Archives mensuelles : août 2017

Créations d’entreprises : Juillet en hausse au regard des mois de juillet antérieurs

Les créations de juillet sont en baisse au regard de juin, ce qui parait normal, mais en hausse au regard de juillet des années antérieures, sous toutes les formes juridiques, notamment chez les autoentrepreneurs :

Si l’on observe les 12 derniers mois, la progression est plus modeste (avec toutefois 20 000 créations en plus), et nulle chez les autoentrepreneurs. La situation est bien différente si l’on compare les 12 derniers mois avec les périodes août 2011-juillet 2015;  les sociétés et plus encore les entreprise individuelles non autoentrepreneur ont nettement progressé en nombre alors que chutaient les autoentrepreneurs: 

En termes d’activité, les créations classiques ont le moins évolué à la hausse dans la construction et la santé/éducation, mais la plupart des activités manifestent une proximité de hausse :

Les autoentrepreneurs, en forte régression, ont toutefois progressé dans des activités à la forte présence d’autoentrepreneurs,où ce sont, soit des activités complémentaires (services aux entreprises, santé), soit une modalité d’exercice que l’entreprise classique rendrait trop coûteuse; les régressions sont particulièrement importantes dans l’industrie, la construction et le commerce: 

Et bien sur les transports sont toujours en forte évolution dans les 2 types de création.

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80% des salariés travaillent dans des établissements de moins de 250 personnes

Source : Acosstat N°236, août 2016 et Insee “les Entreprises en France, édition 2016”

 

Rappelons que le nombre d’entreprises employeurs est de 1,491 million fin 2015 et celui des établissements de 1,817 million avec un total de 17,780 millions de salariés (source Acoss); les établissements sont de fait peu fréquents au sein des TPE (11 360 pour un total de 1 266 900 entreprises), plus fréquents au sein des PME (115 900 pour 216 900 entreprises) et très fréquents au sein des ETI et grandes entreprises :

Selon l’Acoss qui ne prend en compte que les établissements employeurs globalement du secteur marchand, 80% des salariés sont localisés dans des établissements de moins de 250 salariés. Si l’on raisonnait en termes d’entreprise (intégrant les établissements leur appartenant), les salariés ne seraient plus que 58% dans les moins de 250 salariés.

Rappelons aussi que les comparaisons d’emplois sont faussés en ce qui concerne les TPE par la non prise en compte des non-salariés ; en les réintégrant, ces dernières comptent pour 30% des emplois occupés contre 19% des emplois salariés ; en effet, les dirigeants non-salariés de TPE (hors autoentrepreneurs) sont environ 2 millions de non-salariés, auxquels s’ajoutent leurs conjoints collaborateurs (10% selon les enquêtes Sine), soit 2,2 millions ; ne sont bien sûr pas compris les dirigeants salariés, intégrés à priori dans les salariés. Ce nouveau chiffrement conclue à 30% des emplois pour les TPE :

Si nous intégrions les autoentrepreneurs, il ne faudrait prendre en compte que 60% d’entre eux (ceux qui produisent des recettes) et la moitié de ces derniers qui exerceraient à titre principal, soit de l’ordre de 300 000, ce qui conduirait à 35% le poids des TPE dans l’emploi.

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Guides

-“Guide de préparation à la négociation : préparation à la négociation d’un contrat d’une licence de demande de brevet ou brevet”, INPI, non daté, lu août 2017

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Etudes, rapports, propositions non commentées

-“RAPPORT D’ACTIVITÉ ET DE  DÉVELOPPEMENT DURABLE 2016”, CDC, non daté, lu août 2017

-“La situation économique et de l’emploi en Normandie au 1er janvier 2017 “, CESRE Normandie, juin 2017

-“L’activité partielle en 2015 La réduction des heures chômées se poursuit”, Dares Résultats N° 048, juillet 2017

-“Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en juin 2017”, Dares Indicateurs N° 047, juillet 2017

-“L’emploi intérimaire diminue au 1er trimestre 2017”, Dares indicateurs N° 051, août 2017

-“Les seniors au travail La durée du travail est-elle plus faible à l’approche de la retraite ?”, Dares analyses N°050, août 2017

-“Les congés payés et jours de RTT : quel lien avec l’organisation du travail ?”, Dares analyses N°54, août 2017

-“RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 • PERSPECTIVES 2017” DGE, non daté, lu août 2017

-“Observatoire de la petite entreprise– Commerçants, artisans : qui sont leurs vrais concurrents ?” N° 65, FCGA / Banque Populaire , juillet 2017

-“Perspectives de développement des autocars”, France Stratégie , la note d’analyse N°58, juillet 2017

-“Industrie du parfum : en 2015, la France réalise un tiers de la production européenne”, Insee Focus N°90, juillet 2017

-“L’essentiel du jeu vidéo : marché-consommation-usages”, SELL, juillet 2017

-“Rapport évaluant l’application de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine”, Sénat , commission des affaires économiques N°662, juillet 2017

 

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LES MOTIVATIONS DES FUTURS DIRIGEANTS DU BÂTIMENT

Afin de comprendre pourquoi les élèves de l’École supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment (ESJDB) ont choisi de se préparer à la direction d’entreprise, Constructif a posé quatre questions entre le 15 mars et le 6 avril 2017 à 58 stagiaires (42 pour la quatrième question) à mi-parcours de leur cursus à l’ESJDB. Plusieurs réponses étaient possibles pour chacune des questions. Tous les stagiaires qui ont répondu ont un projet de reprise ou de création d’entreprise dans le bâtiment.

 

  1. Pour quelles raisons avez-vous souhaité devenir chef d’entreprise ?
  • 48% Par désir de liberté, d’autonomie, souhait d’être son propre patron
  • 48% Pour diriger, prendre des décisions, entreprendre
  • 34% Pour perpétuer et développer l’entreprise familiale
  • 24% Pour faire évoluer l’entreprise et apporter de nouvelles idées
  • 16% Pour gagner de l’argent
  1. En quoi l’entreprise de bâtiment vous semble-t-elle différente des autres entreprises ?
  • 59% Par l’importance des relations humaines, du travail d’équipe, de la solidarité et de l’esprit « familial »
  • 38% Elle réalise des ouvrages uniques, crée des lieux de vie, laisse une trace
  • 28% En raison de l’importance des métiers manuels, de la pluridisciplinarité et de la diversité des équipes
  1. Quelles sont les qualités dont un chef d’entreprise doit faire preuve ?
  • 53% Écoute, empathie, humanité, exemplarité, sens de la justice
  • 45% Rigueur, organisation, efficacité, sens de la bonne gestion
  • 45% Autorité, charisme, esprit de décision, combativité
  • 38% Vision du futur, créativité, ambition, capacité d’anticipation
  1. C’est quoi « réussir » quand on est entrepreneur ?
  • 69% Avoir une entreprise qui se développe
  • 43% Connaître un épanouissement personnel et pour ses salariés
  • 29% Dégager des bénéfices
  • 19% Avoir des clients satisfaits et une bonne ambiance

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S’implanter à l’étranger se prépare

L’article cite l’expérience de l’entreprise CloudScreener; celle ci oeuvre pour l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis, en se rendant sur place et en participant à des salons; mais le succès est mitigé.

 

Ils font appel à nouveau programme d’accélération The Refiners, lancé en 2016 dans la Silicon Valley par trois serial entrepreneurs français et faisant intervenir des entrepreneurs expérimentés et fins connaisseurs de l’écosystème de la Silicon Valley interviennent au sein de l’accélérateur. Ils intègrent la deuxième promotion, aux côté de 13 autres start-up françaises, sélectionnées parmi 412 candidates. De mi-mars à mi-juin 2016, ils s’établissent à San Francisco et mettent à l’épreuve tous les fondements stratégiques de leur projet initial.

 

Le programme s’appuie sur un important travail sur les réseaux et une confrontation avec les acteurs locaux en business. « J’ai dû présenter en tête à tête ma société à presque 200 personnes dans le cadre de ce programme, sans compter les séances de pitch !… C’étaient de potentiels partenaires, clients, investisseurs, ou tout simplement des gens issus de l’écosystème de la Silicon Valley, qui nous apportaient un éclairage différent et nous ouvraient leur carnet d’adresses », explique l’un des dirigeants; en somme, un test grandeur nature, concentré sur un temps très court.

 

Les jeunes dirigeants découvrent alors les différences culturelles majeures, entre la France et les Etats-Unis, en matière de business; ils ont amélioré leur capacité à communiquer, à la fois en interne et à l’extérieur de l’entreprise, face à des investisseurs, partenaires, clients, ou candidats au recrutement et se sont sentis plus en confiance.

 

Conclusion : l’un des dirigeants s’installera aux USA, s’appuyant sur des commerciaux et des business développeurs recrutés localement, alors que les recrutements de l’équipe de recherche et développement se fera à Paris où l’on trouve d’excellents ingénieurs, plus fidèles et beaucoup moins chers que dans la Silicon Valley.

 

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Le chômage est en baisse et l’emploi augmente de 291 900 postes

En moyenne sur le deuxième trimestre 2017, le taux de chômage au sens du BIT est de 9,5% de la population active en France (hors Mayotte), après 9,6% au premier trimestre 2017. Il retrouve son niveau de début 2012.

Parmi les chômeurs, 1,2 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Au deuxième trimestre 2017, le taux de chômage de longue durée s’établit à 4% de la population active. 

 

1,5 million souhaitent un emploi sans être comptées comme chômeurs au sens du BIT : ils constituent le halo autour du chômage; leur nombre diminue de 22 000 entre le premier et le deuxième trimestre 2017 et est quasi stable sur un an.

 

Le taux d’emploi des  15-64 ans augmente de 0,5 point et s’établit à 65,3%, sa valeur la plus élevée depuis 1980.

 

Au deuxième trimestre 2017, l’emploi salarié privé augmente de nouveau : +0,5% après +0,3%, soit 91 700 créations nettes d’emploi après 57 700; sur un an, l’emploi salarié privé s’accroît de 1,5% (soit +291 900), hors intérim, il augmente de 1% sur un an (+185 900)

 

Il est stable dans l’industrie (avec −600, après −0,2%) et continue d’augmenter dans la construction (+0,4%, soit +5 400, après +0,7%); dans les services marchands, il accélère de +0,7% (soit +80 000), après +0,4%. 

L’emploi intérimaire se redresse nettement au deuxième trimestre 2017 (+4,1%, soit +27 700), après avoir modérément diminué au trimestre précédent (−0,8%). Sur un an, il est en très forte hausse (+17,6%, soit +106 000)

 

Selon la note de la Dares N°53 d’août “Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en juillet 2017”, le taux de chômage a progressé de 1,3% sur 3 mois avec 3 775 200 chômeurs pour la catégorie A; 3 518 100 sont sans emploi (catégorie A) et 2 103 300 exercent une activité réduite (catégories B, C), soit au total 5 621 400 personnes.

Fin juillet 2017, 706 500 personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas tenues de rechercher un emploi, parce que non immédiatement disponibles et sans emploi (formation, contrat de sécurisation professionnelle, maladie), ou pourvues d’un emploi, mais en créations d’entreprise, ou en contrats aidés. 

 

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  • Le chômage est en baisse et l’emploi augmente de 291 900 postes
    Source : "Le taux de chômage diminue de 0,1 point au deuxième trimestre 2017 ", Insee informations rapides N° 215, août 2017 et "Au deuxième trimestre 2017, l’emploi salarié privé augmente encore solidement ", Insee informations rapides N°212, août 2017

Vacance commerciale en centre-ville: 10%

L’étude de l’Institut pour la Ville et le Commerce porte sur la vacance commerciale et mesure le phénomène dans 190 centres-villes appartenant à des unités urbaines de plus de 25 000 habitants; l’étude de Procos examine 200 centres-villes appartenant à des unités urbaines de plus de 50 000 habitants. Les plus petites villes ne sont donc pas prises en compte.

