Les entreprises engagées dans la co-construction avec le secteur non lucratif perçoivent bien moins de difficultés à le faire que celles non engagées


"Baromètre de la Co-Création Entreprise et Social", Ashoka, Convergences, KMPG, Opinion Way, mars 2016

Comprendre les perceptions et les pratiques des entreprises vis-à-vis des organisations à vocation sociale avec une question centrale : dans quelle mesure les collaborations avec les acteurs de l’intérêt général peuvent-elles être des leviers de responsabilité sociale mais aussi de croissance et d’innovation permettant aux entreprises de concilier profits et impact sociétal ? Cette première édition a été menée en collaboration avec Opinion Way auprès de 165 entreprises de 250 salariés et plus, en France répondant  (essentiellement des personnes appartenant à la DRH, RSE, ou direction générale) à un questionnaire téléphonique entre décembre 2015 et mars 2016.  

 

83% (dont 49% très) pensent l’action de leur entreprise est compatible avec une mission d’intérêt général, notamment de par leur réponse aux attentes des clients, l’image responsable, la pérennisation de l’activité d l’entreprise, l’engagement des salariés (entre 48 et 60%), mais aussi de par l’ancrage territorial et les enjeux de croissance (33-35%).

Pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux en France, l’ensemble des acteurs doivent y contribuer (76%, et seulement 5 à 7% les seuls pouvoirs publics ou ONG). 

 

La Co-Création est le mode de collaboration à privilégier avec les organisations à but non lucratif, au-delà du principe de projet construit en commun, par le mécénat de compétences (50% dont 9% en 1ére citation), l’investissement financier (32% dont 5% en 1ére citation), le don financier (27 et 5%), la joint venture (8 et 4%).

89% des répondants, appartenant à des entreprises engagées dans la co-construction, se perçoivent personnellement comme acteur de changement pour la société (dont 33% très), contre 62% (21% très) dans les entreprises non engagées.  

 

Cette co-création (38% la pratique) doit permettre un impact social ou environnemental et une légitimité plus forts,  mais aussi l’accés à des savoir-faire différents et de façon très marquée chez ceux qui sont actuellement les plus impliqués, mieux comprendre les besoins des populations fragiles, développer de nouveaux business modèles, et mieux anticiper les changements profonds de leur secteur d’activité.  

 

Cette co-construction a été ou serait rendue possible par l’implication de la direction générale ou des actionnaires, la culture de l’entreprise, l’engagement fort d’un salarié ou d’une équipe (entre 83 et 98% pour ces 3 items); les entreprises  engagées dans la co-construction mettent moins en avant que les non engagées les dispositifs internes facilitant la prise de risque (65 contre 82%), le pression externe (56 contre 79%), un budget dédié (46 contre 73%), un intéressement  financier aux résultats sociaux/environnementaux (29 contre 64%).  

 

Les difficultés internes mises en avant sont plus modestes pour les engagées : budget dédié (65 contre 80%), manque de structure adaptée (48%), manque de profils adaptés (35 contre 68%), difficulté à identifier les problématiques sociétales stratégiques pour l’entreprise (33 contre 60%), culture d’entreprise peu ouverte (19 contre 47%), absence de volonté de la DG (15 contre 61%).

 

Les difficultés externes sont là encore plus modestes pour les plus engagées : trouver le bon partenaire (60 contre 90%), la complexité induite (54 contre 74%), la question des différences de taille (37 contre 54%), les différences de culture (35 contre 52%), la manque de professionnalisme des organismes à but non lucratif (23 contre 34%).