Peu de différences constatées entre les femmes et les hommes, nouveaux entrepreneurs et lauréats de Réseau-Entreprendre, en ce qui concerne les intentions et les modes de développement de leur entreprise


« Hommes / Femmes, vos stratégies de développement d’entreprise », étude réalisée par Réseau Entreprendre et Grenoble École de Management avec le soutien de Fédération Pionnières en novembre 2013

Un volet qualitatif avec 40 entretiens de chefs d’entreprise, issus de Réseau Entreprendre et de la fédération Pionnières, choisis par les membres du comité de pilotage de l’étude ; l’entretien s’est fait en face à face ou par téléphone avec un pré-requis : autant d’hommes que de femmes.

Un volet quantitatif interrogeant 813 lauréats de Réseau Entreprendre et construit en fonction de variables identifiées dans le volet qualitatif et susceptibles d’expliquer le mode de croissance de l’entreprise ; le questionnaire a été administré en ligne, et les résultats analysés avec le logiciel Stata (régressions).C’est ce dont rend compte cette étude.

Celle ci aurait pu être bien plus riche si la comparaison femme-homme avait été systématique, et le questionnement beaucoup plus précis ; il semble que les auteurs n’aient pas tirés grand chose de l’étude qualitative, ce qui parait étonnant.

 

Les profils des dirigeants : (mais seulement 18% des dirigeants interrogés sont des femmes)

Les femmes sont plus jeunes (31% ont moins de 40 ans contre 15% des hommes), alors que 21% des hommes ont au moins 55 ans (7% des femmes) ; pas de différences chez les 40-55 ans (61 et 63%)

– 81% sont en couple ; les femmes ont moins d’enfants à charge que les hommes (2 contre 3,5)

– 92% sont issus de l’enseignement supérieur ; 30% d’un bac +4, 62% d’un bac +5 et au-delà (dont 39% d’une grande école, et ce plus souvent pour les moins de 35 ans et 23% d’une université ; les femmes sont plus diplômées que les hommes : 72% des femmes sont de niveau BAC +5 à doctorat et MBA contre 62% en moyenne.

La plupart des entrepreneurs (71%), hommes comme femmes, sont issus d’une famille d’entrepreneurs : toutefois 46% des femmes ont des parents entrepreneurs contre 37% des hommes ; 32% en moyenne ont une famille proche ou des amis impliqués dans l’entrepreneuriat.

63% avaient une expérience  entrepreneuriale avant la création ou reprise de leur entreprise : 31% la direction d’une association ou d’une entreprise, 21% la création ou la reprise d’entreprise (dont 5% la création ou la reprise d’au moins 2 entreprises), 16% la création d’une division au sein d’une entreprise

 

Le profil des entreprises :

Les femmes ont plus souvent crée (92% contre 78% pour les hommes)

– 48% sont le fait de services (davantage chez les femmes), 33% d’industrie, 11% dans la distribution et 8% dans la construction.

– Les entreprises portées par des femmes réalisent des chiffres d’affaire plus faibles (en moyenne 1,6M€ contre 4,9 M€).

 

Les objectifs et modalités de gestion de l’entreprise :

– Plus de 90% des entrepreneurs envisagent concrètement le développement de leur entreprise ; 90% déclarent que développer une entreprise est important, 88% utile et 83% attrayant.

– Les choix de développement se focalisent sur les produits et les marchés connus (70%) mais aussi sur des produits nouveaux sur des marchés existants (68%), voire sur une diversification géographique (49%), peu sur le développement à l’international (29%) ou la diversification vers un nouveau métier (29%)

– Les moyens utilisés pour le développement différent peu que l’on soit homme ou femme; les femmes recherchent plus souvent de nouveaux partenaires, alors que les hommes jouent davantage le rachat d’entreprise :

 

Embauche

Embauche d’un manager

opérationnel

Structuration

de l’entreprise

Nouveaux

partenaires

Levée de fonds

Rachat d’entreprise

Nouveaux actionnaires

Personnes morales

Femme

62

10

41

47

25

5

5

Homme

63

15

47

29

26

18

4

 – Au quotidien, les femmes s’impliquent plus volontiers dans l’opérationnel (45% des femmes contre 36% des hommes), ce qui les conduit à moins déléguer (35% contre 39 pour les hommes) ; celles-ci délèguent notamment moins les fonctions « classiques » de l’entreprise (43 contre 50), y compris les RH (23 contre 29).

– Interrogés sur « les priorités de vie », les répondants priorisent autant la pérennité et la croissance de l’entreprise que le développement de son patrimoine, son épanouissement personnel et sa famille ; la création d’emploi, le développement des collaborateurs, mais aussi les loisirs et les engagements sociétaux du dirigeant sont jugés moins importants.

Les partenaires les plus sollicités pour le développement sont sans surprise les collaborateurs et les clients en premier lieu ; en second rang, ce sont le conjoint, les réseaux, les associés, les « partenaires business » et les partenaires bancaires et ce de façon proche quelque soit le sexe du dirigeant.

 

Pour autant, il semble que les femmes gèrent leur réseau différemment de celui des hommes : tandis que les hommes ont une approche du réseau « don contre don » (les échanges et l’implication ne sont pas nécessairement motivés par la poursuite d’un objectif précis), les femmes seraient tout autant engagées dans le réseau mais de manière plus ciblée, répondant à la poursuite d’un objectif précis.

 

Les dirigeants se font accompagner à 47% au-delà des 2 ans d’appui de Réseau-Entreprendre ; par ailleurs, 36% font appel à un comité stratégique et 21% à un conseil d’administration dynamisé par la diversité des membres, 9% en invitant des membres indépendants à leur conseil (alors que 21% ont un CA formel) ; 31% utilisent pour eux le coaching ou le mentoring.