million de personnes sont en situation de sous-emploi (6,6% des actifs occupés), notamment les sans diplôme ou CEP, les CAP/BEP et les bac.

 

       Les territoires

 

Les non-salariés sont 2 fois moins nombreux dans les quartiers prioritaires

Source : ONPV, CGET

On compte au total 1 296 quartiers prioritaires en France métropolitaine représentant plus de 4,8 millions d’habitants; Le taux de chômage des 15-64 ans, atteint 26,7% (29% pour les hommes); 37% ont un niveau de formation inférieur au CAP/BEP et 20% sont issus de l’enseignement supérieur; ceci étant le niveau d’études, s’il préserve du chômage, est moins concluant en quartiers prioritaires; par contre, le fait d’appartenir à la catégorie immigré, n’est pas significativement préjudiciable aux quartiers prioritaires.

Certaines activités (en termes d’établissements et non d’entreprises) sont nettement plus présentes dans les quartiers prioritaires, telles le commerce, les transports et la construction, alors que d’autres sont nettement présentes telles les services aux entreprises, l’industrie et les services de l’immobilier et de la finance/assurance; L’emploi  y est davantage le fait des entreprises privées.

Les non-salariés y sont 2 fois moins nombreux (5% des actifs, contre 10 ailleurs); les femmes non-salariés sont 3% des actifs contre 6 pour les hommes. Les moins de 30 ans sont par contre proches de ceux des autres quartiers, alors que l’écart se creuse pour les plus de 30 ans. 2014 a connu 42 300 créations ou transferts d’établissements, dont 51% en auto entrepreneuriat.