Les 2/3 des créateurs d’entreprise travaillent toujours seuls, 5 ans après la création de leur affaire, mais certains font appel à la sous-traitance ou à des partenariats interentreprises ; l’analyse différencie 4 types de créateurs dont un groupe de développeurs (22% des créateurs).


« le travailleur individuel, la figure dominante parmi les créateurs d’entreprise », CEE Connaissance de l’Emploi, 86 novembre 2011

Les auteurs ont exploité l’enquête Sine 2002 (interrogeant les créateurs au démarrage, 3 puis 5 ans après) pour dresser une typologie de créateur au regard de l’emploi salarié

 

Ils ont constaté au préalable la forte motivation d’indépendance au démarrage (69% des répondants) ; 38% créaient parce que sans emploi ; 22% seulement s’inscrivent par contre dans la création pour mettre en œuvre une idée nouvelle de produit/service ou de marché nouveau. Ils ont aussi constaté le souhait majoritaire « d’assurer leur propre emploi, une motivation plus largement exprimée par les « travailleurs individuels » ; ceux qui souhaitent développer l’entreprise qu’ils ont crée (se traduisant par l’embauche ou des partenariats envisagés dés le démarrage), sont 65% à se reconnaître dans l’appellation de chef d’entreprise.

 

Quelle typologie a été élaborée ?

Deux sous-groupes n’ont toujours pas de salarié 5 ans après la création :

-Celui du «travailleur individuel » (38% des cas), qui exerce lui-même l’activité, créant ainsi son propre emploi. Il n’a recours au cours des 5 premières années de création, ni à des salariés, ni à une coopération interentreprises. On y trouve des créateurs, souvent en profession libérale, un public plus souvent féminin (1/3 des créateurs sont des femmes contre ¼ dans les autres groupes).

-Celui de Sarl, le plus souvent de services aux entreprises (27% des cas) : les créateurs sont fréquemment des professionnels de l’encadrement d’entreprise ; nombre d’entre eux poursuivent par ailleurs une activité salariée ; en ce qui concerne le développement de l’entreprise (souhaité par les 2/3 de cette population), ils n’ont pas recours à l’emploi salarié, mais à la sous-traitance ou à un partenariat interentreprises.

 

Deux autres sous-groupes ont embauché :

-Celui d’entreprise individuelle dans des activités traditionnelles de mains d’œuvre, notamment de la construction, des HCR… (13% des cas) ; ils sont plus âgés, plus souvent de sexe masculin et longuement expérimentés comme ouvrier ou employé ; ils poursuivent le métier sous la forme d’indépendant (en créant ou en reprenant une entreprise). Les artisans y sont nombreux ; c’est aussi dans ce groupe que l’on trouve le plus grand nombre de créateurs étrangers.

-Celui des développeurs expérimentés : chefs d’entreprise déjà expérimentés en tant que tel, ou dirigeants ouverts à des formes de partenariat telles la franchise, la sous-traitance, la coopération interentreprises (22% des cas) ; plus que les autres, ils sont motivés par le goût et l’opportunité d’entreprendre, leur objectif principal étant de développer l’entreprise.

 

Quid de la présence de salarié au cours des 5 premières années de création/reprise ?

 

% au sein des créateurs

Aucun salarié au cours des 3 enquêtes

Parfois un salarié

Au moins un salarié à chaque enquête

Travailleur individuel

38

100

0

0

Sarl de services aux entreprises

27

57

20

23

Entreprise individuelle de main d’œuvre traditionnelle

13

0

76

24

Développeur expérimenté

22

0

59

41