« Synthèse » de la Note mensuelle d’analyses d’avril 2016

L’actualité des TPE, PME et créations d’entreprises

Le texte développé des analyses figure dans la note mensuelle d’analyses

Ce mois-ci, 7 axes d’analyse sont privilégiés

 

  • Créations et reprises

Le nombre cumulé de créations non autoentrepreneurs sur les 12 derniers mois est plus favorable que pour les années antérieures (+9,6% au regard de la moyenne des 4 dernières années), alors que le nombre d’autoentrepreneurs a diminué régulièrement (-28,4%).

Si l’on observe cette fois les activités, 90% ont connu au cours des 12 derniers mois une hausse des créations non autoentrepreneurs au regard des années antérieures, et une nette baisse des autoentrepreneurs; cette situation est notamment marquante pour le commerce, l’immobilier, l’industrie, les HCR, les services aux entreprises ; par contre 2 activités dénotent, les transports qui explosent en nombre de création, tout type, et la construction qui est en chute dans les 2 types de création (toutefois très faiblement pour les entreprises non autoentrepreneurs).

Source : Insee, André Letowski

 

39 835 activités ont changé de mains en 2015 (du moins au regard des chiffres du Bodacc), en recul de 9,1% sur un an.

Le nombre de transaction en 2015 a chuté de 27% au regard de 2008, et de 11,5% au regard de la moyenne 2009-2014. Noter que les TPE sont 86,5% des reprises.

La valeur moyenne des transactions accuse une faible baisse (5,1% sur un an, 3,5% au regard de la moyenne 2009-2014), dans un contexte de faible inflation (4,7% entre 2011 et 2015), avec toutefois une perte de valeur des entreprises cédées.

Le montant de la transaction varie de 30 à 90% du montant HT du chiffre d’affaires, selon les activités, s’étirant entre 371 643€ dans les activités financières et d’assurance et 61 064€ dans les services aux particuliers.

 

Le nombre de reprises de TPE (34 474 en 2015) a chuté de 8% entre 2014 et 2015, mais de 14% au regard de la moyenne 2009-2014, alors que les PME n’ont chuté respectivement que de 0,8% au regard de 2014 et augmenté de 9% au regard de la moyenne 2009-2014. Par contre, le prix des fonds des TPE ont davantage résisté que ceux des PME.

50% des repreneurs ont adopté la forme SARL (ou EURL) en 2015 alors qu’ils étaient 67% il y a cinq ans; à l’inverse, la SAS (ou SASU) a été privilégiée par le tiers des repreneurs, soit trois fois plus qu’il y a cinq ans ; le statut d’entrepreneur individuel a été adopté par 4 604 repreneurs (12%) en 2015, moitié moins que 5 ans plus tôt.

Noter que 88% de l’ensemble des repreneurs 2011 sont encore actifs 5 ans plus tard.

Source : “Ventes et cessions de fonds de commerce (Bâtiment, commerce, industrie ou services) Annonces publiées au BODACC du 1er janvier au 31 décembre 2015″, Bodacc, Altares, mars

 

  • Défaillances

 Sur les 234 500 emplois salariés menacés en 2015 par la défaillance de leur entreprise, ceux appartenant à des TPE sont nettement défavorisés par rapport à ceux appartenant à des entreprises de 20 salariés et plus

Si les entreprises de moins de 10 salariés (93% des défaillances 2015), correspondent à 47% des emplois menacés, les entreprises de plus de 20 salariés (3% des défaillances) se chiffrent à 38% des emplois menacés (83 353), et bénéficient de 1 692 procédures collectives ; les 10-19 salariés sont 4,5% des défaillances et 15% des salariés menacés. Les emplois menacés dans les entreprises de 20 salariés et plus sont en baisse (46% en 2012, 40% en 2014, 38% en 2015).

Noter que le taux de succès d’un plan de sauvegarde est de 50%, alors que celui d’un redressement judiciaire est de 25%.

 

Plus l’entreprise défaillante est petite en taille d’effectif, plus souvent elle est liquidée (79% des sans salarié, 73% des 1-2 salariés, 63% des 3-5 salariés, 55% des 6-9 salariés contre 30% pour les 20 salariés et plus); ces TPE liquidées ont entraîné le licenciement de 65% de leurs salariés. Certes  17 251 TPE (16% des TPE défaillantes) ont connu un règlement judiciaire ou une sauvegarde, contribuant à conserver au moins momentanément 38 634 emplois salariés (35% des salariés menacés dans les TPE).

Les plus jeunes sont aussi plus souvent liquidées (78% chez les moins de 3 ans, contre 61% chez les 16 ans et plus).

Source : “L’entreprise en difficulté en France : gagner plus de lisibilité pour aller de l’avant”, Deloitte, Altares, mars

 

  • Sensibilisation à l’entrepreneuriat/intention de créer

Les Allemands, davantage que les Français, ont connu l’expérience de la création d’entreprise, mais les Français en rêvent plus souvent.

