En 2018, 3,5 millions de personnes travaillent dans les établissements du commerce et de l’artisanat commercial.


"Les métiers du commerce et de l’artisanat commercial : de la diversité mais peu de mixité ", Insee Première N°1776, octobre 2019

Méthodologie : l’enquête Emploi est menée en continu, sur l’ensemble des semaines de l’année. Chaque trimestre, environ 110 000 personnes de 15 ans ou plus vivant en ménage ordinaire (c’est-à-dire hors foyers, hôpitaux, prisons…) y répondent. Les personnes décrivent leur situation vis-à-vis du marché du travail au cours d’une semaine donnée, dite de référence. 

Définitions :

– Mixité professionnelle par convention, la mixité est atteinte lorsque les femmes et les hommes représentent une part comprise entre 40% et 60% des effectifs du métier, de la famille de métiers ou du secteur.

– L’artisanat commercial regroupe les établissements ayant pour activité la boulangerie, la pâtisserie, la cuisson de produits de boulangerie, la charcuterie et la boucherie. 

 

Si certains métiers ont connu de nette diminution parmi les chefs d’entreprise, tels les détaillants et les artisans des commerces de bouche et parmi les employés et cadres, notamment ceux des services administratifs et comptables, d’autres ont connu de fortes hausses tels les ingénieurs et cadres ou encore les chefs d’entreprise dans le secteur du commerce de gros et de la santé.

 

En 2018, 3,485 millions de personnes, dont 0,5 million de non-salariés, travaillent dans les établissements du commerce et de l’artisanat commercial; leurs effectifs ont peu varié depuis 2010; le commerce de détail est le principal employeur, avec 1,9 million d’actifs, suivi par le commerce de gros (1 million), le commerce et la réparation d’automobiles (0,4 million) et l’artisanat commercial (0,2 million).

 

Les actifs exerçant un métier commercial sont majoritaires dans l’ensemble du commerce (53% en 2018, 2 points de plus qu’en 2010).

Les métiers sont fortement diversifiés selon les secteurs et peuvent être regroupés en cinq familles principales :

⇒  les métiers commerciaux assurent la vente de produits (1,851 million d’actifs et 53% des actifs, +1% entre 2010 et 2018).

 

  • Le commerce de détail regroupe 1,486 million d’actifs.Ils y sont en moyenne peu qualifiés : 59% sont des employés (vendeurs, caissiers et techniciens), une part constante entre 2010 et 2018. Les cadres et professions intermédiaires (cadres de l’exploitation des magasins de vente, chefs de petites surfaces de vente…) représentent 23% des actifs; ces derniers sont en progression (+24% pour les cadres, avec 184 000 en 2018). Par contre, les détaillants (207 000) sont en régression (-24%), tout comme les chefs de petites surfaces de vente et maîtrise d’exploitation (137 000 et -3%).
  • Le commerce de gros regroupe 284 000 actifs.

Les métiers commerciaux y sont également prépondérants (47% des actifs en 2018, vs 42 en 2010) ; ils sont nettement plus qualifiés que dans le commerce de détail (17% sont des employés, 65% cadres ou profession intermédiaire (techniciens commerciaux, représentants…); de fait 77 000 sont des vendeurs (+18%), alors que 34 000 sont des ingénieurs et cadres technico-commerciaux (+18%), 77 000 des grossistes et intermédiaires indépendants (+16%), et 31 000 des chefs d’entreprise (+10%).

 

⇒ les métiers de l’artisanat et de l’industrie concernent la production, la transformation ou la réparation (552 000 actifs, 16% des actifs et -1% entre 2010 et 2018), notamment dans la boulangerie-pâtisserie, la transformation de la viande (boucherie, charcuterie) et la réparation automobile, ainsi que les métiers liés aux activités annexes de production industrielle des sociétés commerciales.

 

Les ouvriers y sont majoritaires (271 000) : 138 000 ouvriers en boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie (+10%), 95 000 ouvriers qualifiés en mécanique et carrosserie (-13%), 38 000 ouvriers non qualifiés en mécanique (+8%); puis ce sont les techniciens et agents de maitrise (96 000, +8%), et les ingénieurs et cadres (35 000, +66%) et enfin les chefs d’entreprise (50 000 artisans en réparation et +13%; artisans boulangers-pâtisseries, boucheries, charcuteries avec 41 000 et -30%).

 

⇒ les métiers support gèrent les fonctions transversales (11% des actifs, 389 000 actifs en 2018, mais -19% entre 2010 et 2018) : gestion et administration, marketing, communication, informatique, maintenance, sécurité, entretien, recherche et développement.

137 000 sont des employés des services comptables et administratifs, secrétaires (-34%).

