Le salaire moyen brut de base varie beaucoup selon le sexe, l’âge, le niveau de diplôme, mais aussi les activités, notamment dans le cadre des différentes primes : performance individuelle (3 342€ en moyenne annuelle), contraintes (2 432€), ancienneté (1 858€) et performance collective (1 444€)


« La structure de salaires en 2010 » Insee, mars 2014

Source : l’enquête sur la structure des salaires en 2010 (Ecmoss) des entreprises de 10 salariés ou plus, en France métropolitaine, hors fonction publique d’État, agriculture, activité des ménages en tant qu’employeurs et activités extraterritoriales.

 

Le salaire brut, c’est-à-dire le cumul du salaire de base, des heures supplémentaires et des primes, s’élève en moyenne à 20,48€ par heure travaillée ; en ajoutant les indemnités de départ, l’intéressement, la participation et l’abondement, la rémunération brute totale par heure travaillée atteint en moyenne 21,54€.

Elle varie fortement selon le type d’emploi (CDI ou CDD), les caractéristiques des salariés (sexe, âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle) et celles des entreprises (secteur d’activité, taille).

 

La rémunération brute totale par heure travaillée varie avec l’âge : de 15,74€ chez les moins de 30 ans à respectivement 21,76 et 28,35€ chez les femmes et les hommes de plus de 50 ans. Elle varie également avec le sexe ou encore le niveau de diplôme, valant 15,06€ pour les femmes sans diplôme contre 42,64€ pour les hommes diplômés d’une grande école.

Les femmes perçoivent un salaire hors primes inférieur en moyenne de 20% à celui des hommes (de 6% dans l’administration publique à 31% dans la finance et l’assurance).

 

Les compléments de rémunération accroissent les disparités de salaire brut entre secteurs d’activité. Le salaire brut est le plus faible dans l’hébergement et la restauration (14,99€ par heure travaillée), et le plus élevé dans les activités financières et d’assurance (28,32€). Les indemnités de rupture, l’intéressement, la participation et l’abondement renforcent ces disparités. Ces compléments de rémunération ne sont que de 0,31€ (+2%) par heure travaillée dans l’hébergement et la restauration, 0,63€ (+3,6%) dans les services administratifs et de soutien, et atteignent 1,82€ dans l’industrie manufacturière (+8,7%) et 3,23€ (+11,3%) dans la finance et l’assurance.

 

Des primes très différentes selon le secteur d’activité : 78% des salariés du secteur privé et des fonctions publiques territoriale et hospitalière touchent au moins un type de prime (prime d’ancienneté, de contraintes liées au poste, de performance individuelle ou de performance collective). Les primes représentent pour ces salariés en moyenne 14,4% de leur rémunération brute totale en équivalent temps plein (EQTP), soit 4 911€ annuels.

 

Les femmes perçoivent presque aussi fréquemment que les hommes au moins une prime (77% contre 80%), mais leur montant moyen est nettement inférieur (4 033€ sur l’année contre 5 598€ pour les hommes) ; cet écart se retrouve dans tous les secteurs d’activité, mais à des degrés divers :  en moyenne, 28%, de 20% dans l’hébergement-restauration à 51% dans la finance et l’assurance (avec 5 741€ sur l’année pour les femmes contre 11 600€ pour les hommes).

 

Les primes sont rares dans les HCR et fréquentes dans l’industrie ; selon les secteurs d’activité, certaines primes sont plus répandues : exemple, dans la finance et assurance, 57% des salariés perçoivent des primes de performance individuelle ; la situation est comparable mais moins tranchée dans l’information et la communication ; dans la santé et l’action sociale comme dans l’énergie,  les primes les plus fréquemment perçues compensent les contraintes liées au poste de travail ; enfin, la fréquence des primes d’ancienneté est particulièrement élevée dans l’industrie.

 

En moyenne annuelle, les primes les plus élevées sont celles qui récompensent la performance individuelle (3 342€ en moyenne), suivies de celles liées aux contraintes du poste occupé (2 432€), puis des primes d’ancienneté (1 858€), et enfin celles rémunérant la performance collective (1 444€) ; ces moyennes masquent des situations sectorielles contrastées : ainsi les primes de performance individuelle varient de 1 460€ dans les HCR et le transport-entreposage, à plus de 6 700€ dans la finance et l’assurance ; les primes de contraintes s’échelonnent de 785€ dans les HCR à 3 670€ dans le transport et l’entreposage.

 

Performance

individuelle

Contraintes

Ancienneté

Performance

collective

HCR

1 458

785

739

618

Transports, entreposage

1 459

3 670

1 656

674

Santé, action sociale

1 706

3 122

2 632

1 388

Services administratifs et de soutien

1 908

1 347

1 212

1 411

Construction

2 566

1 645

1 338

1 277

Administration publique (hors fonction d’Etat)

2 628

1752

2 140

2 406

Services aux particuliers  dont coiffure..

2 665

1 322

1 805

1 244

Industrie

3 037

1 957

1 899

1 288

Arts et spectacles

3 780

1 192

1 759

2 266

Commerce

3 823

858

1 352

1 356

Immobilier

5 052

1 430

1 128

1 790

Information, communication

5 334

2 772

2 661

1 998

Activités scientifiques et techniques

5 816

2 672

2 534

3 019

Finance et assurance

6 703

2 104

2 153

1 970

Ensemble

3 342

2 432

1 858

1 444

 Les primes sont aussi fonction du niveau de diplôme : les primes de performance individuelle  sont d’autant plus fréquentes que le niveau de diplôme est élevé (47% pour les diplômés de grande école contre 21% pour les sans-diplôme) ; à l’inverse, la fréquence des primes d’ancienneté et de contraintes liées au poste (pénibilité, astreintes, risque…) diminue nettement pour les titulaires d’un diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire, et surtout pour les diplômés de grandes écoles ; enfin, il n’y a pas de relation simple entre la perception d’une prime de performance collective et le niveau de diplôme (forte chez les diplômés de grandes écoles et les salariés de niveau bac, faible chez les peu ou pas diplômés et les titulaires d’un diplôme de 2e ou 3e cycle universitaire).