 

La vacance commerciale, c’est-à-dire le taux de cellules commerciales vides à un moment donné rapporté au nombre total des cellules commerciales d’une aire donnée, atteint selon Procos en moyenne 9,5% du parc de locaux commerciaux en 2015 (11,1% dans les cœurs d’agglomérations de moins de 50 000 habitants). Toutefois, ces moyennes cachent des disparités extrêmement fortes :

– des disparités régionales tout d’abord, avec des situations particulièrement difficiles dans le Nord de la France, autour d’une diagonale Meuse-Landes et dans des régions marquées par le déclin économique et/ou une régression démographique durable

– des disparités par ville : au niveau national, mais aussi au sein d’une même strate démographique, les taux de vacance peuvent être très différents; certaines villes parviennent à maintenir des taux inférieurs à 5%, d’autres dépassent 10, 15, voire 20%.

 

L’Institut pour la Ville et le Commerce distingue 4 catégories de situation :

1 la vacance se concentre aux franges des axes marchands principaux (cf. Brest),

2 elle touche et dégrade un seul axe, le plus souvent une rue marchande historique du centre-ville (cf. Vierzon),

3 elle concerne l’ensemble de la ville, à l’exception de la principale artère commerçante (cf. Nevers)

4 elle affecte tout le centre-ville (cf. Béziers)

 

Le rapport CGEDD-IGF (panel de 187 villes) estime que la vacance commerciale est passée de 6,1% en 2001, 7,8% en 2012 à 10,4% en 2015; cette moyenne recouvre à la fois la réduction sensible du nombre de villes en situation favorable (moins de 5% de vacance), qui passe de 87 en 2001 à 15 en 2015, et une très forte augmentation du nombre de villes en situation très défavorable (plus de 10% de vacance) soit 23 en 2001, et une centaine en 2015; les centres-villes de petites et moyennes villes souffrent le plus. Cette évolution est récente en France (depuis le début des années 2010), alors  qu’elle apparaît au Royaume-Uni dès les années 80.

 

Si la question de la vacance commerciale est essentielle, elle est cependant loin d’être la seule à devoir être traitée; la fragilisation des centres-villes est le produit d’un « cocktail » dont les principaux ingrédients sont la dégradation du bâti, intérieur et extérieur, les difficultés d’accès et de stationnement, la baisse de la population du centre et sa paupérisation, la fuite des équipements attractifs et des services du quotidien, la concurrence des grandes surfaces en périphérie :

-les auteurs du rapport CGEDD-IGF relèvent que les villes-centres de taille moyenne connaissent, par rapport aux grandes villes ou à leurs propres périphéries, un niveau de vie et une croissance démographique plus faibles (+4,3% en moyenne entre 2007 et 2012 contre une hausse nationale de 7,5%) et un niveau de chômage et de logements vacants plus forts.

– la fuite des équipements et services hors du centre-ville détourne logiquement les consommateurs et les habitants de ce centre (établissements de santé, écoles, médecins, cinémas,  notamment).

Le niveau des loyers commerciaux et l’accessibilité du centre-ville, comme la présence de stationnements en nombre suffisant, sont aussi des éléments à prendre en compte.

– l’offre commerciale : l’implantation de certains commerces brisent les parcours de chalandise (agences bancaires ou immobilières, magasins d’optique) voire des « mauvais commerces », souvent à tendance communautaire ou ethnique provoquent la chute du chiffre d’affaires des voisins et, de ce fait, leur volonté de quitter les lieux.

Entre 1994 et 2009, la superficie consacrée au commerce, tirée par la grande distribution, a progressé de 60% alors que la dépense de consommation finale des ménages en volume n’a augmenté que de 38%. 

 

Procos identifie des villes qui parviennent à préserver leur dynamisme dans un contexte difficile. En 2017, le palmarès distingue ainsi, dans cette catégorie, Saint-Lô, Lons-le-Saunier, Bastia, Gap et Bayeux. 

 

La situation française pouvait, à bien des égards, apparaître comme différente de celle d’autres pays comparables de l’Union européenne :

-La législation allemande sur l’urbanisme, par exemple, est centrée sur les intérêts des centres-villes et impose notamment l’implantation de grandes surfaces exclusivement dans les zones spéciales situées au sein ou au bord d’un centre commercial déjà existant, intégrées aux réseaux de transports publics ou situées au sein d’un nouvel espace à vocation mixte prévu pour l’approvisionnement de nouveaux habitats. 

Le Royaume-Uni procède lui par un Sequential test, institué par le National Planning Policy Framework, qui oblige les projets d’implantation locale à passer une série de tests avant finalisation. Il s’agit de garantir que l’unité commerciale en question sera implantée au meilleur endroit possible, étant entendu que les centres-villes bénéficient d’une priorité. Ainsi, l’implantation sera d’abord envisagée en centre-ville et c’est seulement si les espaces disponibles dans ce cadre ne conviennent pas qu’une implantation en périphérie pourra être envisagée. Dans ce cas, le Sequential test est complété par un Impact test dont l’objet est d’évaluer les impacts négatifs potentiels du projet sur les équilibres locaux à 5 ou 10 ans. 

 

Le rapport fait ensuite des propositions aux Pouvoirs Publics.

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Questions autour des plateformes “collaboratives”

Les données chiffrées sont des estimations compte-tenu de la difficulté d’appréhender ce phénomène et les différentes définitions et méthodologies utilisées par les différents chercheurs.

 

2 segments appartiennent à l’économie collaborative:  

 

l’économie du partage », reposant sur le partage et/ou la production d’actifs (matériels ou immatériels) dans des relations « de pair à pair » où la confiance, l’égalité des statuts, la coopération, les motivations non marchandes, l’usage responsable des ressources y sont considérés comme des valeurs essentielles.

 

L’économie des plateformes de biens et services marchands, regroupant dans un but lucratif, des structures productives marchandes organisant la production de biens et services de manière triangulaire, entre des producteurs indépendants et des consommateurs, jouant un rôle de tiers qui ne permet pas des relations de pair à pair; si l’aspect « collaboratif » reste présent, c’est davantage dans le discours et l’imaginaire de ces entreprises que dans la réalité des échanges entre plateformes, travailleurs et clients.

 

La présente étude observe ce second groupe, dénommé dans le corps de l’étude « plateformes de biens et services marchands ; celui «d’économie des plateformes » se référera à l’ensemble des plateformes sur lesquelles s’échangent des biens, des services, des informations et autres actifs immatériels

 

Selon une étude du cabinet Pwc (2015), l’économie des plateformes collaboratives pourrait représenter au niveau mondial jusqu’à 335Md$ à l’horizon 2025 contre 15Md en 2014 (hausse de 35% par an).

Près de 9 000 start-up composaient ce marché mondial en 2014; certaines sont devenues des multinationales (Airbnb implantée dans plus de 34 000 villes du monde, Uber dans plus de 300, valorisées à plus de 20 et 60 Md$ en novembre 2015).

 

Les plateformes de freelances et de micro-travail  mettent en relation une offre et une demande de tâches parcellisées et dématérialisées (traduction automatique, visite de sites web pour apprécier et noter des entreprises, des textes, des vidéos, référencement de pages via les réseaux sociaux, téléchargement d’applications, etc., contre rémunération).

 

La parcellisation des tâches est poussée à l’extrême ; les travailleurs n’ont aucune assurance quant à la pérennité de leur relation avec les donneurs d’ordre et sont payés à la micro-tâche ; la concurrence entre eux est particulièrement forte (s’exerce à l’échelle mondiale et porte sur des tâches peu qualifiées).

Les estimations disponibles font état d’un salaire horaire moyen de 2€ par heure. Si les plateformes de micro-travail offrent des opportunités d’emploi, elles concentrent aussi de multiples risques pour les travailleurs : risques psycho-sociaux, dégradation de la qualité du travail et de la sécurité des travailleurs. 

 

 Ces plateformes auraient réuni quant à elles 48 millions de travailleurs en 2015 d’après la Banque mondiale (2015).  

Selon l’Igas (2016), les plateformes collaboratives auraient représenté en France, environ 2250 emplois directs en 2015, un volume encore faible mais quatre fois supérieur à celui de 2009. 

 

Le modèle économique des plateformes de biens et services marchands associe les caractéristiques suivantes :

 

– Externalisation poussée de la production et des risques associés auprès de producteurs indépendants; l’activité de l’entreprise est réduite à un noyau dur : sa participation à la production des biens et services échangés se limite à des tâches de coordination; la plateforme met en relation un grand nombre d’offreurs et de demandeurs, elle assure la centralisation et la diffusion de l’information, garantit la sécurité des transactions et participe à la qualité des prestations échangées; elle joue un rôle de « tiers de confiance »

 

 – Externalisation auprès d’une multitude de producteurs indépendants potentiels, ce qui va de pair avec des rapports de force favorables à la plateforme et défavorables aux travailleurs.

 

Organisation reposant sur les technologies numériques (déploiement de l’activité à grande échelle, suppression de la distance géographique entre d’un côté le producteur et le consommateur et de l’autre le tiers qui les met en relation)

 

 – Les producteurs ne sont pas nécessairement des professionnels mais peuvent être aussi des particuliers, ce qui a pour conséquence que producteurs et consommateurs ont des rôles interchangeables.

 

Ce modèle accentue la remise en cause des statuts et relations de l’économie marchande construits tout au long du XXe siècle : l’opposition entre travailleurs indépendants et salariés, le rôle central de la relation de subordination entre employeur et salarié, la distinction entre consommateur et producteur.

 

Quels impacts en France ?

Les créations d’entreprises sont en forte hausse dans la catégorie « transport et entreposage », dont VTC ont augmenté de 46% (+49% pour les micro-entreprises et +35%); idem dans l’hébergement touristique, où le nombre de nuitées par voyageur aurait progressé de 30% pour les logements particuliers loués par l’intermédiaire de plateformes tandis qu’elle aurait diminué de 1,3% pour les hébergements professionnels. 

L’Igas (2016) estime ainsi qu’Airbnb, Uber et Hopwork totaliseraient à eux seuls environ 174 000 travailleurs collaboratifs en France, dont 140 000 hôtes Airbnb. 

 

 D’après l’enquête DGE/Pipame/Picom (2015), l’économie collaborative fournirait plus de 50% de leurs revenus à 5,2% des Français (12% des 25-34 ans). Noter que le champ des activités retenues est très vaste (du secteur des VTC à la revente ponctuelle d’actifs sur Leboncoin).  

 

L’estimation la plus aboutie concernant la taille de l’économie des plateformes est celle réalisée par l’Igas (2016), en partenariat avec l’Insee et l’Acoss et conclurait à 2 250 emplois directs en 2015 – contre 560 en 2009 – pour un chiffre d’affaires de 380M€, et 7 Md€  de transactions (0,3 % du PIB). 

 

Quels vecteurs de croissance ?

 

-La meilleure utilisation de biens: exemple avec le parc automobile français constitué de plus de 31 millions de véhicules qui ne sont utilisés en moyenne que 8% du temps

 

Les gains de pouvoir d’achat : avec les plateformes 77% des Français mettaient en avant la possibilité de réaliser des économies et augmenter leur revenu et seulement 36% des motivations sociales, éthiques et environnementales; des revenus complémentaires pour les “professionnels”  avec l’exemple des emplois offerts par Uber aux États-Unis, qui apparaissent davantage comme des opportunités pour certains travailleurs d’augmenter leurs revenus  et de bénéficier d’emplois mieux adaptés à leurs préférences et leurs contraintes familiales. 

 

-La réduction des barrières à l’entrée des marchés  

 

-La réduction des asymétries d’information entre producteurs et consommateurs en facilitant la circulation de l’information, permettant de faire émerger la confiance entre une multitude d’agents qui ne se connaissent pas par un processus d’accumulation de connaissances à moindre coût. 

 

 

 Un essor au détriment des activités traditionnelles ? 

