Au 1er semestre 2014, les TPE et PME font état d’une légère progression quant à la croissance du chiffre d’affaires, mais une baisse de la rentabilité, influant sur l’emploi et les investissements ; les TPE sont toujours dans des situations moins favorables que les 20-250 salariés.


« PME, 59éme enquête de conjoncture », Bpifrance, juillet 2014

28 000 entreprises des secteurs marchands non agricoles ont reçu un questionnaire début mai ; les 4092 premières réponses jugées complètes et fiables, ont été retenues.

L’échantillon se compose d’entreprises de 1 à moins de 250 salariés (42% de 1 à 9 salariés, 25% de 10 à 19, 22% de 20 à 49 salariés et 11% de 50 à 249 salariés) et réalisant moins de 50 M€ de CA.

Les secteurs d’activité concernés sont les services (28%), l’industrie (27%), le commerce (21%), les transports (5%) et le tourisme (5%).

 

Une reprise tout juste esquissée au premier semestre avec 32% des dirigeants prévoyant une augmentation de leur CA en 2014 et 28% une baisse ; l’indicateur courant d’activité ressort donc à + 4, en hausse de 12 points par rapport à novembre ; il est positif pour la première fois depuis la mi-2012 mais encore très en dessous de sa moyenne de long terme (+ 20,3).

Le léger rebond se limite aux secteurs situés en amont du système productif (services aux entreprises, transports, commerce de gros), mais aussi l’industrie ; le repli touche le tourisme (les HCR), les services aux particuliers, le commerce de détail et le bâtiment.

 

Le repli touche aussi et toujours les plus petites entreprises :

 

De 1 à 9 salariés

De 10 à 19

De 20 à 49

De 50 à 99

De 100 à 249

Evol 1er semestre 2014

-1,9

+1,3

+2,1

+2,7

+2,6

Evol 2013

-2,8

-0,2

+1,1

+0,3

+4,5

 Les entreprises exportatrices anticipent une progression de 3,1% de leur CA en 2014, après une croissance nulle ou presque en 2013 ; pour les non exportatrices, l’évolution de l’activité serait à peine stabilisée (recul moyen de 0,6%, après 1,3% en 2013).

Les entreprises innovantes prévoient une hausse de 3%, après + 1% en 2013 ; par contre, les non innovantes anticipent une baisse de 1,3% cette année, à peine inférieure à celle de 2013 (- 1,9%).

32% des dirigeants anticipent une hausse de leur activité en 2015 tandis que 15% craignent une baisse.

 

19% annoncent une augmentation du nombre de leurs salariés par rapport à fin 2013 et 17% une diminution ; l’indicateur courant d’emploi progresse de 5 points en six mois. Il est sorti de la zone négative mais se situe encore à 6 points en dessous de sa moyenne de long terme (+ 8,2).

Même constat que ci-dessus en ce qui concerne les activités et les tranches de taille.

Les entreprises exportatrices progressent le plus, alors que l’emploi continue de s’effriter chez les non exportatrices.

27% des innovantes ont accru leurs effectifs depuis le début de l’année et 15% les ont réduits, contrairement au non innovantes (toutefois moins en négatif qu’en 2013).

21% envisagent d’accroître leurs effectifs en 2015, tandis que 11% prévoient de les réduire ; les prévisions sont positives dans les activités d’amont ; elles le deviennent dans les TPE, certes modestement :

Indicateurs avancés en 2015

De 1 à 9 salariés

De 10 à 19

De 20 à 49

De 50 à 99

De 100 à 249

Pour l’activité

+6

+17

+31

+38

+36

+16Pour l’emploi (création nette)

+3

+10

+17

+25

 

 60% considèrent « normale ou aisée » la situation de leur trésorerie récente (3 points de plus qu’en novembre 2013) ; à contrario, 40% disent avoir rencontré des difficultés de trésorerie au cours des six derniers mois, contre 43% en novembre 2013.

Mais la situation est plus difficile dans le tourisme (59%) et le bâtiment (50%) ; elle l’est nettement moins dans le commerce de gros (33%), les services aux entreprises (36%), l’industrie (37%).

44% des TPE et 42% des 10-19 salariés estiment leur situation de trésorerie difficile, contre 32 à 36% pour les 20-99 salariés et 24% pour les plus de 100 salariés.

 

24% jugent «assez» ou «très» difficile l’accès aux crédits de trésorerie (en légère diminution) ; il est d’autant plus difficile que l’entreprise est petite (29%), contre 22% pour les autres.

La raison principale est le niveau insuffisant de l’activité et/ou des perspectives de développement trop incertaines (52%), loin devant le secteur considéré comme trop risqué (38%) ou les garanties exigées trop importantes (33%).

Toutefois, 12% des dirigeants anticipent un assouplissement de la situation de trésorerie au cours des six prochains mois, tandis que 24% prévoient un durcissement ; l’indicateur prévisionnel de la trésorerie gagne toutefois 9 points en six mois et retrouve son niveau de mai 2012.

 

La rentabilité est en baisse : 20% des dirigeants jugent « bons » les résultats de leur entreprise en 2013 tandis que 34% les considèrent « mauvais » ; l’indicateur de la rentabilité ressort ainsi à -14, en baisse de 3 points en un an, mais une amélioration est prévisible pour l’année à venir :

Indicateur de la rentabilité

du dernier exercice

De 1 à 9 salariés

De 10 à 19

De 20 à 49

De 50 à 99

De 100 à 249

Dernier exercice

-17

-16

-11

-11

+6

Situation précédente

-6

-6

-1

-2

+6

Situation prévisible à un an

-12

-1

+4

+6

+10

 44% ont déjà investi ou prévoient d’investir dans l’année (comme en 2013, mais moins qu’en 2012) ; 31% prévoient une baisse des dépenses d’investissement et 22% une progression ; le volume des investissements se stabilise dans l’industrie, les services aux entreprises, des travaux publics voire les transports, mais affichent en léger retrait dans les secteurs qui dépendent fortement de l’évolution de la demande des ménages.

Les TPE annoncent une sensible baisse de leurs dépenses investissement tandis que les moyennes entreprises prévoient une légère hausse ; les PME exportatrices et innovantes ont stabilisé leurs investissements contrairement aux autres.

L’insuffisance de la demande (69%) est toujours le frein le plus cité, avec la faiblesse de la rentabilité (55%) ; viennent ensuite l’intensité de la concurrence (48%), le manque de fonds propres (42%), l’endettement de l’entreprise (26%) et le coût du crédit (17%).

 

11% disent avoir rencontré des difficultés pour financer par l’emprunt leur investissement ; la taille de l’entreprise n’a pas d’incidence.

Les PME souhaitent limiter à 35% la part de l’autofinancement, dans la mesure où le faible coût du crédit est favorable à l’endettement. Dans les plans de financement prévisionnels, la part moyenne des concours externes à moyen terme (2 à 7 ans) constitue plus de la moitié des besoins (35 % pour les crédits bancaires à moyen terme et 20 % pour le crédit-bail immobilier) ; la part relative des financements à long terme, crédit bancaire à plus de 7 ans et crédit-bail immobilier, ressort à 10% en moyenne. 54% sont des investissements mobiliers, 35% immobiliers, et 11% immatériels.