La conjoncture dans l’artisanat d’Île-de-France


"Note de conjoncture 2018", CRMA ile-de-France, lu juin 2018

Méthodologie : enquête menée auprès d’un échantillon de 1000 chefs d’entreprises artisanales, excluant les entreprises de moins de 2 ans.

 

En île-de-France, la CRMA recense 206 000 entreprises artisanales (dont des autoentrepreneurs), 288 000 salariés, 15 530 apprentis; 43% sont localisées dans les services, 37% dans le bâtiment, 11,5% dans la fabrication et 8,5% dans l’alimentation. 21% sont à Paris, 15% en Seine-saint-Denis et entre 10 et 11% dans chacun des autres départements.

 

⇒ En termes de conjoncture,

 

-32% (22% en 2016) ont connu en 2017 une hausse de leur chiffre d’affaires (dont 12% plus de 20% de leur chiffre d’affaires), 31% la stabilité (33% en 2016) et 37% une baisse (45% en 2016).

Les hausses ont davantage concerné les employeurs de 6 salariés et plus (50% les 6-10 salariés et 67% les plus de 10 salariés).

Les baisses sont davantage le fait des services (42% une baisse), celui des 1 et 2 salariés (40% vs 22 pour les 6 salariés et plus).

 

-37% ont investi (30% les sans salarié, 41% les 1-2 salariés, 51% les 3-5 salariés et 61% les 6-10 salariés); 20% des investissements dépassent 30 000€HT; 40% sont compris entre 7 500 et 30 000€ et 40% en-dessous. Le poste principal est celui de l’achat de matériel (47%) de véhicule (26%), de matériel informatique (8%) et de rénovation de local (7%).

 

-18,5% ont augmenté leur effectif (vs 10 en 2016); 55% des employeurs ont procédé à un recrutement dont 59% pour création de poste; dans 69% des cas, les employeurs ont recruté au moins un CDI, 40% un CDD, 31% un apprenti, et 14% un autre contrat aidé.

41% ont rencontré des difficultés de recrutement (57% dans les services); les freins sont le manque de motivation (30%), et au même niveau la qualification, voire dans 19% des cas l’absence de candidature.

28% ont abandonné ou retardé les recrutement pour des raisons de conjoncture économique.

 

31% des recrutements ont concerné des apprentis (46% dans l’alimentation, 49% dans la fabrication), soit 6% des entreprises. 59% envisagent de les maintenir dans leur poste une fois le diplôme obtenu. Noter que 38% des artisans disent avoir été formés dans le cadre de l’apprentissage.

Pour 26% les difficultés sont d’abord le fait de trouver le bon profil, mais aussi le temps pour former (18%), le coût (14%), les contraintes liées à l’organisation (10%), sans oublier le manque de besoin (11%) ou le fait qu’il n’y a pas d’apprentissage dans ce secteur (6%), voire la mauvaise expérience passée (5%).

37% des salariés ont suivi une formation (technique surtout); il en est de même pour 16% des artisans (52% en technique, 16% en “gestion”, 12% en informatique, 11% en hygiène-sécurité). 50% des artisans prévoient une formation pour leurs salariés et 34% pour eux-mêmes.

 

⇒ Le financement

 

Pour financer les investissements, 63% ont eu recours à autofinancement, et 24% à un prêt bancaire. 85% ont obtenu leur prêt et 9% pour un montant inférieur.

Parmi ceux qui n’ont pas demandé de prêt, 44% estiment ne pas le faire par principe et 19% ont anticipé le refus de la banque.

Noter que 72% ont un compte professionnel et personnel dans une même banque, que 88% n’ont qu’une seule banque; 69% se disent écoutés par leur banquier.

 

La situation de trésorerie est saine pour 68% (très pour 11% vs 64 et 12 en 2016), mais très préoccupante pour 8%. Pour 19% cette situation s’est améliorée, pour 49% stabilisée et pour 32% s’est dégradée (vs 41 en 2016).

36% ont eu recours à l’autofinancement, 29% au découvert bancaire (vs 35 en 2016), 12% à un prêt de trésorerie et 3% à l’affacturage.

 

⇒ Autre thème, la reprise d’entreprise

 

22% des entreprises artisanales sont issues d’une reprise (moins qu’au niveau national). 45% des entreprises de l’alimentation sont le fait de reprises vs 31 dans les services, 25 dans la fabrication, 7,5% dans le bâtiment.

La reprise familiale ne touche que 3% des entreprises (exception 7,5% en fabrication).

78% des repreneurs actuels sont externes à l’entreprise, dont 4% un ancien partenaire commercial; 73% d’entre eux ont l’expérience du métier ou de l’activité, vs 12% cadre d’une PME ou d’une grande entreprise; par ailleurs 15% sont d’anciens salariés, et 7% un membre de la famille.

Les repreneurs familiaux sont plus jeunes (66% ont moins de 30 ans).

20% des artisans envisagent de céder leur entreprise dans les 3 ans.

 

79% des vendeurs avaient plus de 10 ans d’ancienneté dans l’entreprise; 69% étaient employeurs.

79% ont vendu le fonds de commerce, 12% via des parts sociales et 7% via un don; 2% ont donné en location-gérance.
Le prix moyen de cession est de 209 000€ , mais de 94 000€ dans le bâtiment.

 

40% des repreneurs se sont fait accompagner par le cédant (58% moins de 6 mois, 23% plus de 18 mois).