Une dépense annuelle moyenne de 3 600€ par personne pour le budget alimentaire (20% du budget contre 35% en 1960)


« Cinquante ans de consommation alimentaire: une croissance modérée, mais de profonds changements », Insee Première N°1568, octobre 2015

En 2014, les ménages consacrent 232 Md€ à leur budget « alimentation », à domicile ou en dehors du domicile, soit 3 600€ en moyenne par habitant sur l’année, ou encore 20,4% de leur dépense de consommation ; il y a un demi-siècle, l’alimentation constituait le principal poste de dépense (34,6% en 1960) ; de 1960 à 2014, la consommation alimentaire progresse en volume (1,1% par an en moyenne), mais deux fois moins rapidement que l’ensemble de la dépense de consommation.

 

En 2014, les trois quarts du budget alimentaire concernent l’alimentation à domicile, contre 86% en 1960.

Les ménages ont profondément modifié leur panier alimentaire depuis les années 1960 : la part des trois principaux postes (viande, fruits et légumes, pains et céréales) recule régulièrement ; la part de la viande, principal poste, atteint 20% (contre 26% en 1967)

Les boissons alcoolisées et, dans une moindre mesure, les fruits et légumes occupent, en 2014, une part plus réduite, tout comme le « pain et céréales » (13% en 2014 contre 15% en 1960). À l’inverse, certaines dépenses progressent : les plats préparés, les produits sucrés (sucre, confiserie, chocolat, confitures…) et les boissons non alcoolisées.

La part de la consommation en œufs, laitages, poisson, stagne depuis les années 1990.

Certains produits  sont très sensibles aux variations de prix, d’autres produits (pâtes alimentaires, pain) beaucoup moins.

 

La hausse du pouvoir d’achat fait varier le panier alimentaire (la consommation de pain ou de pâtes alimentaires) baisse au profit d’aliments plus coûteux (jus de fruits, alcools dont champagnes).  En revanche, pour d’autres aliments, la consommation s’avère assez indifférente (viande de bœuf ou de veau, fruits, légumes frais, pomme de terre brute non transformée).

 

Les changements de modes de vie s’accompagnent d’une réduction du temps de préparation des repas à domicile (-25% entre 1986 et 2010) et profitent à des produits faciles d’emploi, tels que les pizzas ou les desserts lactés frais, les légumes coupés ou emballés.

En 2014, les ménages ont dépensé 59Md€ pour leur alimentation hors domicile (26% de leur budget alimentaire, contre 14% en 1960) ; manger à l’extérieur coûte de plus en plus cher (depuis 1960, les prix ont augmenté de 5,9% par an en moyenne, soit davantage que les prix de l’alimentation au domicile (+ 4%) ; cette dépense est sensible aux variations de prix, aux fluctuations de revenus, aux changements de modes de vie. 

 

En cinquante ans, les ménages ont profondément modifié leur consommation de boissons alcoolisées à domicile, la consommation d’alcool devenant plus occasionnelle, avec des vins de meilleure qualité (leur part passe de 8% à 23% et celle des alcools forts de 16% à 35%).

 

Les effets sur la consommation des ménages des recommandations sanitaires («Manger au moins 5 fruits et légumes par jour ») ne sont pas toujours visibles : si 93% des Français disent avoir eu connaissance du message, 3% déclaraient avoir changé d’alimentation volontairement sur cette période).