La production manufacturière française a fortement accéléré en 2017 : + 2,9%, après + 0,3% en 2016


"L’industrie manufacturière en 2017 : accélération de la production, hausse de l’emploi mais nouvelle dégradation du solde extérieur", DGE le 4 pages N°82, avril 2018

Elle a progressé pour la 3éme année consécutive (+ 1,5% par an en moyenne depuis 2014); cette hausse provient notamment du dynamisme de la demande intérieure en produits manufacturés (+ 2,2% après + 1,6% en 2016), mais aussi de l’accélération des échanges mondiaux de marchandises (en volume + 4,7%, après + 1,8% en 2016). L’accélération de l’activité s’est accompagnée d’une forte hausse du taux d’utilisation des capacités de production, qui a atteint 84,3% en moyenne sur l’ensemble de l’année (contre 82,5% en 2016). 

Elle a toutefois moins progressé que dans l’ensemble de l’Union Européenne (+ 3,5%); la production a crû à un rythme plus soutenu en Italie (+ 3,8%), en Allemagne (+  3,5%) et en Espagne (+ 3,4%), mais moindre au Royaume-Uni (+ 2,5%).

 

L’activité, portée par un contexte conjoncturel favorable, a progressé dans la plupart des branches, notamment dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (+ 9,2%, après +0,4%),  l’industrie pharmaceutique (+ 6,6% après – 1,2%).

Cette hausse est sensible dans des activités déjà en progression : l’industrie automobile (+ 7,2%, après + 4,4% en 2016), dans l’industrie chimique (+ 5,8%, après + 2,%), dans la branche « caoutchouc, plastique et autres produits minéraux non métalliques » (+ 4,6%, après + 1,7%) et dans la fabrication de matériels de transport autres que l’automobile (+ 4,5%, après + 3,9%)

La production a rebondi dans des branches en difficulté structurelle comme la « métallurgie et produits métalliques » (+ 2,6%, première hausse depuis 2011) et « bois, papier et imprimerie » (+ 2%, première augmentation depuis 2004).

Cette amélioration n’a toutefois pas bénéficié à la branche « textile, habillement, cuir et chaussures » (- 2,9%), à la fabrication d’équipements électriques (- 2%) et à la branche « réparation, installation et produits manufacturés divers » (- 1,2%).

La production a stagné dans les industries agroalimentaires, après une baisse de 1,3% en 2016. 

 

Le déficit commercial s’est néanmoins creusé de 6,8 Md€, atteignant son plus bas niveau historique (- 50,7 Md€), en dépit d’une forte augmentation des exportations (+ 4,7%).  Cette dégradation a résulté d’une augmentation plus rapide des importations (+ 5,7%) que des exportations (+ 4,7%). 

Le déficit en produits manufacturés avec les pays de l’Union européenne s’est creusé de 10,7 Md€ en 2017, à – 42,9 Md€. Cette dégradation provient notamment du creusement du déficit avec l’Allemagne.

 

L’emploi salarié total a progressé pour la première fois depuis 2001 (+ 21 000 emplois) grâce à une hausse de l’emploi intérimaire (+ 25 600) et à un recul modéré de l’emploi salarié direct (- 4 600), alors qu’il a progressé en Espagne (+ 3,1%), en Italie (+ 1,2%), en Allemagne (+ 0,8%), au Royaume-Uni (+ 0,5%) et dans l’ensemble de l’Union européenne (+ 1,7%).

Le coût horaire du travail a progressé au même rythme que dans l’ensemble de la zone euro (+ 1,4 %, à 33€/h). Il a de nouveau moins augmenté qu’en Allemagne (+ 1,6%, à 40,1€/h),

 

L’augmentation plus rapide des gains de productivité (+ 2,3%) que du coût horaire du travail (+ 1,4%) a conduit à un nouveau recul des coûts salariaux unitaires (- 0,8%).

Malgré les hausses du prix du pétrole et du taux de change de l’euro, le taux de marge de l’industrie a augmenté à nouveau; il est de 37,9%, son plus haut niveau depuis 1967 et 7,2 points au-dessus de son point bas atteint pendant la crise économique et financière en 2009.