Le redeploiement industriel


"La France (re)crée des usines", Usine Nouvelle du 19 12 2017

Méthodologie : Usine Nouvelle publie chaque jour l’essentiel de l’actualité de l’industrie ; au fil des ans, elle est devenue un outil de veille active. Pour dresser le bilan de l’industrie française en 2017, Usine Nouvelle a passé en revue 600 articles publiés entre le 1er janvier et la mi-décembre. La plupart renvoient à des décisions d’investissement pour un montant d’au moins 2M€ dans des entreprises industrielles et de logistique d’au moins 10 salariés. Les extensions de capacités existantes et toutes les créations d’usines sont prises en compte. 

 

Depuis le 1er janvier 2017, Usine Nouvelle a recensé 104 inaugurations de nouvelles capacités de production (créations d’usines ex nihilo. remplacement de sites vieillissants dont la production a été déménagée, hausse des capacités de production, modernisation pour se transformer en « usine du futur » modèle et prendre le virage de la robotisation).

 

Tous les secteurs industriels sont concernés : 

*L’industrie agroalimentaire, forte de son tissu dense de PME, concentre le plus de projets.

* La logistique et l’industrie liée à la construction, notamment le retraitement des déchets de matériaux, les éléments préfabriqués en béton.

*L’aéronautique où l’augmentation des cadences incite les sous-traitants à accélérer l’automatisation de leurs sites. 

 

Toutefois Usine Nouvelle a recensé 42 sites menacés et les créations d’emplois ne compensent pas les suppressions. Les nouvelles usines sont souvent de petite taille et largement robotisées.

 

Les éléments favorables à ce redéploiement :

*Les marges ont bondi de cinq points et dépassent désormais leur niveau de 2007, un niveau inédit depuis les années 2000.

*Le coût du financement

*Le principal déclic est venu des perspectives de demande, en net rebond depuis le début de l’année, encourageant les entreprises à consolider leurs investissements. 

*Autre facteur déclencheur : les lignes des usines sont saturées. Le taux d’utilisation des capacités de production atteint désormais 84,9% selon l’Insee, un niveau supérieur à sa moyenne durant la période 1990-2007. 

 

L’effet Macron ?

Dans les sièges étrangers, l’élection d’Emmanuel Macron a changé la donne, alors que la demande au niveau mondial et en France devrait rester élevée. C’est du côté de l’offre que les risques existent; car malgré leurs investissements, les industriels ont du mal à suivre la reprise. 

Selon l’Insee, les goulots d’étranglement ont bondi depuis un an. Un tiers des entreprises signalent des difficultés à produire plus, en particulier faute de parvenir à recruter.