Prés de 60% des artisans du BTP travaillent au moins 50 heures par semaine ; 80% ont le sentiment de travailler dans l’urgence ; ceci étant, 80% disent être en bonne santé.


« Conditions de travail et sante des artisans du BTP, 1ére édition 2014» IRIS, CAPEB, CNATP, octobre 2014

Méthodologie : 3 120 répondants chefs d’entreprise artisanales du BTP de 0 à 20 salariés ;  enquête en ligne via mailing  entre Juin et Juillet 2014

Echantillon :

32% sans salarié, 51% de 1 à 5, 13% de 6 à 10 et 4% entre 11 et 20 salariés

22% en fonction depuis moins de 5 ans, 25 entre 5 et 10 ans et 54% plus de 10 ans

22% ont moins de 40 ans, 37% de 41 à 50 ans, 36% de 51 à 60 ans et 5% plus de 60 ans

96% sont des hommes ; 92% sont en couple (dont 63% avec enfants à charge) et 5% seuls, sans enfant à charge

 

40% des artisans travaillent de 35 à 50 heures par semaine (et 2% moins de 35 heures), 37% de 50 à 60 heures et 21% plus de 60 heures ; ceux qui travaillent le plus en nombre d’heures/semaine sont ceux qui emploient le plus de personnel, nettement plus que ceux qui sont seuls.

Rappelons que le temps de travail moyen d’un salarié du bâtiment est de 36,4 heures/semaine.

 

Ceux qui ont crée depuis moins d’un an sont aussi ceux qui ont des durées de travail plus courtes, sans doute aussi le temps de se faire sa clientèle ; par contre dés la 2éme année de création, les temps de travail sont proches :

 

Taille de l’entreprise

Ancienneté de l’entreprise

0 sal

1-5

sal

6-10 sal

11-15

sal

16-20

sal

Moins un an

De 1 à 5 ans

De 5 à 10 ans

+ de 10 ans

Le temps de travail

Moins de 50 hres/semaine

46

40

32

38

30

48

39

37

42

De 50 à 60hres

37

37

38

32

35

31

38

39

36

Plus de 60 hres

14

22

29

30

35

14

20

22

21

Travail dans l’urgence

Régulièrement/ systématiquement

         

61

77

81

82

Stress dans le travail

Souvent ou très souvent

44

60

70

74

61

34

53

58

58

                   

 En matière de stress,  plus d’un artisan sur deux estime être très régulièrement stressé, contre 61% pour les patrons de PME et seulement 40% pour les salariés ; la perception du stress est notamment liée à l’exigence mentale de l’activité : plus elle est élevée, plus le niveau de stress augmente ; les femmes y sont également plus sensibles que les hommes ; le niveau de stress varie également selon le nombre de salariés et l’ancienneté de l’artisan dans son statut.

 

95% (dont 65% beaucoup) estiment que leur activité est exigeante mentalement, du fait de la diversité des tâches et de l’évolution de la réglementation et des normes, tout comme l’activité physique (87% dont 50% beaucoup). 59% considèrent être fatigués (dont 18% beaucoup) ; 45% jugent la qualité de leur sommeil, mauvaise.

 55% travaillent le week-end (dont 9% systématiquement) et 37% rarement.

Les 2/3 estiment leur santé très bonne, et 13% bonne ; ils ne sont par ailleurs que 25% à  consulter leur médecin du fait de leur activité professionnelle

37% prennent au plus 2 semaines de vacances dans l’année, 24% 3 semaines, 35% 4 ou 5 semaines et 4% davantage.  La quasi-totalité d’entre eux déclarent garder un lien avec leur activité pendant leurs jours de repos ou de congés ; ce lien est facilité par le développement des nouvelles technologies (téléphonie, internet…) ; 63% sont équipés de terminaux connectés (smartphone ou tablette).

 

 C’est aussi que 80% des artisans ont le sentiment de travailler dans l’urgence, un peu moins ceux qui viennent de s’installer (61%) ; à l’origine, des contraintes de délais émanant du client, une mauvaise organisation (préparation du chantier, estimation des délais nécessaires, commande de matériaux…), une mauvaise coordination entre corps d’état ; cet état de fait est perçu négativement car les contraintes temporelles sont parfois contraires aux valeurs du travail bien fait, qui nécessitent un temps suffisant et anticipé.

 

75% des artisans sont régulièrement interrompus pendant leur travail : manque de matériel adéquat, sollicitations diverses (téléphone, salarié, confrère), aléas climatiques… Si 85% des artisans trouvent ces interruptions perturbantes, 24% les jugent stimulantes.

 

 

Dans la moitié des entreprises, le conjoint participe activement, d’autant plus qu’il y a des salariés (55 à 61% contre 38 pour ceux qui travaillent seuls) ou que l’entreprise est ancienne (47% de 5 à 10 ans, 59% plus de 10 ans contre 35 de 1 à 5 ans et 25% moins d’un an).

 

93 à 97% de ceux qui travaillent plus de 50 heures par semaine estiment que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle, contre 67% pour ceux qui travaillent moins de 35 heures ; entre 78 et 86% (selon leur situation familiale) ont la sensation de ne pas être assez disponibles pour leur vie de famille. Mais les ¾ déclarent que leur entourage est conscient de leur investissement dans leur entreprise. 65%  déclarent bénéficier du soutien de leur conjoint.

 

La qualité de vie au travail (perception qu’a un individu de sa place dans l’entreprise, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses valeurs et ses inquiétudes) est notée 6 sur 10 contre 6,53 pour les salariés ; plus l’exigence mentale est importante, plus le niveau de qualité de vie au travail baisse ; ce lien est beaucoup moins marqué lorsqu’il s’agit de l’exigence physique.

82% des artisans habitent à moins de 5 km de leur entreprise, contre 28% nationalement.

Pour la quasi-totalité, les relations en entreprise sont bonnes, en interne (très bonnes, 41%), avec les fournisseurs (très bonnes, 31%), avec les clients (très bonnes, 29%).

 

En matière de sécurité, 98% y sont attentifs pour leurs salariés, 62% pour eux-mêmes ; bien que  73% reconnaissent réaliser eux-mêmes les tâches les plus risquées sur les chantiers afin de préserver la santé et la sécurité de leurs salariés et éviter d’engager leur responsabilité en cas d’accident, seuls 17% ont connu des accidents, 2 fois moins d’accidents que chez les salariés ; les risques le plus fréquents sont les troubles musculo-squelettiques, première maladie professionnelle dans le BTP, au même titre que les chutes de hauteur.

Les ¾ ont fait des investissements au cours des 2 dernières années pour améliorer la prévention.