Un vaste panorama autour des métiers du sport


"VISION PROSPECTIVE PARTAGÉE DES EMPLOIS ET DES COMPÉTENCES LES MÉTIERS DU SPORT ", France Stratégie-Cereq, Rapport du Réseau Emploi Compétences, février 2019

Les métiers du sport, historiquement attachés à l’emploi public et associatif, sont de plus en plus présents dans la sphère marchande (20% des employeurs de la branche professionnelle du sport, contre 80% d’associations); le poids des indépendants y progresse fortement.

 

⇒ Quelques grandes données sur l’emploi dans ce secteur

 

Les activités principales du sport et les activités associées, selon le périmètre proposé par le ministère des Sports, représentent respectivement 126 000 et 83 000 salariés, soit environ 210 000 salariés du secteur privé, sans prendre en compte les emplois d’indépendants, ni ceux consacrés à l’enseignement ou à la gestion des activités physiques et sportives (APS) au sein du secteur public.

On estime que les professions de « moniteurs et éducateurs sportifs » représentent 104 400 personnes en emploi (salariés du public ou du privé et indépendants, à titre d’activité principale) et les vendeurs d’articles de sport environ 15 000 salariés. Ces chiffres peuvent être complétés par les 43 200 postes d’enseignants d’EPS de l’Éducation nationale et les 56 800 postes dans la filière sportive de la fonction publique territoriale (directeurs de services des sports, animateurs, gestion administrative et entretien des installations).

Le ministère des Sports emploie pour sa part 1 660 conseillers d’animation sportive et 1 680 conseillers techniques sportifs.

 

On constate une forte croissance des emplois avec 28 000 emplois supplémentaires (+ 23%) pour la période 2008 à 2016. Seuls les métiers de vendeurs et détaillants ont vu leurs effectifs diminuer sur la période. En prospective, la croissance globale des emplois dans le domaine du sport devrait se poursuivre à l’horizon 2022.

 

On y trouve une part élevée de formes d’emploi atypiques et d’indépendants (12% contre 7 dans l’emploi total), plus de temps partiels (30% contre 19) et des travailleurs ayant plusieurs employeurs (5% contre 2) ou exerçant plusieurs professions (11% contre 3).

 

⇒ Les métiers du sport

 

L’activité sportive ne peut se développer sans prendre en compte un halo de métiers et de compétences empruntés à d’autres secteurs. On peut ainsi distinguer :

− les métiers « cœurs » du sport renvoyant pour une majeure partie à des filières de formation organisées : il s’agit essentiellement de professions règlementées telles que les éducateurs sportifs, les professeurs d’EPS, les entraîneurs, etc.,

− des métiers « techniques » pour lesquels le sport relève d’une spécialisation et qui se développent avec lui : médecins, kinés, ergonomes, chercheurs, journalistes, métiers du commerce et du marketing, métiers de l’ingénierie, etc. ,

− des métiers dits transversaux qui relèvent davantage de fonctions complémentaires à l’activité principale d’encadrement,

− les métiers émergents en lien avec le développement de l’e-sport, par exemple.

 

L’évolution des pratiques sportives : quels enjeux pour demain ?  3 grandes tendances :

 

-Une diversification des modalités de pratiques. Avec le développement du segment sport-loisirs lié à la massification et à la démocratisation des pratiques sportives, le nombre de licenciés n’est plus à lui seul un indicateur pertinent du nombre de pratiquants d’activités sportives. Cette diversification est liée, entre autres, à la recherche de formes d’organisation à faibles contraintes et donc au développement d’une offre privée personnalisée.

 

-Les pratiques sportives répondent à des besoins émanant de nouveaux publics : femmes, seniors, salariés, malades, etc. Leurs besoins sont spécifiques en termes d’objectifs (entretien physique, bien-être, soins, santé, etc.) comme de modalités de pratiques (sur le lieu de travail, chez soi, dans des centres privés, à l’extérieur, etc.); l’offre de loisirs sportifs payants est en plein essor. 

 

-En lien avec les deux évolutions précédentes, de nouvelles pratiques et de nouveaux lieux d’organisation de la pratique devraient continuer à se développer. L’offre de loisirs sportifs payants est en plein essor, en réponse au souhait des pratiquants de disposer d’équipements en libre accès, sans contrainte de calendrier, avec un type d’encadrement choisi ou sur de nouveaux modes de pratique (activité autonome, salle de remise en forme, salle de foot à cinq, salle d’escalade, salle de fitness, etc.). Le sport s’immisce également dans le monde du travail pour des raisons de santé et de bien-être des salariés. Enfin, le lien entre le sport et la santé devient de façon plus générale un enjeu de politique publique.

 

⇒ Les évolutions à envisager

 

Le modèle associatif traditionnel est ainsi confronté à la fragilisation de son modèle économique. Ces grandes tendances convergent vers une transformation des besoins en compétences, en particulier dans les métiers de l’encadrement et des métiers supports à la professionnalisation des clubs.

Pour les encadrants, la réponse aux besoins de publics aux problématiques diverses suppose de développer, outre les aptitudes physiques et les connaissances sportives, des compétences sociales et relationnelles (qualités psychologiques, sens de l’écoute, gestion du stress, etc.) mais également spécifiques (notions en anatomie, pratiques énergétiques, techniques de coaching, etc.).

 

La gestion de nouveaux publics, jointe à la nouvelle offre de loisirs, implique la maîtrise de compétences socio-sportives et d’animation sociale. Les nouveaux encadrants devront être en capacité d’intervenir dans plusieurs disciplines (multi-spécialisation) et dans des contextes d’encadrement multiples. Par ailleurs, certains professionnels de l’encadrement, notamment dans les petites structures, seront amenés à acquérir des compétences organisationnelles et financières, au service du développement et du financement de leur activité. Avec la diffusion dans le sport des innovations technologiques, il est également à prévoir une montée en compétences techniques numériques des personnels, afin d’assurer la maintenance et l’entretien d’équipements plus sophistiqués.

 

L’évolution du modèle associatif questionne également la professionnalisation des salariés et des bénévoles. Les clubs sportifs doivent être en mesure de coordonner et de fidéliser des intervenants aux statuts parfois variés, ce qui implique une formalisation des procédures de recrutement et une amélioration de la gestion des plannings. Par ailleurs, face à la nécessaire diversification de leurs ressources, les clubs seront amenés à améliorer leur mode de gestion administrative et financière. Cela les conduit à renforcer des compétences de différentes natures : juridiques, commerciales pour capter de nouveaux adhérents, numériques pour gérer la dématérialisation croissante des déclarations administratives et autres déclarations obligatoires.

 

⇒ Les formations actuelles

 

Environ 33 000 personnes ont obtenu un diplôme en 2017, un chiffre qui progresse d’année en année :

– 11 825 sont titulaires d’un diplôme universitaire (filière STAPS générale ou professionnelle) : ce sont des jeunes en formation initiale dont une partie se destine aux métiers de l’enseignement des APS (préparation du concours),

– 15 300 sont titulaires d’un diplôme du ministère des Sports (dont 11 500 titulaires d’un BPJEPS). Ils sont plus âgés que les diplômés de la filière STAPS, et 70 % d’entre eux étaient déjà actifs avant leur entrée en formation,

– 6 000 sont titulaires d’un Certificat de qualification professionnelle (CQP) délivré par la branche professionnelle du sport. Ils sont en général plus âgés que les précédents et déjà en emploi dans une des structures adhérentes de la branche (association ou entreprise).

 

Lire l’étude complète : https://www.strategie.gouv.fr/publications/vision-prospective-partagee-emplois-competences-filiere-numerique