Aux États-Unis, ces nouvelles firmes répondraient à une demande qui n’était pas satisfaite par l’offre du secteur, souvent restreinte par une réglementation maintenant des barrières à l’entrée. Toutefois, en captant l’essentiel de la croissance de secteurs d’activité, elles finissent par réduire l’activité de leurs concurrents traditionnels, surtout lorsque le service proposé est peu différencié (Uber, Airbnb…); une étude montre qu’Airbnb a fait diminuer le revenu des hôtels de 8 à 10%.

Quels impacts sur le travail et l’emploi ? 

 

– Le modèle des plateformes repose sur l’externalisation de la production et des risques associés vers des « collaborateurs »; ainsi Uber emploie moins de 1 000 salariés mais compte plus d’un million de chauffeurs associés. Si ce modèle se généralisait, une part conséquente de la production serait assurée hors du cadre traditionnel de l’entreprise et de la relation classique d’emploi, faisant voler en éclats le statut de salarié (échange de la subordination à l’employeur) et pour les indépendants la constitution d’un capital potentiel pour leur retraite (revente de leur entreprise, de leur matériel ,d’exploitation)

 

Dans la mesure où ils sont indépendants, les” travailleurs” des plateformes sont privés du socle de droits qui protègent les salariés (droits syndicaux, protections contre la rupture abusive de la relation de travail, législation sur le temps de travail et les conditions de travail..), alors qu’ils ils sont « économiquement dépendants » des plateformes, dont ils tirent la majorité voire la totalité de leurs revenus, et parce que les plateformes exercent un contrôle important sur leur travail, et peuvent décider d’exclure de part leur seule décision un indépendant. 

 

-les producteurs ne sont pas nécessairement des professionnels mais peuvent être aussi des particuliers. L’interchangeabilité entre producteurs et consommateurs accroît les risques concernant la sécurité des transactions et la qualité des prestations, mais aussi tous ceux liés à la sécurité et à la santé au travail; dans la mesure où une grande partie du travail est assurée hors du cadre institutionnalisé des organisations productives, il échappe largement aux dispositifs de limitation des risques (normes, contrôles et instances représentatives spécialisées dans les conditions d’hygiène et de sécurité). Le risque de confusion entre vie professionnelle et vie privée s’accroît également.

 

-la diffusion des TIC créerait d’une part des emplois hautement qualifiés et rémunérés et contribuerait d’autre part au développement d’emplois peu qualifiés dans les services, à faible productivité donc mal rémunérés.

 

Les défis pour les pouvoirs Publics :

-Adapter les instruments statistiques 

-Adapter le droit social , notamment la distinction salariés/indépendants : faut-il créer un statut intermédiaire ? Le travailleur d’Uber ou Airbnb possède plusieurs caractéristiques le rapprochant du travailleur indépendant : il est propriétaire de son outil de travail, il est libre de choisir ses horaires de travail et de servir ou non certains clients ; il peut travailler simultanément avec plusieurs plateformes concurrentes, sans avoir à en rendre compte à aucune d’entre elles; néanmoins, il n’est pas pleinement indépendant dans la mesure où son activité dépend plus ou moins fortement de ces entreprises; il se voit imposer des obligations en matière de prix et de prestations de services.

– Clarifier les critères permettant de qualifier une activité de « professionnelle », dans la mesure où elle encourage la production par des particuliers. La reconnaissance du caractère professionnel d’une activité a des implications en matière de fiscalité et en matière sociale, ce qui n’est pas le cas pour les particuliers “travailleurs” en plateformes.

-Adapter la législation fiscale, sociale et celle relative à la concurrence pour les utilisateurs et les plateformes

 

 

 

 

 

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Le BTP artisanal progresse

Du fait de sa situation récemment difficile, il était opportun de poursuivre l’observation de l’évolution du BTP artisanal dans la récente conjoncture.

 

La hausse de l’activité de l’artisanat du bâtiment au 2ème trimestre 2017 s’explique, comme aux trimestres précédents, par une forte progression de la construction neuve (+ 4,5% par rapport au 2ème trimestre 2016), et une croissance, bien que modérée, qui se poursuit dans l’entretien-rénovation (+ 1% sur la même période).

Le rythme de croissance en construction neuve devrait continuer sur sa lancée, bénéficiant d’une hausse de + 14% des mises en chantier de logements, accompagnée d’une augmentation de + 12,9% des autorisations à fin mai 2017 (sur 12 mois cumulés).

La hausse de l’entretien-rénovation, notamment portée par les travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement (+2% au 2ème trimestre 2017 par rapport au 2ème trimestre 2016), devrait également se maintenir grâce au fort dynamisme des ventes de logements anciens (895 000 ventes sur 12 mois cumulés en avril 2017).

 

29% des entreprises travaillent pour les collectivités territoriales (contre 24% au même trimestre l’année précédente), un niveau non-atteint depuis le 1er trimestre 2014. Globalement, 17% des entreprises déclarent une hausse de leur chiffre d’affaires et 15% une baisse. 

 

La part d’entreprises réalisant des travaux en sous-traitance se stabilise à 17%, soit 2 points de plus qu’au même trimestre l’année précédente (15%);  seules 4% notent une baisse de leur activité vs 32% une progression. L’activité en sous-traitance est ainsi très supérieure à la moyenne observée sur les sept dernières années : après avoir légèrement diminué en début d’année, le solde d’opinion est de nouveau en hausse. 

 

La hausse profite à l’ensemble des corps de métiers, notamment en maçonnerie, avec une forte progression (+ 4%), profitant tout particulièrement de la forte activité de la construction de maisons individuelles.

La croissance de l’activité est plus prononcée dans les entreprises de 10 à 20 salariés (+ 3%) que pour les entreprises de moins de 10 salariés (+ 2,5%). 
Cette hausse se constate dans l’ensemble des régions métropolitaines, avec, toutefois, des hausses plus marquées dans le Nord-Ouest et le Sud de la France.

Les carnets de commandes représentent désormais 94 jours de travail, soit 14 jours de plus qu’au début du mois de juillet 2016.

 

27% des entreprises artisanales ont ainsi cherché à embaucher au cours du 1er semestre 2017, et 7% n’y sont pas parvenues (vs 3% un an auparavant); les intentions d’embauches restent orientées à la hausse pour le second semestre 2017, avec 21% (contre 10% un an auparavant); 77% des entreprises envisagent de maintenir l’emploi à son niveau actuel au second semestre 2017 (contre 88% au second semestre 2016).

Rappelons que l’emploi salarié du BTP s’établit à 1 342 800 au 1er trimestre 2017, soit une hausse de l’emploi de + 0,1% sur un an (vs + 1,2% sur la même période pour l’ensemble des secteurs). Au 4ème trimestre 2016, le secteur de la construction totalise 110 676 emplois intérimaires (EQTP) contre 97 769 au même trimestre de l’année précédente (+ 13%); le taux de recours à l’intérim s’établit à 7,8%.

 

La situation de la trésorerie reste encore difficile, même si elle continue de s’améliorer, avec 22% des entreprises déclarant une amélioration de la trésorerie (contre 14% une détérioration). 25% font état de besoins de trésorerie (contre 46% au même trimestre de l’année précédente), dont 54% d’entre elles déclarent un besoin supérieur à 10 000€; le montant moyen des besoins de trésorerie augmente légèrement et atteint 21 000€.

Pour 48% les difficultés de trésorerie viennent de l’allongement des délais de paiement des clients, pour 25% des impayés, pour 23% de la baisse de l’activité mais 12% due à une hausse de l’activité; pour 8%, cela vient du raccourcissement des délais de paiement des fournisseurs ou des charges.

Début avril 2017, le délai de paiement moyen des clients est de 21 jours (soit le même niveau qu’un an auparavant); celui-ci augmente avec la taille de l’entreprise allant de 19 jours pour les entreprises sans salarié, à 30 jours pour les entreprises de 10 à 19 salariés.

21% des entreprises déclarent une baisse des marges, contre 16% une hausse.

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  • Le BTP artisanal progresse
    Source : "UNE ACCÉLÉRATION DE L’ACTIVITÉ QUI SE POURSUIT AU 2ÈME TRIMESTRE 2017 ", Capeb, la note de conjoncture du 2éme Trimestre, juillet 2017

Une chaire dynamique de l’ESS à l’ESSEC

L’Essec, école de management forme quelque 700 étudiants chaque année, dont 200 étrangers et comporte une chaire dévolue à l’ESS; chaque année, une vingtaine d’étudiants, retenus parmi 40 à 50 candidatures, y sont formés. Les étudiants ne semblent pas regretter ce choix : « La chaire entrepreneuriat social m’a réconciliée avec l’école. Ce sont des cours qui donnent du sens, qui ouvrent l’horizon sur des activités utiles ».

 

Aujourd’hui, la chaire compte 330 anciens sur le marché du travail : la moitié a intégré de grandes sociétés classiques, sur des postes d’innovation sociale (chez BNP Paribas pour l’activité de microcrédit ou à ­Grameen Veolia Water, la structure cofondée par le géant français des services collectifs et la banque du prix Nobel Muhammad Yunus pour fournir de l’eau potable à des villages du ­Bangladesh); l’autre moitié travaille dans les grandes structures de l’économie sociale et solidaire (les Jardins de ­Cocagne, le Groupe SOS, Emmaüs…) ou les grandes associations et organisations internationales (Croix-Rouge, Banque mondiale, Programme alimentaire mondial…). 

 

“Cette graine de l’entrepreneuriat social a été plantée à partir de 2001 par Anne-Claire Pache, directrice générale adjointe de l’Essec et Thierry Sibieude, professeur à l’Essec, élu local et président d’une association pour l’accueil de personnes handicapées mentales. « Nous faisions tous les deux le constat de l’insuffisance des techniques de gestion dans les organisations du secteur non lucratif. Et il nous apparaissait possible d’y adapter les savoir-faire qui ont fait leurs preuves dans le monde des entreprises ». Les titulaires de la chaire ont assis leur crédibilité sur le terrain le plus prestigieux aux yeux du monde professoral, la recherche académique.

 

La chaire entrepreneuriat social est dotée d’un budget de 350 000€ par an, financé par de grandes mutuelles et fondations; elle a publié une dizaine de formations en ligne gratuites et ouvertes à tous (Mooc) sur l’innovation sociale.

 

En 2005 a été créé Antropia, premier incubateur pour entreprises sociales adossé à une grande école; en 2011, une seconde chaire, consacrée à la philanthropie, a vu le jour.  Antropia a accompagné environ 150 entreprises depuis sa création en 2008. Cet incubateur est doté d’un budget de 450 000€ par an, financé par de grandes entreprises, des fondations (Fondation de France, Macif) et la CDC, et compte cinq salariés.

La chaire philanthropie, la première et la seule sur ce sujet en France compte quatre postes de chercheurs et bénéficie d’un budget de 400 000€ par an, apporté par de grandes fondations.

 

 

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Entreprises coopératives : 2 exemples de taille

La France comptait 2 991 sociétés coopératives et participatives (Scop) en 2016, un chiffre en hausse de 22% sur les 4 dernières années. Elles emploient en moyenne 19 salariés. Les salariés d’une Scop détiennent au moins 51% du capital et 65% des droits de vote. Ils élisent l’équipe dirigeante et sont consultés sur les décisions stratégiques de l’entreprise.

 

L’entreprise Acome, le premier producteur de câbles en France et le troisième en Europe (452M€ de chiffre d’affaires, dont 54% à l’export) est la plus grande et la plus ancienne des sociétés coopératives et participatives (Scop) de France.

Créée en 1932 à Argenteuil (Val-d’Oise), Acome (Association coopérative d’ouvriers en matériel électrique) a quitté l’Île-de-France occupée en 1941, pour installer son usine de production à Mortain, dans une ancienne filature de coton de 700 mètres carrés.

 

La capacité annuelle de production est passée en sept ans de 1 à 5,5 millions de kilomètres de fibre, soutenue par le plan France Très Haut Débit, avec une production largement automatisée; alors que d’autres sites industriels normands voisins ont mis la clé sous la porte, la coopérative a ouvert, ces dernières années, deux usines en Chine et une au Brésil et vient également d’investir 25M€ dans une nouvelle unité de production à Tanger.