29% des Français de 18 ans et plus, appartenant à la population active, souhaiteraient travailler comme indépendant, créer leur entreprise ou devenir chef d’entreprise contre 24% en Allemagne; ces derniers en revanche souhaiteraient davantage être salariés en PME (44% contre 36%). Noter que 56% des Français se disent prêts à gagner moins d’argent en échange d’une activité professionnelle plus épanouissante contre 49% pour les Allemands. Mais seulement 16% des Français ont déjà créé leur entreprise contre 27% des Allemands.

 

Les décalages entre motivations sont remarquables : les Allemands sont plus pragmatiques (progresser, gagner plus d’argent, fixer ses propres horaires, moins ou plus du tout de supérieur hiérarchique), en phase avec une pratique plus marquée que chez les français, plus en recherche d’épanouissement, de sens à la vie professionnelle. Les freins pour réaliser ce projet professionnel sont chez les Allemands : avoir de l’argent, le risque, la perte du statut social…, alors que les Français, s’ils expriment les mêmes freins, sont davantage interrogés par le fait de ne pas savoir comment s’y prendre, ou de ne pas vouloir mettre ses proches en difficulté.

Source : “Projets professionnels personnels des actifs: regards croisés France-Allemagne”, Weebly, Opinion Way

 

  • La conjoncture : un léger mieux

2015, selon la FCGA, un léger mieux malgré une diminution du chiffre d’affaires

L’indice moyen d’activité est en recul de 1,7% en 2015, contre 3,2% en 2014; sur les 11 secteurs étudiés, 6 améliorent relativement leurs performances, 5 enregistrent un chiffre d’affaires encore en baisse. Le commerce de détail alimentaire concentre le plus grand nombre de professions qui présentent un chiffre d’affaires positif  : vins spiritueux +2,8%, fruits et légumes +2,5% poissonnerie +1,4%, crèmerie +0,4%; ajoutons, les magasins de meubles +3,7% (-1,5% en 2014) et les agences immobilières +3,4% (-9,4% en 2014).

Source : “2015, l’activité des TPE et perspectives 2016”, FCGA, conférence de presse du 20 avril, Méthodologie de  l’observatoire de la FCGA-Banque Populaire

 

Mais aussi selon la Fevad, 72% des dirigeants de sites e-commerce se déclarent autant ou plus optimistes qu’en 2015 et 85% lorsqu’il s’agit de l’avenir de leur propre entreprise. L’an dernier, 57% ont vu leurs effectifs augmenter, alors que seules 48% prévoyaient d’embaucher ; pour 2016, 52% envisagent d’embaucher (75% parmi ceux qui ont embauché en 2015).

 

Après huit années de crise quasi-continue, l’amorce d’une reprise d’activité dans le bâtiment, semble se confirmer

La production de crédits immobiliers aux ménages affiche, hors renégociations, une nette hausse sur 2015, avec +27% pour l’ensemble et +35% pour le seul segment neuf, mais -9% pour les travaux d’amélioration-entretien seuls.

Les ventes de logements neufs ont connu une vive accélération en 2015 et sur le début 2016. Du côté des constructeurs de maisons individuelles (+13% en glissement annuel sur 12 mois à fin janvier 2016) et +18% du côté des promoteurs. Les volumes de logements autorisés et commencés progressent respectivement de 31% et 9% en glissement annuel sur trois mois à fin février 2016. Quant au marché de l’amélioration-entretien, il reste atone.

Du côté de l’emploi, 2015  a connu une perte de 36 100 postes de travail contre une perte de 30 000 attendue; toutefois on constate un redressement rapide et durable de l’intérim.

 Source : “Conférence de presse de la FFB” du 30 mars

 

Toutefois, l’optimisme des dirigeants de 10 salariés et plus, a baissé en mars

L’indicateur est en baisse pour les 10 salariés et plus (94 contre 101 pour les moins de 10 salariés). Ceci étant, 56% (69% pour les 10 salariés et plus) sont confiants en ce qui concerne l’activité de leur entreprise dans les 12 prochains mois ; d’ailleurs 8% envisagent d’embaucher (23% chez les 10 salariés et plus, 7% chez les moins de 10 salariés)

Source : “La grande consultation des entrepreneurs, Vague 8”, CCI France, La tribune, Europe 1, Opinion Way

 

Un meilleur accès au crédit de trésorerie au 1er trimestre pour les TPE

Au 1er trimestre 2016, pour les TPE,  la demande de crédit nouveau d’investissement est stable (11%); il en est de même pour accès au crédit (82% contre 81 à 84%); parmi ces derniers, 85% disent avoir obtenu satisfaction en totalité ou à plus de 75%.

Si la demande de crédit de trésorerie est elle aussi stable (9% de demande nouvelle), l’accès s’est amélioré (68% contre 59 à 65% les 3 trimestres précédents).