139 000 sont des professions intermédiaires (tels les 69 000 secrétaires de niveau supérieur et maîtrise des services administratifs, +11%), alors que les cadres des services administratifs et financier sont 70 000 (-15%).

Les ingénieurs et techniciens (R&D, informatique, télécommunications) sont au nombre de 50 000 en baisse de 3%.

 

⇒ les métiers de la logistique (11% des actifs, 386 000 actifs, mais -6% entre 2010 et 2018) gèrent les flux physiques, de l’achat à la livraison en passant par l’entreposage.

338 000 (88% des actifs de ce secteur) sont des ouvriers ou des employés (199 000 ouvriers de la manutention et -14%; 88 000 employés de libre-service et magasinier et +19%; 51 000 conducteurs-livreurs et coursiers, -18%); par ailleurs 29 000 sont responsable d’entrepôt, du tri, de l’emballage et de l’expédition (-6%) et 20 000 Ingénieurs et techniciens de la logistique (+39%).

 

Les métiers en lien avec la santé (161 000 actifs ou 5% des actifs, et +5% entre 2010 et 2018), sont des pharmacies et magasins d’optique.

64 000 sont des préparateurs en pharmacie (-5%); 56 000 sont des pharmaciens salariés et libéraux (+10%); 31 000 sont des opticiens lunetiers et audioprothésistes (indépendants et salariés), +17%.

Noter que 146 000 autres actifs ne sont pas identifiés (+13% entre 2010 et 2018).

La part des femmes et des hommes dans ces métiers

⇒ Une forte présence des femmes

* Les métiers en lien avec la santé sont à très nette dominante féminine : 77% en 2018; les pharmaciens salariés et les préparateurs en pharmacie sont même des professions en grande majorité féminines (84% et 89%).

 

* Dans le commerce de détail, ce sont 60% de femmes, puis c‘est la parité dans l’artisanat commercial : mais les professions de caissier (90%) et de vendeur de l’artisanat commercial (95%) sont presque exclusivement féminines; les femmes sont aussi largement majoritaires (68%) parmi les vendeurs du commerce de détail; au total, près de deux femmes exerçant un métier commercial sur trois sont caissières ou vendeuses.

 

* Les métiers support sont également fortement féminisés, mais en recul (65% contre 70 en 2010); toutefois, elles se maintiennent dans l’activité : employés des services comptables et administratives (85 vs 88 en 2010) et secrétaires de niveau supérieur (75% vs 74).

 

*Elles sont 56% des employés de libre-service et magasinier (vs 62% en 2010).

 

La part des femmes tend à s’accroître au sein des métiers commerciaux à dominante masculine, mais ce mouvement reste très modeste. Il n’est notable que pour les chefs d’entreprise (de 13% en 2010 à 25% en 2018); la féminisation se renforce aussi pour les ingénieurs et cadres techniques (37% vs 29) et les artisans boulangers, bouchers et charcutiers (30 vs 17).

 

⇒ Les métiers à dominante masculine

 

Ils sont majoritaires dans le commerce de gros (65%) et le commerce automobile (81%).

Parmi les principaux métiers commerciaux, seuls les détaillants indépendants et les chefs de petites surfaces de vente sont des métiers mixtes.

 

Ils le sont encore dans les métiers de l’artisanat, ainsi que ceux de la logistique, avec respectivement 88% et 72% d’hommes. Presque aucune profession n’y est mixte; dans la logistique, les employés de libre-service du commerce et magasiniers constituent l’unique profession majoritairement féminine.

 

Les ingénieurs et techniciens en R&D, informatique et télécommunication et les cadres des services administratifs et financiers sont majoritairement des hommes (respectivement à 83% et 53%).

Les professions d’ingénieurs technico-commerciaux, de cadres, de grossistes indépendants et de chefs d’entreprise sont occupées pour plus des trois quarts par des hommes.

 

 En 2018, 42% des femmes travaillant dans les secteurs commerciaux appartiennent aux CS les plus élevées (profession intermédiaire, cadre, commerçant indépendant ou chef d’entreprise) contre 54% des hommes (respectivement 47 et 54 dans la totalité de l’économie marchande); mais 19 et 31% si nous n’observons que les cadres et les chefs d’entreprise.

Sur les 3,5 millions d’actifs, les femmes sont 1,6 million et les hommes 1,9 million. Les femmes se répartissent entre employés/ouvriers (58% vs les hommes 46), professions intermédiaires (23% dans les 2 sexes), 10% chez les cadres (15 les hommes) et 9% comme chefs d’entreprise (16% pour les hommes).

 

L’écart se réduit. Ce rééquilibrage se fait essentiellement au profit de femmes exerçant une profession intermédiaire (opticiens, techniciens commerciaux, chefs de petites surfaces de vente…) et non une fonction de cadre, artisan, commerçant ou chef d’entreprise.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4232605