« Pour la première fois depuis 2012, le nombre de création d’emploi est supérieur aux destructions (solde : +16.223) », mais ce chiffrement ne prend pas en compte les TPE. La situation diffère selon les régions (solde globalement négatif au nord, est et centre, et positif à l’ouest et au sud)


« Créations et destructions d’emplois en 2014 en France : attractivité des territoires », groupe France Industrie&Emploi, 6éme édition, mai 2015

 Méthodologie : Base de l’étude : 202.921 entreprises de 10 salariés et plus (source : Insee, 2015)

 

Commerce

distribution

Industrie

« autres services

Aux entreprises »

construction

Santé

Education

TIC

com

Autres

services

Banque

assurance

Immobilier

Nombre d’entreprises

71 334

36 672

30 371

28 719

15 584

7 074

5 678

4 624

2 685

Répartition %

35,2

18,1

15,0

14,2

7,7

3,5

2,8

2,3

1,3

 Les destructions et créations d’emplois ont été caractérisées à partir de nombreuses sources dont :

•Recensement de l’exhaustivité des Plans sociaux pour les entreprises de plus de 50 salariés

•Etudes d’employabilité des salariés liées aux opérations de reclassement

•Monographies socio-économiques de territoires, études territoriales (CCI, Maisons de l’Emploi, Agences de développement, etc.)

•Analyse de bases spécialisées : XERFI, SESSI, CRCI, pôles de compétitivité, DATAR, ADEME, CORPORAMA, Observatoire de l’Investissement, etc.

•Etudes sectorielles et études et statistiques de syndicats et associations professionnelles : ANIA, AFRC, UIMM, UIC, ENR, etc.

•Statistiques INSEE et Administrations Publiques

•Pôle-Emploi (Etudes BMO)

 Limites (peu ou pas précisées dans la méthodologie) :

Les TPE ne sont pas intégrées dans l’étude, alors qu’elles chiffrent, dirigeants compris, plus du 1/3 des emplois du secteur marchand ; d’ailleurs, l’INSEE constate un solde négatif du fait notamment d’une situation défavorable des TPE. Le secteur public est en partie pris en compte (sans que nous sachions le type d’organismes observés, renforçant sans doute les activités service).

Le champ observé prend par ailleurs en compte les prévisions d’emploi pour l’année, en plus des mouvements effectifs, excluant (je suppose) les embauches pour remplacement

2014 intègre pour la 1er fois le commerce et rend les comparaisons globales impossible avec les années antérieures.

Enfin, on ne sait si les entreprises observées sont les établissements, les unités légales, ou les groupes d’entreprises  (dans ces 2 derniers cas, les emplois sont pris en compte au siège, et non localement au lieu d’exploitation, ce qui ne semble pas être le cas ici (à vérifier).

 

Quelques tendances et évolutions significatives en 2014 :

Il y a poursuite des destructions d’emplois dans l’industrie, y compris dans des secteurs d’excellence comme la santé-pharmacie, l’automobile, les équipements électroniques, et un solde favorable dans les services et le commerce :

 

Evolution des

emplois

2014

2013

2012

créations

destructions

Ecarts

créations

destructions

Ecarts

créations

destructions

Ecarts

Nbre toutes activités dont

71 878

55 655

+16 223

53 614

68 458

-14 844

65 261

99 689

-34 428

Services

38 932

14 324

+24 508

36 111

31 398

+4 713

37 117

48 831

-11 714

Industrie

17 946

33 336

-15 390

16 643

32 384

-15 741

27 644

48 741

-21 097

Commerce

14 897

6 752

+ 8 145

?

?

 

?

?

 

Construction

103

1 243

-1 140

537

4 676

-4 139

500 à 1000

2 117

-1 617-1 117

Nbre de projets

1 813

1 020

+793

1 096

1 290

-194

1 274

1 482

-208

Nbre emplois par projet

40

54

 

48

53

 

51

67

 

 

En termes de création d’emploi, les activités tertiaires (services aux entreprises, à la personne et commerce) représentent 75% des emplois créés, contre 68% en 2013 ; les services aux entreprises y représentent 54% des emplois programmés (en hausse substantielle par rapport à 2013) ; les activités de conseil et de TIC doivent toutefois être pondérées, du fait de transfert d’emplois avec l’industrie.

Le commerce/distribution est par ailleurs un contributeur d’importance ; noter qu’actuellement, la France comprend près de 800 centres commerciaux, représentant un peu plus de 420.000 emplois directs (source : CNCC) ; les 15 projets de création ou développement identifiés repérés dans cette étude, dédiés au commerce et la distribution (centres commerciaux, outlet, galeries de centre-ville…) créent en moyenne 252 emplois.