 

« Nous avons suivi nos clients, les opérateurs télécoms et les constructeurs automobiles, dans les pays émergents. Cela nous a conduits à aller nous confronter à l’étranger à nos concurrents de taille mondiale », justifie Jacques de Heere, réélu par les salariés à la tête de l’entreprise depuis vingt-cinq ans. Ce sont des choix stratégiques pris en accord avec les 1 500 coopérateurs (salariés de l’usine, du siège parisien et retraités qui ont gardé leur part dans l’entreprise).

 

Installée dans cette petite ville du Gers depuis sa création en 2003, l’entreprise Ethiquable fait du commerce différemment : elle veut d’abord valoriser le travail des paysans, du bout du monde et d’ici.

Fondée en 2003 avec deux copains d’études, l’entreprise Ethiquable va innover sur deux aspects : d’abord en essayant d’imposer sa gamme dans les grandes surfaces, alors que les produits équitables étaient jusqu’ici cantonnés aux boutiques spécialisées, ensuite en optant pour le statut de scop, une structure de l’économie sociale et solidaire où l’outil de production appartient à des salariés sociétaires qui participent aux grands choix stratégiques lors d’assemblées générales.

 

« Au lancement, nous étions cinq et proposions une dizaine de produits de base – café, thé, sucre de canne, riz. Aujourd’hui, l’entreprise compte 75 salariés, travaille avec une quarantaine de coopératives à travers le monde qui font vivre près de 35 000 paysans, commercialise plus de 150 références en France, a développé la marque au Benelux, en Allemagne et en Espagne et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 31M€, en progression de 24% ».

 

“L’aventure a aussi connu des turbulences. Comme en 2008, lorsque la crise oblige à se séparer de dix salariés.

Ceux qui restent vont pousser l’entreprise à se réinventer : passer toute la gamme en bio et développer les relations avec les agriculteurs locaux en développant un partenariat avec une coopérative locale; celle-ci  a investi dans 2 silos ultramodernes pour collecter les céréales et légumes secs bio produits par quelque 350 exploitants, qui permet de fournir à Ethiquable 70 tonnes par an de lentilles, petit épeautre et autres graines de lin labellisés « Paysans d’ici ».

 

Cette diversification permet de dégager une plus-value qui permet de garder les petites exploitations viables.” et a conduit Ethiquable à travailler avec une dizaine de groupements en France pour commercialiser une trentaine de produits, des confitures de châtaigne de l’Aveyron au piment d’Espelette en passant par les jus de fruits du ­Roussillon.

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L’innovation ouverte, une voie à développer pour les PME

L’innovation ouverte consiste à faire participer des acteurs extérieurs à l’entreprise à son processus d’innovation . Largement répandue dans les stratégies des grandes entreprises , elle apparaît aujourd’hui nécessaire à la croissance des PME.

 

“Les grands groupes internationaux sont maintenant très sensibilisés à l’innovation ouverte . Ils font de plus en plus appel à des compétences externes pour accélérer l’innovation et être les premiers sur le marché (outside-in). Ces compétences peuvent se trouver dans d’autres entreprises , grands groupes, start-up, PME, ETI, etc . Elles peuvent également provenir de fournisseurs de briques technologiques (ex : Instituts Fraunhofer, CEA, start-up ou PME innovantes, etc .), de personnels compétents (ex : Veolia) ou de services qui seront intégrés dans leur propre processus d’innovation . ….Il s’agit pour les grands groupes de créer un réseau et d’accéder ainsi à des compétences et des connaissances que l’entreprise n’a pas vocation à développer en interne .”

 

“Malgré des améliorations récentes induites en partie par l’association pacte-PME , les relations entre grands groupes et PME restent en général difficiles en France comparées à d’autres pays européens . L’opinion est répandue chez les PME selon laquelle les grands groupes considèrent les start-up ou PME innovantes comme des sous-traitants . Ils les traitent comme tels en privilégiant leur propre sécurité juridique et non comme des partenaires d’innovation , partageant gains et risques . Ils ne jouent pas le rôle d’entraînement auprès de leurs PME partenaires comme c’est le cas, par exemple, en Allemagne….Conscients de ces enjeux et de la méfiance des PME à leur égard , un certain nombre de grands groupes commencent à mettre en place des outils et des mesures pour établir une relation de confiance.”

 

“Il existe aussi une certaine méfiance de la part des PME qui se traduit par la culture du secret et entraîne une grande réticence pour collaborer sur l’innovation…En dépit de ces réticences , on assiste aujourd’hui à un foisonnement d’initiatives locales au sein des collectivités territoriales . On peut citer quelques exemples remarquables d’écosystèmes très ouverts aux solidarités et aux collaborations locales sans demande d’assistance externe liés à des cultures très spécifiques…Cette culture du partage nécessite aussi une meilleure compréhension de la propriété intellectuelle, de ses avantages et de ses limites pour l’intégrer à la stratégie de l’entreprise”  

 

Les organismes de recherche sont une des sources potentielles d’idées nouvelles au service de l’innovation pour les PME . Ils sont, par contre, essentiellement limités à la science et la technologie. “

Par ailleurs les dispositifs de soutien à l’innovation sont nombreux (30 dispositifs nationaux en 2000 , 62 en 2014 ), tout comme les lieux d’appui (71 pôles de compétitivité , une cinquantaine de CRITT , 14 SATT , 34 Instituts Carnot , 16 IRT et ITE , 8 plates-formes mutualisées d’innovation).

“Cette profusion de structures entraîne une très grande complexité , un manque de visibilité et des redondances inévitables concernant les missions et les compétences.”

 

“Néanmoins , l’innovation se heurte encore en France à de réelles réticences culturelles devant le changement et une tendance à attendre que les problèmes soient résolus de façon globale et centralisée...alors que la mise en place de l’innovation ouverte constitue un processus de conduite de changement conduisant à une véritable révolution culturelle. Il ne peut s’agir d’une approche uniquement top-down, mais d’une libération de l’innovation à tous les niveaux.” 

 

Un exemple, celui de l’Allemagne : les instituts Fraunhofer sont largement considérés comme un exemple de recherche technologique pour soutenir l’innovation des entreprises allemandes, et en particulier des PME .

Ils sont au nombre de 66 et sont financés à hauteur de 60% en moyenne par l’État fédéral et les Landers et de 40% par des contrats industriels pour un budget total de 1Md€ . Ils ont une mission claire et unique de recherche technologique au profit de l’industrie allemande avec un seul objectif sur lequel ils sont évalués : la signature de contrats industriels.

Chaque institut Fraunhofer est dirigé par un professeur d’université pour maintenir les liens avec la recherche académique . Les personnels sont tous sous contrat de droit privé (50% de CDI et 50% de CDD) et ne sont pas fonctionnaires. Il y a un turn-over d’environ 10 à 15% par an et de nombreux chercheurs sont en formation sous forme de master avec des PME qui les recrutent pour la plupart en fin de contrat . 

 

 En France, ce type de missions est éclaté entre les différentes structures de recherche (instituts Carnot , IRT , ITE , CEA etc .) et de transfert technologique (SATT , CRITT , CNRS et INRA transfert , Agences régionales , universités, etc .). Les nouveaux IRT (Instituts de recherche technologique) français créés depuis 2010 sont a priori plus proches des instituts Fraunhofer en termes de moyens technologiques avec la même mission de développement technologique au service de l’innovation des entreprises; au nombre de 8, ils sont encore peu ouverts aux PME . 

 

Le rapport cite ensuite 5 recommandations.

 

 

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43% des nouveaux artisans ont une expérience de plus de 10 ans dans l’activité de création

Le « baromètre de l’artisanat » est réalisé par l’Institut Supérieur des Métiers avec le soutien de MAAF. Publié 5 fois par an, ce baromètre met en avant les grandes tendances d’évolution du secteur de l’artisanat dans ses différentes composantes économiques et sociales (caractéristiques des dirigeants, des entreprises, des emplois, selon les secteurs, les territoires).

Sources : les données du baromètre sont issues de l’exploitation, par l’Institut Supérieur des Métiers, de fichiers de données nationaux  (INSEE, ACOSS-URSSAF, Banque de France, etc.) sur le champ de l’artisanat.  

 

153 800 entreprises artisanales (dont 48 400 autoentrepreneurs) ont été créées en 2016.

Le nombre de créations était monté jusqu’à 181 400 en 2014, du fait des autoentrepreneurs, très présents entre 2009 et 2014 (entre 48 et 62% des créations artisanales); ces derniers ne sont plus que 32% des créations 2016 (38 en 2015 et 40 pour l’ensemble des créations artisanales ou  non); l’autoentrepreneuriat a ainsi fortement chuté, notamment du fait des activités du BTP. T8 Si 64% sont des entreprises individuelles, 36% sont en société (dont 20% pour les SAS et SASU, dont les dirigeants ne cotisent pas au RSI).  

La création d’entreprise artisanale a concerné 35 adultes sur 10 000, un taux qui varie du simple au triple selon les départements; les taux les plus élevés sont ceux des Alpes-Maritimes (77/10 000), de Corse, du Var et de Seine-Saint-Denis.  

Les entreprises artisanales (hors micro-entrepreneurs) sont plus pérennes dans les régions de la moitié Nord : 3 ans après leur création, 75% des entreprises artisanales du Centre-Val de Loire sont toujours actives, contre 67% en PACA et Occitanie; le taux de pérennité moyen des entreprises artisanales est quant à lui comparable à celui de l’ensemble des entreprises (71%).  

 

en 2014, 30% des installations ont nécessité moins de 2 000€ de moyens financiers (contre 17% pour la génération précédente). Cette tendance s’explique en partie par le développement des activités de services et se traduit par la baisse du nombre d’entreprises créées avec des salariés. Les coûts d’installation restent plus élevés dans l’artisanat de l’alimentation (ils sont supérieurs à 16 000€ pour 55% des projets).

Les entreprises créées par reprise (1 cas sur 10) se distinguent néanmoins par une mise de fonds bien supérieure : elles entraînent pour 38% d’entre elles un coût d’installation supérieur à 80 000€.  

 

Le profil des artisans : 

L’âge moyen se situe autour de 40 ans; les moins de 30 ans représentent 21%, de même que les seniors-entrepreneurs de plus de 50 ans (19%) et les 30-50 ans 60%; les métiers attirant les « jeunes créateurs » sont notamment les soins de beauté (47%), la coiffure (38%) et la restauration d’objets d’art.

Dans un cas sur 10, s’installer à son compte est la seule façon de pouvoir exercer son métier. 23% n’ont pas de diplôme qualifiant, 32% un CAP, 21% un bac, 24% un diplôme de l’enseignement supérieur (cette part atteignant 1 sur 3 en Île-de-France).

43% ont une expérience de plus de 10 ans dans le métier de leur entreprise, 31% de 3 à 10 ans, 13% moins de 3 ans et 13% aucune expérience.

34% sont issus directement du salariat (40% ex employé, 34% ouvrier et 26% cadre ou profession intermédiaire), 32% du chômage (dont 76% par choix pour créer)    

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Rapport d’activité 2016 de la Fondation Entreprendre

Créée en 2008, la Fondation Entreprendre, fondation reconnue d’utilité publique  depuis 2011, est devenue fondation abritante en 2015. Sa mission est de développer et promouvoir l’entrepreneuriat, de favoriser la posture entrepreneuriale pour permettre à chacun de devenir entrepreneur de sa vie, créateur de son travail, créateur de son entreprise. 

La Fondation Entreprendre a accueilli en 2016 ses  trois premières fondations sous égide :  la fondation Etoile, la fondation &+ et la fondation Impact. Trois autres projets verront le jour au premier semestre 2017, et une demi-douzaine d’autres sont à l’étude.

 

4 programmes prioritaires en 2016 :

Parcours d’entrepreneurs (1,322M€ de subvention) en soutien à Réseau Entreprendre, Citizen Entrepreneurs (le G20 des entrepreneurs), soutien au projet Ticket for Change  et 60 000 Rebonds.