 Ceci étant la situation est toujours plus favorable pour les PME : 23% ont sollicité des crédits d’investissement nouveau, 94% y ont eu accès ; idem pour les crédits de trésorerie (7% de demande), avec 83% d’accès.

Source : “Accès des entreprises au crédit”, Banque de France, avril

 

Les établissements de moins de 10 salariés sont 45% des projets de recrutement en 2016

20,5% (18,3% entre 2011 et 2014) des établissements envisagent au moins un recrutement, ce qui représente 472 100 recruteurs potentiels (tout comme en 2015, 20,7%); 56% envisagent l’embauche au 1er trimestre 2016 et seulement 15% lors des 2 derniers trimestres 2016.

Les services (65% des besoins en main d’œuvre en 2016) continuent  de progresser (+5,8%);  la construction rebondit (+12,4%, après la forte baisse de 2015 de 17%); l’industrie stagne.

 

Les entreprises de toutes tranches de taille voient leur intentions d’embauche progresser ; les entreprises de moins de 10 salariés représentent 45% des projets en 2016 (17% les sans salarié, 19% les 1-4 salariés, 9,6% les 5-9 salariés), les 10-50 salariés 23%, les 50-199 salariés 17% et les 200 salariés et plus, 14%; la propension à recruter a augmenté pour l’ensemble des entreprises, à l’exception des 1 à 4 salariés.

42% envisagent des CDI (remplacement de départ définitif), 44% un CDD court (42% en 2015), et moins de CDD long (20 contre 23%) et 19% un contrat en alternance.  Toutefois la part d’embauche motivée par une nouvelle activité diminue (14,8% contre 19,2% en 2015), alors que celle liée à des départs définitifs progresse (24,6% contre 22,5% en 2015).

Source : “Enquête besoins de main-d’œuvre 2015”, Pôle Emploi, Credoc, non daté

 

  • L’emploi, le marché du travail

 En 2015, 80% des emplois salariés supplémentaires (102 200) sont le fait du tertiaire non marchand et des services aux entreprises

Les emplois supplémentaires sont d’abord le fait du tertiaire marchand (+123 000 salariés), dont l’intérim (+50 600 salariés), habituellement intégrés dans le tertiaire marchand, puis le tertiaire non marchand (+19 900 salariés), alors que la construction perd 35 500 salariés et l’industrie 37 800. Noter que l’intérim (la moitié des emplois supplémentaires de 2015) est d’abord présent dans l’industrie (45% des emplois intérimaires totaux), puis dans les services marchands (37%) et la construction (19%).

 

Une approche plus fine de l’évolution des activités depuis 2007, détaillées par grand secteur, fait apparaître que les progressions en salariés sont par ordre décroissant :  le tertiaire non marchand (+223 000 salariés), les services aux entreprises (+180 000), les HCR (+73 000), les activités et d’assurance (+21 000) et les services aux personnes (+10 000), totalisant un apport de 507 000 salariés en plus ;  alors que l’industrie en détruisait 481 000, la construction 180 000, le commerce 31 000 (dont commerce de gros et courtage 55 000, commerce et réparation auto 31 000 mais le commerce de détail apportait 56 000 salariés en plus); les transports détruisaient 24 000 emplois et l’immobilier 12 000, soit une destruction totale de 728 000 emplois. Les activités informatiques ont été assez peu créatrices d’emploi depuis 2007 (15% des créations supplémentaires, au même niveau que les HCR ou les activités administratives et de soutien aux entreprises).

Source : “Conjoncture : tableau de bord trimestriel de l’emploi salarié”, DGE, mars 2016

 

  • Secteurs d’activité

1,3 million d’associations, 12% d’employeurs, 104 Md€ de recettes, et une équivalence temps plein des bénévoles de 680 000 emplois

Près de la moitié interviennent dans le domaine du sport (24%) ou des loisirs (22%), proches en importance des associations culturelles (18%), puis de la défense de causes, de droits ou d’intérêts (17%).

88% des associations s’appuient uniquement sur des bénévoles, alors que 12% sont aussi employeurs (161 000), notamment dans le secteur de l’hébergement social ou médico-social. Outre leurs propres salariés, les associations font intervenir d’autres professionnels (4% des intérimaires, 17% des stagiaires et 13% des personnels mis à disposition). Au total, le volume du travail salarié dans les associations représenterait environ 7% de l’emploi salarié en équivalent temps plein des secteurs marchands et non marchands. Le nombre d’heures bénévoles correspondrait à 467 000 emplois en équivalent temps plein dans les associations non employeurs et 213 000 dans les associations employeurs.

Source : “Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié”, Insee Première N°1587, mars

 

  • Accompagnement des créations, des TPE et PME

Initiative France, et Adie voir le bilan 2015 dans la note d’analyse