Le bonheur au travail partage les salariés en 2 groupes à quasi égalité : les satisfaits et les insatisfaits


"BAROMÈTRE NATIONAL DU BONHEUR AU TRAVAIL : étude sur le Bonheur au travail auprès des actifs français ", Institut Think/ fabrique Spinoza, lu octobre 2017

Méthodologie : étude quantitative auprès d’un échantillon représentatif de 613 actifs et salariés français, issu d’un échantillon national représentatif de 1003 Français âgés de 18 ans et plus, interrogé en ligne sous système CAWI  entre le 9 et le 11 mai 2017 

L’échantillon a été redressé selon la méthode des quotas sur les variables de quotas suivantes : sexe, âge, région, profession, taille salariale, secteur d’activité privé et public selon les données de l’enquête emploi de l’INSEE.

Etude sur le bonheur au travail des Français réalisée par l’institut Think pour la Fabrique Spinoza 

 

Une satisfaction professionnelle moyenne avec un clivage des salariés, dénotant un malaise expliqué par une crise des principales facettes du bonheur au travail (émotions, satisfactions, sens).
Une note moyenne de satisfaction professionnelle de 5,3 sur 10; 23% sont très satisfaits, 27% plutôt satisfaits (23%), 18% très insatisfaits et 29% plutôt insatisfaits (18%). On constate peu de différences selon le sexe, l’âge , la région, le diplôme, le fait de travailler dans le privé ou le public, la taille de l’organisation, le secteur d’activité;  mais les différences sont marquées selon la CSP (CSP+ 55, CSP- 48), le type de fonction (63% pour les indépendants, 58% pour les cadres, 53 pour les professions intermédiaires, 49 ou 48% pour les employés et ouvriers), les revenus, voire le management.

La thématique du bonheur au travail, aux yeux des plus démunis, apparaît comme une utopie, voire une provocation ou même une négation.

 

51% ressentent du stress ou de la fatigue au travail,  44% n’y trouvent pas de sens, 32% dorment mal parce qu’inquiets dans leur travail, 26% s’ennuient au travail, 24% se disent en situation de surmenage. 

Par contre, pour 51% le travail contribue à donner du sens à sa vie; 47% on toujours plaisir à se rendre à leur travail.

Même s’il existe une corrélation évidente entre le bonheur individuel et professionnel, les salariés sont majoritairement plus heureux dans leur vie personnelle (62%) que professionnelle (50%). 

 

Des critères fondamentaux du bonheur au travail tels que la gouvernance, les relations, l’argent, remportent un degré d’insatisfaction considérable. La reconnaissance, premier levier d’action, récolte des résultats mitigés.

-Sur les 11 déterminants présents du bonheur au travail, qu’ils soient liés au travail en soi, aux conditions de travail ou à l’environnement (management, relations humaines, changement , organisation de travail, rémunération, gouvernance/valeurs, et perspectives) aucun ne remporte de réelle satisfaction.

L’argent demeure une source d’insatisfaction considérable (57%) et se place au même niveau d’insatisfaction que les enjeux de gouvernance (58%) et de relations (56%) dont on sait pourtant qu’ils sont fondamentaux pour le bonheur au travail. Pour mémoire, la recherche considère que l’argent est une valeur refuge et qui génère de l’insatisfaction si les autres leviers sont déficients.

Des résultats mitigés concernant la reconnaissance : si la moitié ont le sentiment d’être reconnus pour leur travail (51%), ces mêmes actifs se déclarent insatisfaits quant à la forme de reconnaissance relative à la prise de décision (58%). 

 

Les manques de mobilité et d’autonomie appellent à de nouveaux modes d’organisation

-49% ne sont pas d’accord avec l’affirmation « je me sens libre de changer d’organisation ou de forme de travail (avec formations ou en créant mon entreprise) “; cette insatisfaction est alimentée par d’impossibilité d’agir.

-Parallèlement, on observe l’émergence de nouveaux modèles d’organisation de type « entreprise libérée ».

-  L’impact de la crise économique n’explique que partiellement la situation professionnelle et ne la justifie pas totalement (39% déclarent ne pas en ressentir l’impact négatif, même si 34% en ressentent beaucoup d’impacts dans « leur » travail).