Graines d’entrepreneurs (644K€ de subvention) : soutien de 100 000 entrepreneurs, anle, epa, enactus, soutien au projet déclic, et option start-up

Des Elles pour Entreprendre (112K€ de subvention) : soutien pluriannuel aux Pionnières et étude « Parcours de vie, parcours  de femmes entrepreneurEs » avec Opinion Way

Cœurs d’entrepreneurs (90K€ de subvention) : soutien au réseau Etincelles, et UPTIH (essaimage), soutien au projet l’ouvre boîte et sport dans la ville

 

7 partenaires fondations et entreprises et 71 donateurs ont permis l’appui à 15 projets associatifs.

Le budget est le suivant : 5 534 K€ de ressources (vs 3 932 K€ en 2015), dont 214K€ issus du placement des fonds et affectées comme suit :  

-Des “missions sociales” (4 353 K€) qui regroupent 3 catégories d’action :

les actions réalisées directement par la Fondation (478 K€) telles l’accompagnement des associations, le suivi de projets, actions de co-construction (par exemple, le festival Déclic), une étude (les femmes et l’entrepreneuriat avec OpinionWay), la création d’outils (le lancement de 2 MOOC vers les enseignants et les entrepreneurEs) 

Des subventions versées aux associations qui agissent sur le terrain (2 882K€ vs 2 637K€ en 2015)

Dans le cadre de ces 2 blocs de programme ont été encore financées les associations locales de Réseau Entreprendre dans le cadre de la collecte partenariale (827K€) et les autres actions de la Fondation (365K€). 

Les « engagements à réaliser sur ressources affectées » (993K€) qui représentent les subventions au profit d’associations ou actions terrain qui ont été engagées en 2016 mais non décaissées au terme de l’année.

-Communication et Collecte, 246 K€

-Frais de fonctionnement (574K€), dotation aux provisions (143K€) et la mise en réserve des fonds (218K€) 

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Quelques données nouvelles sur les créations de la cuvée 2016

Je ne reprendrais pas ici les chiffres créations 2016 déjà commentés dans ma note de janvier, mais quelques éléments nouveaux révélés par cette note.  

 

La répartition par nature juridique : 40% des créations sont des autoentrepreneurs dits micro-entrepreneurs, 26% des entreprises individuelles, 17% des sociétés unipersonnelles et 17% des sociétés autres (Sarl, SA…); autrement formulé, les créations non autoentrepreneurs sont pour 57% des sociétés (parmi lesquelles la moitié sont unipersonnelles, 19% des Sasu, 14% des Sarl et 14% des Sasu et 11% des EURL)) et 43% des entreprises individuelles;

noter que les Sasu ont progressé de 36% entre 2015 et 2016,  les SAS de 18%, et les entreprises individuelles (hors AE) de 10% alors que les Sarl régressaient de 10%; ainsi les sociétés unipersonnelles ont progressé de 20%, contre 1,4% pour les autres types de société.  

 

Quelques activités (autoentrepreneurs compris) ont fortement progressé depuis 2011 (indice 100 en 2011); elles sont par ordre décroissant :

-les livreurs à domicile (indice 2 581 et 13 549 créations en 2016),

-les activités d’enseignement secondaire et technique (indice 1 074 et 773 créations),

-les transports de voyageurs (1 038 et 415 créations), les taxis (570 et 13 441 créations),

-l’éditions de journaux notamment électroniques (615 et 535 créations),

-la fabrication de bières (405 et 255 créations),

-l’accueil de jeunes enfants (332 avec 1 177 créations),

-la R&D (indice de l’ordre de 300, avec 1 584 créations),

-les activités au sein de l’enseignement supérieur (256 avec 1 367  créations).  

 

Ont par contre connu de fortes baisses en ordre croissant :

-les activités commerce sur les marchés (indice 25 en 2016, 1 339 créations), et la vente à domicile (48, 2 963 créations),

-les autres activités informatiques (services de récupération après un sinistre informatique, installation d’ordinateurs personnel, installation de logiciels) avec pour indice 34 et 885 créations, et la réparation d’ordinateur (48 et 1 252 créations)

-La formation continue pour adultes (43 et 3 792 créations)

-les activités d’écrivains indépendants, de compositeurs de musique et les journalistes indépendants (41 et 1 292  créations).  

 

Entre 2015 et 2016, la plupart des régions de France ont enregistré une hausse des créations d’entreprises comprise entre 2 et 5%;  5 régions se démarquent : la Guyane et Mayotte, qui ont vu leur nombre de créations diminuer (respectivement – 6% et – 3%), la Guadeloupe et le Centre-Val de Loire, dont les créations sont restées stables (+ 0,4% et – 0,5%) et  l’Île-de-France, qui connaît une croissance importante (+ 13%).

La croissance observée en 2016 en Île-de-France se place dans le prolongement des deux années précédentes : le nombre total de créations dans cette région s’est accru de 21% entre 2013 et 2016 alors que dans le même temps, l’ensemble des autres régions de France hors Île-de-France enregistrait une baisse de 3%; 6 des 8 départements enregistrent les plus fortes croissances du nombre de créations du pays (+11% pour l’Essonne, +16% pour les Hauts-de-Seine, +8% pour les Yvelines et +7% pour la Seine-et-Marne.  

 

La plupart des régions ont enregistré une diminution du nombre de créations de micro-entrepreneurs entre 2015 et 2016; seules 3 régions se démarquent : le Grand Est et l’Occitanie, qui connaissent une stabilisation (- 1% chacune) et l’Île-de-France avec une croissance de 14%.

Le poids des autoentrepreneurs varie selon les régions : les plus ruraux sont peu portés vers l’autoentrepreneuriat, à la différence des plus urbains. noter que 57 départements ont un taux inférieur à la moyenne France métropolitaine de 38 (dont 9 moins de 30) et seulement 30 au-delà de 40 :  

Le nombre de créations d’entreprises rapporté au stock des entreprises existantes est d’autant plus important que la densité en population est élevée; il en va de même pour le nombre de créations pour 10 000 habitants. 

 

La grille communale permet de distinguer quatre catégories de communes : les communes densément peuplées, celles de catégorie intermédiaire, les communes peu denses et les communes très peu denses.

Entre 2015 et 2016, l’évolution du nombre de créations d’entreprises a été plus favorable dans les espaces composés de communes denses que dans les trois autres catégories d’espaces qui se sont plutôt inscrites dans la stabilité, voire une sensible diminution (+ 10% contre + 2 à – 1%).

 

 Plus les espaces sont densément peuplés, plus les créations sont fréquentes dans les services, et inversement, moins elles sont fréquentes dans les activités secondaires; ainsi, les services aux entreprises sont peu fréquents dans les espaces peu denses et très peu denses, mais beaucoup plus dans les espaces denses et intermédiaires, alors que le créations rurales sont plus marquées dans la construction et l’industrie.  

Quelle que soit la densité de l’espace, les entreprises se créent principalement sous une forme juridique unipersonnelle (entreprise individuelle, SASU ou EURL); toutefois, les nouvelles entreprises des communes peu denses et très peu denses y sont sensiblement plus nombreuses dans cette situation, avec davantage d’entreprises individuelles. 

 

Les zones de revitalisation rurale accueillent 9% du parc des entreprises au 1er janvier 2015 (365 000) et 7% des créations en 2016 (36 500); très proches des zones peu densément peuplées par définition, les ZRR font preuve d’un dynamisme entrepreneurial plus faible que les zones non concernées (99 créations pour 1000 entreprises contre 127 dans les communes hors ZRR et 57 créations pour 10 000 habitants contre 87).

Dès sa mise en place, le régime de l’autoentrepreneur a eu un vif succès dans les ZRR, plus que dans les autres communes : 61% des créations d’entreprises se sont faits sous le régime de l’autoentrepreneur en 2009 contre 55% dans les zones hors ZRR; néanmoins, la diminution plus importante du nombre de créations qui s’en est suivie a particulièrement concerné les créations sous ce régime. Dans les ZRR, les créations d’entreprises individuelles sont plus fréquentes que dans les autres communes (75% contre 66%). Les ZRR se distinguent des autres zones par des créations plus fréquentes dans les secteurs de l’industrie (7% contre 4), de la construction (15% contre 11) et des HCR (9% contre 5); en revanche, les créations sont moins nombreuses dans les secteurs des transports (1% contre 7), des activités scientifiques et techniques (10% contre 17) et d’information et communication (2% contre 5).

 

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1 072 000 micro-entrepreneurs (ex autoentrepreneurs) fin 2016

Rappelons que La loi Pinel du 18 Juin 2014 a créé un régime unique, simplifié, en fusionnant au 1er janvier 2016 les régimes du micro-social (AE) et du micro-fiscal, s’intitulant régime du « micro-entrepreneur ». Toutefois, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 est revenue partiellement sur ces dispositions : les travailleurs indépendants bénéficiant des régimes fiscaux de la micro-entreprise qui relevaient au 31 décembre 2015 du régime social de droit commun, ont été maintenus dans ce régime, sauf demande contraire.  Depuis la mise en place du dispositif, la très grande majorité des radiations est automatique et provient d’immatriculés n’ayant jamais réalisé de recettes au cours des 24 derniers mois et fort peu d’un changement de régime du fait de dépassement de seuil de chiffre d’affaires.  

 

Fin 2016, selon l’Acoss, le nombre de micro-entrepreneurs inscrits, ayant ou non déclaré un chiffre d’affaires, est de 1 071 700 (+70 300 sur un an, contre +31 700 en 2015). Les immatriculations ont été de 331 500 au cours de 2016 (contre 306 400 en 2015) et les radiations de 261 200, moins qu’en 2015 (274 700).  

 

669 500 ont produits des recettes, soient 56,6 à 62,5% des immatriculés, (en hausse de 39 000 entreprises ayant fait des recettes) Le chiffre d’affaires global a été de 2,355Md€ en 2016. Le chiffre moyen par entreprise qui a produit des recettes est ainsi de 13 517€ (3 518€ par trimestre).  

 

Entre 2013 et 2016, le stock a grossi entre 31 000 et 85 000 par an, avec un nombre d’immatriculations stable (entre 306 000 et 331 000), contrairement aux données Insee, montrant une baisse; pourquoi ce décalage?

Noter que le % autoentrepreneurs avec recettes est proche, voire en légère hausse en 2015 et 2016 (62,5% en 2016 vs 58,5 en 2013) :

Parmi les immatriculés fin 2016, 726 300 sont le fait d’artisans et commerçants (68%) et 345 400 des libéraux (32%); parmi ceux qui ont produit des recettes, 67% sont artisans ou commerçants et 33% des libéraux.  

 

Les autoentrepreneurs des services aux entreprises constituent le groupe le plus important, avec un taux de renouvellement moyen, alors que les 2 groupes suivants (le BTP et les commerce) affichent un taux faible de renouvellement, contrairement aux 2 groupes (activités sportives/culturelles et santé/éducation) qui font état d’un fort taux de renouvellement (entre 8 et 11%), tout comme les transports (41,6%) et les HCR (11,1%); enfin les services aux personnes (coiffure notamment et réparations) font aussi d’un taux faible de renouvellement (4 et 1,7%) :

Le tableau ci-après détaille par secteurs plus fin d’activité en classant les autoentrepreneurs par chiffre d’affaires trimestriels, les plus élevés appartenant aux services aux entreprises, au BTP, au commerce de gros et aux autres types de commerce (hors sur les marchés), alors que les plus faibles sont le fait de services aux personnes (dont les activités sportives et culturelles, la santé/éducation) :

 

Le chiffre d’affaires continue d’augmenter dans l’ensemble des régions, sous l’effet notamment de la hausse du nombre de micro-entrepreneurs économiquement actifs, mais elle est plus faible qu’en 2015 (à l’exception de l’Alsace).

