Après plusieurs années d’augmentation, la croissance des PME devrait se stabiliser à un niveau élevé en 2018.


"PME : 67e ENQUÊTE JUILLET 2018" Le Lab BPIfrance, septembre 2018

Méthodologie :  25 243 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées en mai-juin 2018. L’analyse porte sur les 3 573 premières réponses jugées complètes et fiables reçues avant le 19 juin 2018.

En termes de taille, 39% ont de 1 à 9 salariés, 24% de 10 à 19, 25% de 20 à 49 et 12% plus de 50 salariés.

En termes d’activité, l’industrie compte pour 27%, les services pour 27%, le commerce pour 22%, la construction pour 13%, les transports pour 6% et le tourisme pour 5%.

68% sont non-innovantes et 76% non exportatrices.

 

Les PME exportatrices et les innovantes, les plus de 10 salariés sont les plus confiantes dans l’avenir et résistent le mieux.

 

Après plusieurs années d’augmentation, la croissance des PME devrait se stabiliser à un niveau élevé en 2018. En revanche, les PME du Tourisme et des Transports font figures d’exception puisque, après une année 2017 particulièrement favorable, elles seraient moins dynamiques qu’auparavant.

Si l’Industrie et les services progressent légèrement en attente de croissance, le tourisme et les transports connaissent un net recul (grève des transports, remontée des prix du pétrole).

Les PME moyennement et fortement exportatrices, les innovantes et les PME de 10 salariés et plus prévoient une croissance plus robuste, contrairement aux PME non exportatrices, aux non-innovantes et aux TPE.

 

Dans l’ensemble des régions, les PME jugent leur rentabilité en 2017 meilleure que celle obtenue en 2016.

 

Les PME prévoient une légère baisse de la croissance de leur activité pour l’année prochaine.  Comme à l’accoutumée, les PME exportatrices et les innovantes sont les plus confiantes dans l’avenir et résistent le mieux.

 

Face à ces anticipations d’activité toujours dynamiques mais sans accélération, les chefs d’entreprises tempèrent légèrement le rythme des embauches;  seule l’Industrie a augmenté le rythme des embauches au 1er semestre tandis qu’il a sensiblement ralenti dans les Transports

En outre, si le moindre dynamisme de l’emploi est partagé, quels que soient la taille ou le caractère innovant ou non des PME, celles fortement exportatrices font preuve de davantage de résilience.

En dépit de perspectives d’activité un peu moins optimistes, les embauches resteraient dynamiques et en légère progression en 2019. Les entreprises de 10 salariés et plus, les innovantes et les exportatrices sont toujours en absolu les plus optimistes.

 

Une part croissante et record de PME fait face à d’importantes difficultés de recrutement

 

319 entreprises ont été interrogées : 41% rencontrent des difficultés contre 34% il y a 1 an ( la proportion la plus élevée depuis 2002). Les difficultés sont particulièrement prégnantes dans le commerce (53%), les biens intermédiaires (48%) et d’équipement (49%) et les transports (48%).

 

Face à ces difficultés, les PME agissent de différentes manières : selon les résultats du baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode 1 de mai 2018, 55% envisagent de modifier leurs processus de recrutement et un peu plus d’un quart d’augmenter les salaires proposés. Elles tentent également de pallier à ces difficultés en faisant appel à des prestataires extérieurs (via l’intérim, la sous-traitance, le travail détaché), en augmentant la polyvalence des salariés en place, en les formant ou en allongeant leur durée de travail ou encore mettant en place des avantages monétaires afin de les fidéliser. Elles modifient en revanche relativement peu leur organisation générale, ce qui passerait par un surcroît d’investissement dans l’automatisation des tâches ou par une nouvelle organisation du travail autour de solutions de mobilité.

 

L’état de la trésorerie des PME est resté stable à un niveau très satisfaisant; le jugement moyen des PME sur la trésorerie se situe toujours nettement au-dessus de sa moyenne de long terme. (-18,3). 

 

L’accès des PME au crédit de trésorerie au cours du 1er semestre 2018 est resté aisé. Seules 15% disent avoir rencontré des difficultés pour obtenir les concours financiers à court terme souhaités, proportion stable sur 1 an et la plus basse depuis l’introduction de la question en 2010. Sur les 6 derniers mois, l’accès au crédit de trésorerie s’est légèrement amélioré pour les PME de 10 à 249 salariés (13% d’entre elles ont rencontré des difficultés contre 15% en novembre 2017) et est resté stable pour les TPE (17%). 

Du point de vue sectoriel, les difficultés augmentent, et demeurent nettement supérieures à la moyenne, dans le tourisme (27% en progression de 3 points par rapport à novembre 2017), mais sont moins fréquentes dans les travaux publics (11% après 18%) et le commerce de gros (11% après 13%).

 

L’accès au crédit d’investissement est lui aussi à son meilleur niveau depuis 2010 (6% seulement ont connu des difficultés). Elles sont plus fréquentes dans le tourisme (13%).

 

En mai 2018, une part toujours importante d’entreprises a déclaré avoir déjà engagé ou prévu des investissements pour 2018 (49% après 50% il y a 1 an, proportion qui était la plus élevée depuis le début de la crise en 2008). En volume, les perspectives d’investissement restent aussi favorablement orientées mais sans accélération.  

Entre les mois de mai 2017 et 2018, l’ensemble des freins à l’investissement rencontrés par les PME sont restés à des niveaux historiquement bas, voire ont continué de se desserrer pour les 3 principaux obstacles cités par les chefs d’entreprise :

• la faiblesse de la demande a reculé de 8 points à 47% seulement ;

• l’insuffisance de la rentabilité a reculé de 5 points à 39%, reflet d’une santé financière globalement robuste des PME ;

• le niveau jugé trop élevé de la concurrence a reculé de 4 points à 37%.

 

Toutes les régions anticipent une croissance de l’activité d’au moins 2%. Les PME d’Occitanie, de Bretagne et des Pays de la Loire sont les plus optimistes et anticipent en moyenne une hausse de leur chiffre d’affaires supérieure à 4%.