Femmes et création d’entreprises : les freins


2 articles sur les femmes et la création, les femmes et les levées de fonds, Echos business du 6 juillet 2017

2 articles:

Entrepreneuriat : comment les lignes bougent pour les femmes du  06/07/17

Start-up : pourquoi les femmes lèvent moins de fonds que les hommes du  11/07/17

 

28% de créations classiques le sont par des femmes; 60% y sont sans salarié.

 

Les trois freins à combattre : elles ne sont pas sûres d’elles, elles n’osent pas parler d’argent, elles sont tributaires de leur vie familiale. Pourtant, elles ont appris (les filles sont majoritaires dans écoles de commerce et de management), elles ont travaillé à l’étranger et sont revenues décomplexées et bien décidées à créer « leur boîte ». Mais il s’agit là d’une minorité qui monte en puissance;  elles sont aujourd’hui plus nombreuses à se lancer, avec des projets plus ambitieux. Elles se donnent les moyens pour grandir,

 

Les femmes sont désinhibées vis-à-vis de l’argent et n’hésitent plus à lever des fonds;, du moins aux USA :

Une étude américaine menée sur 6 ans par des chercheurs de l’université Columbia de New York et ceux de l’université de Pennsylvanie, a analysé, grâce à un logiciel de reconnaissance vocale, des conversations vidéo enregistrées entre des investisseurs et 189 entrepreneurs de start-up. Ces échanges avaient lieu dans le cadre de Tech Crunch Disrupt, un salon d’entrepreneurs organisé à New York, entre 2010 et 2016.

L’analyse de ces conversations montre que sont en cause les préjugés révélés par les questions des investisseurs; pour les hommes, elles portent sur le potentiel de leur entreprise, tandis que les femmes se voient interrogées sur leur gestion des risques; s’il est demandé en général aux hommes de gagner; les entrepreneuses ont l’obligation de ne pas perdre.

 

Lorsque ces dernières évoquent le potentiel de leur entreprise, les VC (Venture Capitalists) sont prêts à investir 96.321 dollars en moyenne, contre 55.377 dollars quand elles répondent sur les façons de protéger leurs investissements; les dirigeants de start-up ont levé en moyenne 17,1 millions de dollars, tandis que les dirigeantes n’ont réussi à dégager que 3,3 millions de dollars en moyenne d’investissements, 5 fois moins que les hommes.

 

Létude menée par StartHer et KPMG démontrait une baisse de la part des levées de fonds effectuées par des femmes; l’analyse des données révélait cette fois que ce n’était pas en rapport avec les questions posées par les investisseurs, mais plutôt du fait que les entrepreneuses étaient « plus rationnelles » et cernaient « mieux leurs besoins », par rapport aux hommes.

 

Noter qu’en 2016, les Américaines étaient à la tête de 38% de toutes les entreprises des Etats-Unis; la même année, les chiffres d’affaires des compagnies dirigées par des femmes aux Etats-Unis étaient en hausse de 35%, contre 27% pour l’ensemble des entreprises américaines. 

 

 

Revenons à la France: les femmes ont crée leurs réseaux en France avec des sites dédiés (Elles Entreprennent), des incubateurs pour les accompagner (Les Pionnières, CyberElles, Femmes du numérique, etc.), des « business angels » pour les financer- ou bien encore des « family offices » et autres fonds dédiés aux PME de croissance dirigées par des femmes, à l’instar de Women Equity Partners.

Aujourd’hui, le réseau « Les Premières » compte 15 incubateurs ».  « Les réseaux, ça change tout, les femmes échangent, se soutiennent. Le digital a été un déclencheur formidable. Avant, pour faire partie d’un réseau, il fallait avoir les codes ; aujourd’hui, il suffit de se connecter. Cela facilite la démarche pour celles qui manquent d’assurance. Et puis, on peut le faire le soir quand toute la famille dort ! »

« Oui, les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses à se lancer, avec des projets plus ambitieux. Elles se donnent les moyens pour grandir“; un plafond de verre qui devrait lui aussi céder.