Une décélération marquée du nombre de micro-entrepreneurs actifs est observée en Corse (+ 3% après + 11,6% un an plus tôt) et en Paca (+ 2,8% après + 7,1%); ces régions enregistrent d’ailleurs les évolutions les plus faibles, avec la Lorraine (+ 4%). A contrario, les régions Aquitaine (+ 9,5%), Pays de la Loire (+ 8,2%) et Ile-de-France (+ 7,8%) connaissent les plus fortes hausses. 

La hausse du chiffre d’affaires trimestriel global dépasse 10% dans le sud ouest et en Rhône-Alpes, mais est nettement plus modérée dans le Nord et à l’est du pays.  

 

Le décalage en nombre d’immatriculations avec les données Insee est important : 1,5 fois (222 792 AE pour l’Insee et 331 500 pour l’Acoss), notamment dans les activités BTP, commerce, industrie, services aux particuliers où il est 2 fois plus important, et curieusement dans l’activité santé/éducation il est 1,3 fois plus important pour l’Insee. est-ce la mauvaise compréhension des tableaux fournis par l’Acoss qui est en cause?  

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Bridge et sport, deux écoles pour des entrepreneurs

Le bridge et entrepreneuriat

Paul Seguineau, 34 ans, a fondé Ekimetrics, un cabinet de conseil en data analytics et marketing intelligence. Joueur de bridge depuis le lycée, l’entrepreneur se sert de sa pratique de ce « sport de l’esprit » pour gérer sa start-up et manoeuvrer dans les affaires.

Il met en avant 5 modalités de comportement :

-Communiquer avec son partenaire : « Il y a les mêmes enjeux de discussion préalable, de complémentarité, de respect et d’estime mutuels qu’en entreprise. »

-Savoir se concentrer : “développer sa capacité à cloisonner et à s’isoler pour ne pas être happé par l’extérieur.”

-Faire de la micro stratégie : “le bridge est un jeu à information incomplète, avec à la fois de la chance, de la probabilité et beaucoup d’intuition, comme dans l’entrepreneuriat. On parie sur un contrat de départ sans être totalement sûr de faire les bons choix. »

-Garder son sang froid : “relativiser succès et échecs et à tirer profit de ses erreurs passées…Le bridge serait comme dans l’entreprise une succession de suspenses, sensations fortes et montées d’adrénaline. Ceux qui tireront le meilleur parti de leur jeu l’emporteront, idem pour ceux qui sauront jouer avec les évolutions du marché.”

-Échanger avec ses pairs : “la culture du débriefing est  propre au bridge français : après chaque partie, on revient et on échange sur chaque donne et chaque carte que l’on a joué en sollicitant les avis de ses pairs. De fait, il faut développer des qualités d’argumentation pour réussir à imposer ses idées. Tout comme le fait un entrepreneur qui doit faire face à des problématiques opérationnelles quotidiennes et interroge associés, salariés et partenaires.” 

 

Le sport et l’entrepreneuriat : “l’entrepreneuriat est souvent comparé à du sport de haut niveau. Et pour cause, les ressorts de la réussite sont les mêmes que l’on soit athlète ou start-uper : rigueur, discipline, esprit de compétition, abnégation, endurance, entraînement, capacité à surmonter des échecs et à travailler en équipe… “

 

5 modalités issues du sport:

-S’aérer l’esprit : “pour le tenir le rythme, chacun doit savoir se ménager. Aussi en raison de la forte charge de travail et des lourdes responsabilités, un entrepreneur doit s’accorder du temps pour respirer, se ressourcer… pour rester performant.  

-“Une heure de sport vaut mieux qu’une réunion ! …Parmi les 16 entrepreneurs contactés, certains entrepreneurs sont mêmes de très grands sportifs”. »

-Se vider la tête : « pratiquer un sport, lire, c’est le meilleur moment de la journée pour réfléchir car on n’est pas distrait par son téléphone »

-Repousser ses limites

et donc gagner en efficacité

 

 

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  • Bridge et sport, deux écoles pour des entrepreneurs
    Source : "Les 5 qualités que j'ai acquises au bridge pour piloter ma start-up", Les Echos B du 29/07/2017 et"Concentration, dépassement de soi... les vertus du sport pour les startuppeurs", Les Echos B du 30/7/2017

Les TPE plutôt satisfaites de l’action du gouvernement

Méthodologie : échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 3 au 19 juillet 2017.

C’est une opinion remarquable dans la mesure où les patrons de TPE sont habituellement très critiques des politiques gouvernementales.

 

62% sont satisfaits de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république et 59% de l’action du gouvernement; seuls respectivement 14 et 11% sont très insatisfaits.

Ceci étant, 78% (86% les chiffres d’affaires inférieurs à 200 000€, 85% les moins de 35 ans) avouent ne pas bien connaitre le programme du gouvernement pour les PME (très mal 32%).

 

83% estiment que les réformes proposées seront difficiles à mettre en oeuvre (très difficiles 20%).

 

En ce qui concerne la réforme du code du travail, 64% pensent que la réforme va dans le bon sens (très 18%) et 47% (63% les 6-9 salariés, 67% les 10-19 salariés) qu’elle favorisera l’emploi dans les TPE. Mais seuls 24% (38% les 10-19 salariés et 12% le 1-2 salariés) se disent bien informés à ce sujet. 

 

D’ailleurs seuls 26% se disent bien informés sur les évolutions réglementaires sur le travail survenues au cours des trois dernières années, notamment la loi de sécurisation de l’emploi de 2014, la loi Rebsamen de 2015 et la loi El Khomri de 2016 (34% le sont très mal).

il est vrai que 49% estiment que ces différentes lois et règlements ont eu un impact négatif sur leur entreprise et 23% aucun impact; 37% des 10-19 salariés estiment que ces évolutions réglementaires depuis 3 ans ont eu un impact positif.

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Les femmes obtiennent de meilleurs résultats que les hommes avec le crowdfunding

Méthodologie : depuis 2014, The Crowdfunding Center a collecté et analysé les données de plus de 465 000 campagnes de crowdfunding. Cette étude s’intéresse aux données du financement participatif (appelé « seed crowdfunding » – financement d’un nouveau projet, produit ou service par l’achat anticipé de celui-ci) pour les années 2015 et 2016, collectées dans 205 pays à partir des 9 plus grandes plateformes mondiales de crowdfunding.

L’étude du cabinet de conseil et d’audit PwC, réalisée en partenariat avec The Crowdfunding Centre,  « Women Unbound: Unleashing female entrepreneurial potential », s’intéresse aux levées des fonds réalisées au cours des deux dernières années via les 9 plus grandes plateformes mondiales de crowdfunding.

The Crowdfunding Centre, observatoire mondial du crowdfunding, rassemble la plus grande banque de données sur le financement participatif, dans le but de fournir des données et des rapports et outils basés sur ces données aux entreprises, gouvernements, entrepreneurs, investisseurs et chercheurs.

 

Le montant total des financements atteint via les 9 plateformes analysées dans ce rapport est passé de 10M$ en 2009 à plus de 767M$ en 2016, avec des contributeurs originaires de plus de 200 pays.  

Les projets menés par des hommes ont ainsi récolté 654M$, contre 196 pour les projets orchestrés par des femmes. Les projets féminins récoltent des promesses de dons moyens supérieures à celles adressées aux hommes : en moyenne, chaque contributeur individuel verse 87$ à une femme et 83$ à un homme.

17% des hommes atteignent leur objectif financier, contre 22% des femmes, quels que soient les secteurs d’activité, les régions du monde et les cultures. Dans les pays qui affichent les plus gros volumes de financements participatifs à savoir le Royaume-Uni et les États-Unis, 20% des opérations menées par des hommes aboutissent, contre 24% aux Etats-Unis et 26% aux Royaume-Uni pour les campagnes orchestrées par des femmes et 21% en Europe vs 14. 

Les hommes sont également plus ambitieux lors de la définition de leur objectif de financement, ce qui explique qu’ils sont plus nombreux à participer aux grosses levées de fonds. Parmi les 63 campagnes qui ont recueilli plus d’un million de dollars, seulement 7 (11%) étaient pilotées par des femmes, la campagne créée par une femme ayant collecté le plus de fonds se plaçant en 18e position.

 

En France, parmi les 2 219 campagnes de crowdfunding recensées  et analysées entre 2015 et 2016, 79% ont été initiées par des hommes (1 758, contre 461 par des femmes). Pourtant, les femmes entrepreneurs réussissent deux fois mieux que leurs homologues masculins à atteindre leurs objectifs de financement (24% vs 13).

Même dans les secteurs traditionnellement considérés comme masculins, la technologie par exemple, où neuf campagnes technologiques sur dix sont pilotées par des hommes, 13% des femmes atteignent leur objectif de financement, contre seulement 10% des hommes. De la même manière, dans le secteur du digital, ou les trois quarts des campagnes sont masculines, les femmes enregistrent 16% de réussite, contre 9% pour les hommes. 

En France, les projets menés par des hommes ont récolté au total 7,3M$ et les projets féminins seulement 1,6M$. De plus, contrairement à la tendance mondiale, les promesses de don restent largement supérieures pour les hommes que pour les femmes, respectivement en moyenne à 102$ et 72$ (différence de 41%).

En totalité, les campagnes de crowdfunding françaises ont permis de lever 8,98 millions de dollars provenant de près de 95 000 investisseurs individuels au cours des 2 années analysées.

 

 

 

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Après le redressement de 2016, l’activité des PME a continué de s’améliorer

29 093 entreprises des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins
de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, ont été interrogées début mai 2017. L’analyse porte sur les 4 417 premières réponses jugées complètes et fiables reçues avant le 8 juin 2017; 39% y ont de 1 à 9 salariés et 49% de 10 à 49; 67% sont non innovantes et 77% non exportatrices (10% fortement exportatrices).

Le commentaire traite peu des TPE, toujours en retrait au regard des PME en ce qui concerne l’amélioration de l’activité, même si la situation s’est nettement améliorée.

 

L’opinion sur l’évolution de l’activité progresse nettement entre novembre 2016 et mai 2017, plus modérément celle de l’emploi et se trouvent à leur meilleur niveau depuis fin 2011. Les carnets de commandes sont de mieux en mieux garnis. La croissance de l’activité suit la même tendance ascendante quels que soient  la taille, le caractère innovant ou non de l’entreprise, son activité à l’export et son secteur d’activité. 

Le rebond est particulièrement marqué dans la construction, le tourisme et le commerce, secteurs en retrait en fin d’année dernière. Dans le contexte de commerce mondial qui s’améliore, les PME fortement exportatrices rebondissent nettement, après un ralentissement fin 2016.

En mai 2017, 34% des PME disent avoir rencontré d’importantes difficultés de recrutement au cours des six derniers mois, après 27% et 31% respectivement en mai et novembre 2016; le niveau actuel des difficultés dépasse même légèrement le niveau d’avant-crise (33% en mai 2007) et est le plus élevé depuis le tout début des années 2000, juste avant l’éclatement de la « bulle Internet ». 

 

La situation de trésorerie des PME a retrouvé son aisance d’avant crise, et s’améliore y compris dans les TPE. 

Le jugement de la rentabilité du dernier exercice s’améliore pour la 3éme année consécutive; il est au plus haut depuis 2009. La rentabilité est jugée meilleure chez les PME innovantes et exportatrices. Les anticipations d’évolution de la rentabilité pour l’exercice en cours sont les plus optimistes depuis 2011. 

 

L’accès des PME au crédit de trésorerie au cours du premier semestre 2017 n’a jamais été aussi aisé dans l’enquête; seules 15% disent avoir rencontré des difficultés pour obtenir les concours financiers à court terme souhaités; l’amélioration concerne tant les TPE que les PME.

L’accès au crédit à moyen et long terme s’est maintenu à son meilleur niveau au cours du premier semestre 2017; seules 8% des PME déclarent avoir rencontré des difficultés d’obtention de concours financiers à l’investissement.