Les activités industrielles ne représentent que 25% des emplois créés, contre 31% en 2013. Une analyse plus fine montre que la corrélation entre le montant des investissements et la création d’emplois n’est pas systématique (cf l’étude parue en octobre 2014 de France-Stratégie qui indiquait « que depuis 2000, l’investissement industriel a progressé en France de 10% tandis que l’emploi chutait dans le même temps de presque 20% »).

La forte croissance des activités de conseil, non seulement en Ile-de-France, mais surtout au sein des grandes agglomérations et métropoles de province contribuent à leur mutation, et compensent en partie les pertes d’emplois industriels (Midi-Pyrénées, Pays-de-la-Loire, PACA, Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais…).

 

L’évolution 2010-2014 montre des soldes toujours positifs dans les services (sauf en 2012), alors qu’ils sont globalement négatifs pour l’industrie et pour la construction (entre 2012 et 2014) :

 

2010

2011

2012

2013

2014

Création

d’emploi

Ecart *

 

Création

d’emploi

Ecart *

 

Création

d’emploi

Ecart*

 

Création

d’emploi

Ecart *

 

Création

d’emploi

Ecart *

 

Services

34 000

+23 862

25 000

+14 323

37 117

-11 714

36 111

+4 713

38 932

+24 508

Industrie

25 000

+1 000

22 500

+1 475

27 644

21 097

16 643

15 741

17 946

-15 390

Construction

2 500

+704

2 700

+67

500 à 1000

-1 117 -1617

537

-4 139

103

-1 140

*écart création d’emplois – destruction d’emplois

 

En termes de destruction d’emploi, 40% des projets de réduction sont le fait de réduction d’effectifs (mais concerne la moitié des emplois détruits) et 60% le fait de fermeture de site du fait de  liquidation judiciaire (l’autre moitié des emplois détruits) ; toutefois, les réductions d’effectif proviennent pour 87% de PME (sous-traitance) ou de grandes enseignes commerciales fermant des sites. Noter aussi que 38% des projets créateurs d’emploi proviennent de création de site et 62% d’extension.

L’industrie est le seul secteur d’activité qui voit les destructions d’emplois augmenter entre 2013 et 2014.

 

Les régions les plus créatrices d’emploi en 2014 (nombre de création d’emploi rapporté à la population active) sont classées ordre décroissant, montrant une contribution à l’emploi, le plus souvent accompagnée d’une destruction plus faible ; ceci étant, ce classement aurait-il été le même si l’on avait intégré les TPE, notamment dans les régions où ces dernières sont très présentes (Limousin, Champagne-Ardenne à titre d’exemple) :

 

 

 

Midi

Pyrénées

Pays

Loire

Nord-Pas de Calais

Breta-

gne

Ile-de-

France

Bour-

gogne

Auver-

gne

Lorraine

Paca

Languedoc

Roussillon

Alsace

Nbre d’emplois créés en 2014

4 972

5 631

5 248

4 495

19 851

1 725

1 436

2 142

5 031

2 418

1 848

% Nbre création/

Pop active

0,4

0,37

 0,34

0,34

0,32

0,26

0,26

0,25

0,24

0,24

0,24

% d’emplois détruits/Pop active

0,13

0,25

0,30

0,20

0,15

0,24

0,10

0,27

0,16

0,10

0,37

Nbre d’emplois

détruits en 2014

1 6233

3 738

4 651

2 639

9 251

1 578

516

2 302

3 299

962

2 861

Ecarts création-destructions

+3 349

+1 893

+597

+1 856

+10 600

+147

920

-160

+1 732

+1 456

-1013

Emploi salarié et non-salariés*

1 219

1 518

1 517

1 306

6 090

642

536

830

2 014

972

769

*(INSEE), fin 2013, en milliers ; comprend l’emploi public et les non-salariés y compris les autoentrepreneurs

 

 

Basse

Nordie

Poitou

Charentes

Rhône-

Alpes

Centre

Aqui-

taine

Franche

Comté

Picar-

die

Champ

Arden

Hte

Ndie

Limou-

sin

Corse

Nbre emplois 2014

1 420

1 566

5 799

2 121

2 478

739

1 040

721

831

326

40

% Nbre création/

Pop active

0,24

0,22

0,21

0,21

0,18

0,16

0,15

0,13

0,11

0,11

0,03

% emplois détruits/Pop active

0,26

0,32

0,17

0,23

0,12

0,34

0,40

0,42

0,32

0,40

0,10

Nbre emplois

détruits en 2014

1 478

2 236

4 539

2 366

1 725

1 530

2 687

2 202

2 276

1 131

65

Ecarts création-destructions

-58

-670

+1 260

-245

+753

-791

-1 647

-1 481

-1 445

-805

-25

Emploi salarié et non salarié*

577

698

2 732

999

1 352

440

664

523

703

281

126

*(INSEE), fin 2013, en milliers ; comprend l’emploi public et les non-salariés y compris les autoentrepreneurs

 

Les destructions d’emplois concernent l’ensemble des régions françaises, mais de manière très hétérogène : le quart Nord-Est demeure le plus touché ; Rhône-Alpes et PACA ont subi d’importantes destructions d’emplois dans les secteurs de l’industrie, qui pourtant structurent de moins en moins l’économie de ces régions.

