Création, cessation, transfert des établissements : le cas de l’Ile-de-France


"La petite couronne au cœur des transferts d’établissements franciliens ", Insee Analyses Ile-de-France N°51, janvier 2017

Le transfert correspond à la migration, c’est-à- dire au déplacement complet des moyens de production d’un établissement d’un lieu géographique à un autre. Pour le territoire de départ de l’établissement, on parlera de transfert sortant. Pour le territoire d’arrivée, on parlera de transfert entrant.

Une analyse intéressante qui permet de situer les mouvements des établissements dans une région, en prenant en compte les entrées et sorties d’établissements quittant ou venant dans la région. 

 

En Île-de-France, entre le 1er janvier 2009 et le 1er janvier 2014, en moyenne, 160 400 établissements sont créés ou réactivés chaque année, soit un taux de création de 18% (132 800 salariés soit 3,4% des emplois salariés franciliens) auxquels il faut ajouter 4 900 reprises (23 700 salariés), alors que 118 000 établissements cessent définitivement leur activité (13% du tissu productif régional), entraînant la disparition de 136 500 emplois par an, soit 3,5% des emplois salariés de la région. 

Dans le même temps, 38 900 établissements existants, présents ou non dans la région s’y installent (115 400 salariés), alors que 40 800 quittent la région (120 800 salariés); 

Pendant cette période, 337 100 emplois salariés ont été gagnés et 317 300 perdus.

 

En se limitant aux établissements qui changent de commune, chaque année entre 2009 et 2014, près de 25 000 établissements déménagent l’ensemble de leurs moyens de production d’une commune à une autre, soit au sein de l’Île-de-France, soit de la province vers l’Île-de-France ou de l’Île-de-France vers la province : parmi eux, 2 400 viennent d’une autre région, 4 000 partent en province et 18 400 changent de commune au sein de la région . Les transferts ont augmenté de 25% entre les périodes 2004-2009 et 2009-2014, et de façon un peu plus rapide pour les transferts entre l’Île-de-France et la province. Les 2/3 des transferts réalisés au sein de l’Île-de-France et 85% des entrées ou sorties de la région concernent des établissements sans salarié; on ne compte que 200 transferts d’établissements de plus de 50 salariés, dont plus de 90% se font au sein de la région.

 

l’Ile-de-France est la région qui enregistre le plus grand nombre de transferts intercommunaux par rapport au stock d’établissements existants. Entre 2009 et 2014, l’Île-de-France a perdu 1 600 établissements par an mais a maintenu ses effectifs salariés; les établissements vont s’implanter principalement en Paca, dans la façade atlantique, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le reste du Bassin parisien.; les villes les plus attractives sont Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux et Toulouse.

 

La taille moyenne est un peu plus importante pour les établissements qui emménagent en Île-de-France (notamment dans les services aux entreprises, la construction); ces derniers fondent leur décision d’installation sur des choix économiques.

 

Pour les établissements qui quittent, dans 4 cas sur 10, le projet de déménagement est né de la démarche personnelle du dirigeant (attache affective forte du fait du lieu de naissance, études, résidence secondaire); les entreprises y sont souvent de petite taille et exercent dans le secteur des services (conseil, import/export, e-commerce…). Dans 2 cas sur 10, il s’agit d’une logique de rapprochement avec un autre établissement de l’entreprise, voire d’un client principal; dans 2 cas sur 10, la raison est surtout d’ordre immobilier (espace, coût); enfin, dans 2 cas sur 10, l’entreprise a adopté une logique d’optimisation financière de ses coûts (transports, mobilité, disponibilité et coûts de la main d’œuvre…)