 

50% des entreprises déclarent avoir réalisé des investissements depuis le début de l’année ou pensent le faire d’ici la fin de l’année; c’est la proportion la plus élevée depuis  le début de la crise en 2008; l’indicateur prévisionnel du volume d’investissement pour l’année en cours est au plus haut depuis 2011. La faiblesse de la demande toutefois reste le principal frein, suivi par l’insuffisance de la rentabilité, mentionné par 44 % des dirigeants, moins l’insuffisance des fonds propres, ce qui confirme le net redressement de la situation financière des PME depuis 2015.

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41% des dirigeants sont stressés à l’idée de partir en vacances.

Etude réalisée auprès de 500 dirigeants de petites et de micro-entreprises.

Le résumé de ce travail dont j’ai eu connaisance ne propose pas la composition de l’échantillon, ce qui limite la fiabilité des constats; ceci étant , le peu de travaux sur les vacances des dirigeants légitime cette mise à disposition comme une 1ére approche, susceptible d’être améliorée ou remise en cause.

 

 38% des dirigeants interrogés se sont déjà trouvés affectés physiquement et 59% ont connu des troubles du sommeil du fait de la gestion de leur entreprise; 49% disent travailler trop (56% les parisiens vs 47 les non parisiens).

57% ont senti une augmentation de leur niveau d’anxiété depuis qu’ils sont leur propre patron. De fait 60% trouvent que gérer leur entreprise est émotionnellement épuisant.

39% ont constaté une dégradation de leur vie de famille/vie de couple dû à la gestion de leur entreprise.

57% éprouvent régulièrement une baisse de motivation significative.

 

Quid des vacances pour récupérer? 

Pour 53% prendre des jours de repos rime avec baisse de revenus, alors que 43% craignent également des problèmes d’organisation. 41% sont stressés à l’idée de partir et d’ainsi laisser leur entreprise.

75% des 18-24 ans craignent des problèmes d’organisation quand ils partent en vacances (vs 28% des plus de 55 ans); 40% des 18-24 ans se sentent coupables de prendre des vacances. 39% prendront moins de 8 jours de vacances, et 11% plus de 15 jours.

Cet été, 32% prendront plus de 15 jours de vacances (45% les parisiens) et 12% aucune. Ceci étant, 57% consultent leurs e-mails ou leur téléphone professionnel pendant leurs vacances.

 

.À la question « Comment vous sentez-vous au retour des vacances ? », les entrepreneurs ont répondu à 80% plus énergiques, à 72% plus créatifs et plus détendus, à 68% plus productifs et à 57% plus patients avec leurs collaborateurs. 60 % d’entre eux estiment que leur vie de famille/vie de couple se porte mieux après avoir pris des vacances. 74% se sentent plus heureux au retour des vacances. mais 45% trouvent qu’il est difficile de se remettre au travail à la rentrée.

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Travailler dans un petit établissement se conjugue avec de meilleures conditions de travail

L’enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) dresse une cartographie des expositions des salariés aux principaux risques professionnels en France. La collecte s’est déroulée de janvier 2009 à avril 2010 : 47 983 salariés (dont 9 009 dans des établissements de moins de 10 salariés et 10 289 entre 11 et 49 salariés) ont répondu, interrogés par 2 400 médecins du travail ou de prévention. 97% d’entre eux ont accepté de répondre à l’auto-questionnaire. Ces salariés sont représentatifs de près de 22 millions de salariés et le champ de l’édition de 2010 couvre 92% des salariés. Ne sont pas couverts les enseignants de l’Éducation nationale ainsi que les agents des ministères sociaux et de celui de la Justice. 

 

Les maladies professionnelles et les accidents du travail reconnus sont moins fréquents dans les très petits établissements.

Le travail en équipes alternantes sont nettement moins fréquents dans les petits établissements (5% des salariés des TPE, 10% dans les PME et 25% dans les établissements d’au moins 200 salariés); idem pour le travail de nuit (au moins 10 nuits par an) qui concerne 4% des salariés des TPE, 7% de ceux des PME contre 12% dans les grandes unités; cependant, les salariés des TPE ont plus souvent une coupure importante dans la journée de travail, et sont moins nombreux à disposer de 48 heures consécutives de repos. 

 

22% des travailleurs en TPE subissent au moins 3 contraintes de rythme de travail, contre 31% pour les PME et 36% pour les plus grands établis.

28% des salariés des TPE/PME sont exposés à des postures pénibles plus de 2 heures par semaine contre 25% de l’ensemble des salariés; ils sont plus souvent ouvriers et travaillent plus souvent dans l’agriculture et le BTP.

Ils sont aussi exposés que les autres salariés à la manutention de charges lourdes.  

Les salariés des TPE sont plus exposés aux vibrations transmises par des machines et outils vibrants (18% contre 12% pour l’ensemble des salariés).

Ils sont également plus soumis au risque routier : 20% conduisent sur la voie publique plus de 2 heures par jour (12% dans les établissements de 200 salariés et plus).

Ils sont plus exposés aux agents chimiques cancérogènes (13% contre 10% pour l’ensemble) du fait d’une mise à disposition moins fréquente de protections collectives ou individuelles (34% n’y ont ni protection individuelle, ni protection collective, contre 24% dans les établissements de 200 salariés ou plus); les employeurs des TPE/PME semblent moins conscients de ces expositions.

 

Ils sont moins concernés par des « rythmes imposés par des normes ou délais inférieurs à une heure » (14% contre 20 pour l’ensemble), par un « rythme dépendant de collègues » (18% vs 27), par un « contrôle informatique de l’activité » (20% contre 29) et par un « contrôle permanent de la hiérarchie » (20% contre 26). Ils sont 33% contre 37 à dire « devoir toujours ou souvent se dépêcher dans leur travail »; leurs marges de manœuvre sont nettement plus importantes, leur permettant de faire varier les délais, changer l’ordre des tâches ou régler des incidents. La tension au travail ne concerne que 13% contre 21 pour les établissements de plus de 500 salariés.

 

Les relations internes sont également plus favorables, avec un meilleur soutien par les collègues, une meilleure information ou des moyens suffisants pour bien faire leur travail, un travail mieux reconnu à sa juste valeur par les usagers ou les clients; s’ils souffrent moins d’un manque de reconnaissance sociale, en revanche, les atteintes dégradantes ne sont pas moins fréquentes.

Concernant les relations externes, 86% travaillent en contact avec le public (contre 76 pour l’ensemble).

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“Dans les diverses hiérarchisations institutionnelles, étatiques ou marchandes, les PME sont mécaniquement minorées ou ignorées”

 Un article très documenté d’Olivier Torres, professeur à l’université de Montpellier et à Montpellier Business School, fondateur d’ Amarok, le premier observatoire de la santé des dirigeants de PME dont je reprends les idées forces.

 

 “Pour comprendre la place de la PME dans la société française, il n’est pas inutile de s’intéresser à l’ordre de préséance. Cet ordre est une hiérarchie symbolique définissant le rang des officiels lors des cérémonies protocolaires. Édicté par Napoléon Ier, réactualisé en 1989, on y constate que c’est l’État qui se réserve la part du lion, reléguant l’écosystème PME à des rangs si inférieurs que cela en devient humiliant (la 41e place est réservée au président du tribunal de commerce de Paris, à la 48e se trouvent les présidents de CCI France, de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture et de l’assemblée permanente des chambres de métiers et d’artisanat et à la 49e le président de la CCI de Paris).

 

“La puissance symbolique de l’ordre du rang joue pleinement sur le psychisme des acteurs et participe à construire un ordre social fortement hiérarchisé autour de l’État” La force de ce classement est qu’il agit sur les esprits. C’est même sa raison d’être. C’est comme cela que l’État renforce son caractère institutionnel en existant dans la réalité et dans les cerveaux. Déjà en 1963, Michel Crozier notait que dans un profond sentiment qui mêle hostilité et allégeance, le petit patronat faisait preuve d’attitude infantile à l’égard de l’État. “Toujours dans ce registre de l’ordre protocolaire, la place des PME dans les attributions ministérielles est symptomatique de ce déclassement. Bien que représentant 99,8% des entreprises françaises, les PME n’ont fait l’objet d’un ministère de plein exercice qu’en de très rares occasions, et ont été reléguées la plupart du temps à la tutelle de secrétariats d’État tout au long de la Ve République. Cette hiérarchie n’est pas neutre sur le plan constitutionnel, car les secrétaires d’État sont rattachés à un ministre, ne peuvent contresigner les décrets, n’ont pas de budget propre et ne siègent au Conseil des ministres que sur invitation.” La PME n’est pas un référentiel stable, de telle sorte que le ministre des PME n’existe pas vraiment.

 

Les classements de l’excellence économique

 

 –Mais il n’y a pas que l’État qui classe et déclasse. Notre société regorge de classements qui font la part belle aux grandes entreprises, voire aux start up (le CAC 40, en hiérarchisant les grandes entreprises en fonction du montant de leur capitalisation; de nombreux magazines publient chaque année pléthore de palmarès); “à la fin ce sont toujours les mêmes hyperfirmes qui sont classées tandis que l’écosystème « PMiste » reste l’éternel absent”.  

 

-Les grandes écoles ont tendance à survaloriser les grandes entreprises au détriment des PME.  « Pour mesurer la qualité des formations, différents critères peuvent être envisagés, comme “les postes de direction occupés par les diplômés”. Et puis les études de cas sont avant tout basées sur ces grandes entreprises.

 

Et la création d’entreprise? Si de plus en plus d’écoles misent sur la création d’entreprises, ce sont surtout les start-up et les PME high-tech, c’est-à-dire les « grandes entreprises potentielles », qui suscitent l’attention. De fait, les élèves des grandes écoles préfèrent travailler dans les grandes entreprises, qui ont le plus besoin de cadres, et où les salaires sont meilleurs.  

-Les grands théoriciens du management moderne (Taylor, Fayol, Mayo, Porter, Bartlett et Ghoshal…) se sont basés empiriquement sur la très grande entreprise.

“En clair, on cherche les clés de l’économie sous le réverbère parce qu’il y a de la lumière”.»  

 

L’archivage historique

  “L’explication de cette focalisation sur les seules grandes entreprises tient au rôle primordial des archives dans le travail de l’historien… la grande entreprise fournissant un terrain riche et fertile, les PME présentent le plus souvent des archives faméliques, voire inexistantes….ce biais des archives porte en lui le germe d’une énorme confusion de beaucoup d’historiens, entre les dirigeants managers non propriétaires, dont nombre d’entre eux sont des hauts fonctionnaires-grands dirigeants, et les vrais patrons patrimoniaux.”  

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4 clés pour la pérennité et le développement de l’entreprise familiale

Cet article est le résumé d’un texte de Xavier Fontanet Professeur affilié d’honneur à HEC et président de la Fondation Fontanet, ancien président d’Essilor International.  

 

La qualité fondamentale de l’entreprise familiale est la considération du long terme, qui permet d’appuyer des stratégies supérieures dans les métiers ayant des durées de vie importantes. La stratégie financière dans laquelle les actionnaires familiaux, pendant dix ans, ont accepté un fort endettement et aucun dividende permet de croître beaucoup plus vite que tous les concurrents. Seule une famille propriétaire, passionnée par son métier, assumant la modération de ses dividendes, pouvait prendre un risque que les marchés financiers n’auraient pas pris.  

 

Autre caractéristique capitale : le fait que l’entreprise familiale est souvent attachée à une région ou à une ville; cet ancrage territorial est fondamental pour l’acceptation du capitalisme, la richesse étant comprise parce qu’associée à une prise de risque et un bénéfice sur une très longue durée.  

 

 La question de la cotation change beaucoup de choses puisque qu’elle introduit la logique du marché financier, alors que la logique familiale n’est pas toujours compatible. Mais se développer sans avoir recours à ces marchés peut aussi être risqué; quand le marché est trop grand et croît très vite, alors que l’actionnaire veut garder le contrôle du capital de l’entreprise, le risque de faillite n’est pas loin. L’exemple de la croissance externe d’Essilor est édifiant, en trouvant des familles partenaires soucieuses de s’allier à des groupes internationaux, et en s’appuyant sur l’actionnariat salarié, qui, quand il est organisé et tient sur la durée, s’apparente au capitalisme familial.