 

Les 10 départements les plus concernés soit par la création soit par la destruction d’emploi sont :

 

 

Hauts

De Seine

Paris

Nord

Bouches

du Rhône

Ile et

Vilaine

Loire

Atlantique

Rhône

Haute

Garonne

Alpes

Maritimes

Bas

Rhin

Création d’emploi

9 013

6 061

4 520

2 525

2 281

2 254

2 130

1 911

1 392

1 264

Destruction d’emploi

2 769

2 280

2 964

2 083

 

 

1 606

 

 

 

Ecart

+6 244

+3 781

+1 556

+442

 

 

+524

 

 

 

 

Suite

Seine-Maritime

Yvelines

Oise

Pas-de-Calais

Haut Rhin

Création d’emploi

 

 

 

 

 

Destruction d’emploi

1 916

1 766

1 747

1 687

1 628

Ecart

 

 

 

 

 

 

Parmi les sept nouvelles régions résultant d’une fusion, toutes (à l’exception des deux Normandies), sont pénalisées par une région en difficulté, alourdissant les difficultés déjà présentes pour les régions du nord et de l’est :

 

Régions fusionnées

Languedoc-Roussillon

Midi-Pyrénées

Auvergne

Rhône-Alpes

Nord-Pas-de-Calais

Picardie

Alsace, Lorraine

Champagne Arden

Aquitaine Limousin

Poitou-Charentes

Basse et Haute

Normandies

Bourgogne

Franche-Comté

Création d’emploi

7 390

7 235

6 288

4 711

4 370

2 251

2 464

Destruction d’emploi

2 585

5 055

7 338

7 365

5 092

3 754

3 108

Ecart

+4 805

+2 180

-1 050

-2 654

-722

-1 503

-644

 

Par contre les régions non fusionnées ont un solde positif sauf le Centre :

 

Régions à l’identique

Ile de France

Pays de la Loire

Paca

Bretagne

Centre

Corse

Création d’emploi

19 851

5 631

5 031

4 495

2 121

40

Destruction d’emploi

9 251

3 738

3 299

2 639

2 366

65

Ecart

+10 600

1 893

+1 732

+1 856

-245

-25

L’évolution la plus significative concerne les projets créateurs de moins de 50 emplois ; la forte augmentation des 10 à 49 emplois entre 2013 et 2014 résulte, d’une part de l’intégration des projets de commerce-distribution notamment les enseignes, d’autre part du développement des PME-PMI innovantes (start-up, JEI….) ou en phase de relocalisation. En revanche, la part des projets d’envergure (+500 emplois), est très faible et concerne le secteur des services, notamment le tourisme (EURODISNEY), les TIC (ALTEN…) et le Conseil (KPMG, MAZARS…).

 

Les destructions sont localisées principalement dans les moins de 50 salariés, bien plus qu’en 2013 ; si le % d’emplois détruits change peu selon qu’il s’agit de réduction d’effectifs ou de fermetures de sites, le nombre d’opérations a beaucoup changé, avec nettement plus de destruction de sites que de réduction d’effectifs au regard de 2013 (60%  de destruction de site contre 13% en 2012).

 

Répartition

2014

2013

créations

Destructions

créations

Destructions

-de 9 projets ou non connu

32,6

15

43,7

0

De 9 à 19

26

23,5

18,3

6

De 20 à 49

22,3

29

19,4

16

De 50 à 99

9

14

9,3

22

De 100 à 199

6,1

8

4,9

15

De 200 à 499

3,5

5

2,6

19

500 et plus

0,5

5,5

1,8

22

Total

100

100

100

100

 

Le projet type en matière de création d’emplois serait une entreprise des Hauts-de-Seine en développement, dans le secteur du commerce/distribution, ou SSII/TIC, qui envisage la création de 1 à 9 emplois, alors que le projet type en matière de destruction d’emplois serait une entreprise du département du Nord, du secteur de l’automobile, en liquidation judiciaire, susceptible de détruire entre 30 et 50 emplois.