 

 L’un des grands rendez-vous de l’entreprise familiale est la succession du fondateur de l’entreprise, qui est forcément quelqu’un d’exceptionnel. L’histoire est remplie de cas où la transition se passe très harmonieusement, avec la famille prenant un rôle d’actionnaire stable en choisissant des managers professionnels.    

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Une typologie en 6 catégories des chefs d’entreprises du bâtiment

“Laboratoire d’idées intégré au sein de la Fédération Française du Bâtiment, Constructif ouvre aux chercheurs, aux experts et aux acteurs de terrain une tribune pour s’exprimer sur les grandes questions de société. Espace de débat, d’analyse et d’échange d’expériences, Constructif offre aux décideurs un outil pour éclairer leur réflexion et les aider à faire des choix. Vigie du monde du Bâtiment, Constructif scrute les mutations en cours et à venir dans le champ économique et social pour contribuer à l’élaboration de stratégies à moyen et long termes.”

 

“Les enquêtes réalisées depuis 1989 par la Fédération Française du Bâtiment auprès de ses adhérents ont permis d’identifier six types de chefs d’entreprise et de dégager deux grands modèles. Des données essentielles pour adapter les services de l’organisation professionnelle aux attentes de ses membres.”

 

Cette typologie rend compte de la diversité des logiques de comportement des chefs d’entreprise. Elle est construite à partir de quatre critères sociologiques.

  1. L’identité, c’est-à-dire la manière dont le dirigeant se définit, les rôles qu’il assume dans l’entreprise, la signification de l’entreprise pour lui, les objectifs qu’il poursuit.
  2. Les valeurs que l’entrepreneur met en avant dans son métier, qu’on reconnaît à travers ses facteurs de satisfaction et les atouts qu’il développe pour son entreprise.
  3. Les qualités et les compétences qu’il mobilise pour exercer son métier.
  4. Les règles du jeu « légitimes » aux yeux de l’entrepreneur dans sa profession et dans le secteur.

 

Six types de chefs d’entreprise :

 

« L’artisan local » est généralement créateur de son entreprise après une période d’apprentissage et de salariat, il est généraliste dans son métier. Peu soucieux de développer son activité, il cherche avant tout à s’assurer un revenu suffisant. Homme-orchestre faisant peu confiance aux outils d’organisation, il cherche à rester proche et maître de ce qu’il dirige. Sa zone de chalandise est réduite. Il répond donc à toutes les demandes, comptant exclusivement sur son implication personnelle et la recommandation de ses clients.

 

« Le spécialiste » partage des traits de l’artisan local (contrôle personnel de toutes les fonctions, implication sur les chantiers, objectifs de croissance limités…). Il maîtrise en outre un savoir-faire particulier ou de haut niveau qui lui permet de se positionner sur des marchés d’excellence et/ou de niche. Sa zone de chalandise peut donc être locale, nationale voire internationale. La fierté liée à sa maîtrise l’amène à mettre en évidence ses réalisations.

 

« Le “famille” », figure emblématique de la profession des cinquante dernières années, vit son métier comme une responsabilité, celle de faire perdurer un capital familial. Il s’attache à valoriser le sérieux, l’honnêteté et la fidélité attachés à son nom. La notoriété et la qualité de son réseau relationnel sont des atouts forts. La relation qu’il a créée avec ses salariés peut être qualifiée de paternaliste (sans aucune connotation négative). Elle l’empêche bien souvent d’ajuster sa masse salariale au contexte économique, avec tous les risques que cela comporte pour l’entreprise.

 

« L’organisateur », souvent passé par les écoles de commerce ou ancien cadre dans un grand groupe, est avant tout un pilote qui s’intéresse peu à la dimension technique. Il aime organiser l’entreprise autour d’objectifs de rentabilité. Son goût pour le marketing l’amène à anticiper les évolutions de marché et à structurer une offre en conséquence. La diversification des activités et la croissance font partie de ses objectifs.

 

« Le technicien » s’attache à formaliser des process dans l’entreprise qui vont générer des gains de productivité. L’investissement dans la maîtrise technique lui permet d’être compétitif et de mettre en avant des avantages pour le client : coût, suivi, qualité. Il aime les chantiers qui sortent de l’ordinaire, lui permettant de montrer la maîtrise technique de son entreprise. Il est souvent en recherche de diversification, autant par goût du challenge que pour rentabiliser les investissements.

 

« Le businessman » est apparu plus tardivement dans la typologie (2000). Le plus souvent extérieur au bâtiment, il se définit par sa capacité à faire des affaires. Il se déplace donc constamment sur les marchés et peut être amené à quitter le secteur si la rentabilité n’est pas suffisante. Il ne s’investit personnellement ni en technique ni en organisation, mais suit attentivement les évolutions de la demande. Son objectif principal est d’augmenter la valeur financière de l’entreprise.

 

Deux grands modèles professionnels

Cette analyse permet également de mesurer l’adéquation entre entrepreneurs et segmentation du marché, en mettant en évidence deux grands modèles professionnels.

 

Le premier, qu’on appelle modèle relationnel, regroupe les artisans locaux, les spécialistes et les « familles ». Son succès repose sur la capacité à construire dans le temps un tissu relationnel fiable, basé sur la confiance et générateur à la fois de fidélité et de recommandation par les clients. Il repose donc sur des investissements commerciaux et de conception relativement faibles a priori. Mais cumulés sur plusieurs années, ceux-ci constituent un capital mobilisable pour assurer la viabilité d’un cycle économique original : mise en relation, vente, conception, production. En effet, intrinsèquement, l’offre ne préexiste pas à la demande. Le chef d’entreprise « pioche » dans des compétences détenues dans l’entreprise pour formaliser une offre adaptée à chaque client. Dans ce modèle, le client achète une promesse de résultat, et non un produit tout fait.

 

Le second, appelé modèle industriel, regroupe organisateurs, techniciens et businessmen. L’analyse du marché va conduire l’entrepreneur à préparer et proposer une offre de prestation. Il va donc investir dans des procédures, des compétences et des savoir-faire lui permettant d’être compétitif. Dans ce modèle, la conception de l’offre va précéder la demande. On retrouve donc un cycle plus classique : marketing, conception, vente, production. Ce modèle est celui de la garantie, du respect de la prestation définie par un cahier des charges, des normes et de la responsabilité contractuelle de l’entreprise. À l’heure de la normalisation, de la réglementation et du mémoire technique, il est parfaitement adapté.

 

“Il n’y a donc pas de bons ou de mauvais types d’entrepreneurs, mais des profils bien ou mal adaptés aux marchés auxquels ils se destinent.”

 

Cette typologie éclaire la relation aux compétences et à la technicité des métiers du bâtiment. Alors que l’artisan local peut se contenter d’une technicité suffisante tant que le client est satisfait, le spécialiste sera nécessairement en pointe pour rester dans l’excellence. L’organisateur ajustera ses compétences internes aux anticipations de marché, tandis que le technicien recherchera les gains de productivité que telle ou telle innovation technique peut lui procurer.

 

SOMMAIRE

312 000 personnes cherchent à créer leur entreprise : 55% sont au chômage et 32% en emploi

Source : L’enquête Emploi en continu est réalisée auprès des ménages et porte sur toutes les personnes de 15 ans ou plus habitant en logements ordinaires (hors communautés)

 

En 2016, 4,2 millions de personnes de 15 ans ou plus déclarent avoir effectué des démarches de recherche d’emploi (97% une emploi salarié); 68% sont des chômeurs au sens du BIT, 6% n’ont pas d’emploi et ne sont pas disponibles pour travailler (halo autour du chômage) et 26% travaillent et recherchent un autre emploi (11% des personnes ayant un emploi). Leurs motivations sont trouver un emploi mieux rémunéré (30%), plus intéressant (14%) et 10% un CDI.

Pour ce faire, 87% passent une annonce (journal ou sur Internet), consultent des offres d’emploi ou répondent à l’une d’entre elles. 67% contactent Pôle emploi, une agence d’intérim, ou un autre organisme public (opérateur de placement, chambre de commerce, APEC). 65% ont recours aux relations personnelles ou professionnelles(anciens collègues, syndicat). 62% déposent une candidature spontanée auprès d’un employeur, directement lors d’un salon professionnel ou dans l’entreprise, par courrier postal ou électronique, ou encore sur internet de l’entreprise. 31% utilisent les réseaux sociaux numériques. 21% ont passé un test ou un entretien d’embauche, ou un concours pour entrer dans la fonction publique.

 

Les personnes cherchant un emploi salarié déclarent effectuer,en moyenne au cours des quatre dernières semaines, 3,3 démarches au regard des 6 modalités qui viennent d’être citées; 12% combinent le recours aux petites annonces, la prise de contact avec Pôle emploi ou une agence d’intérim, des échanges avec des relations personnelles ou professionnelles, ainsi que l’envoi d’une candidature spontanée à une entreprise. Les chômeurs ainsi que les personnes en sous-emploi ou qui ne sont pas en CDI font davantage de démarches (3,5), alors que les inactifs en réalisent 2,3.

 

Les chômeurs prennent plus fréquemment contact avec Pôle emploi et déposent davantage de candidatures spontanées auprès des entreprises (davantage chez les jeunes); les personnes en emploi,notamment celles qui n’ont pas de CDI ou sont en sous-emploi,s’adressent plus souvent à leurs relations,personnelles ou professionnelles.

 

Les modes de recherche sont assez similaires entre les hommes et les femmes; toutefois les hommes contactent un peu plus fréquemment Pôle emploi ou une agence
d’intérim et leurs démarches ont débuté depuis plus longtemps (21 mois en moyenne,contre 18 mois pour les femmes), en lien avec une ancienneté au chômage plus élevée.

74% des 15-24 ans ont déposé une candidature spontanée auprès d’une entreprise,contre 67% des 25-49 ans et 55% des 50 ans ou plus  et utilisent davantage les réseaux sociaux (36% vs 32 pour les 25-49 ans et 25% pour les 50 ans et plus).

Les seniors ont moins souvent recours que leurs cadets à chacune des démarches, mais leurs recherches sont plus anciennes (30 mois contre 11 pour les 15-24 ans et 19 pour les 25-49 ans.

 Les cadres mobilisent bien plus les relations professionnelles (78%) et les réseaux sociaux (59%). Les professions intermédiaires recourent aussi fréquemment aux réseaux sociaux (41%), alors que les ouvriers contactent plus fréquemment Pôle emploi ou une agence d’intérim (82%). 

Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’adressent davantage que la moyenne  à leurs relations personnelles et professionnelles (73%). 

En 2016, 312 000 personnes sont à la recherche d’une situation à leur compte55% d’entre elles sont au chômage, 32% en emploi (dont 19 en sous-emploi), et 12% inactives.

74% s’adressent à leur réseaux de relation (66% familles et amis et 49 réseaux professionnels); 56% prennent conseil auprès d’un organisme public, comme la chambre des métiers ou l’APEC (mais 31% celles en CDI et 64% pour les chômeurs),  35% via leur profil professionnel sur les réseaux sociaux numériques (17% ceux en CDI).

38% entreprennent des démarches plus concrètes pour s’installer : 19% cherchent un terrain, des locaux ou du matériel, 19% des ressources financières (emprunts bancaires, aides publiques, etc.), 14% veulent reprendre une entreprise et 7% font une demande de permis, de licence, ou d’autorisation pour s’installer.

 

Parmi les salariés qui occupent leur emploi depuis moins d’un an, 42% déclarent avoir trouvé cet emploi grâce à une démarche personnelle auprès de l’employeur ou après une candidature spontanée, 25% via des relations familiales, personnelles ou professionnelles; dans 7 cas sur 10 la prise de contact avec l’employeur et la mobilisation des relations ont permis aux salariés de trouver leur emploi. 9% déclarent avoir trouvé leur emploi actuel grâce à Pôle emploi ou un autre organisme public, 7% à l’aide des petites annonces, et 18% par un autre moyen (concours de recrutement, ancien employeur, etc.). 

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