Archives mensuelles : avril 2014

La moitié des apprentis de niveau CAP, mais 73 à 78% de niveau bac et plus, sont en emploi, 7 mois après leur sortie d’apprentissage

« En février 2013, 65 % des jeunes ont un emploi sept mois après la fin de leur apprentissage », Note d’information N°4 de la DEPP du ministère de l’Education Nationale, mars

 

65% des apprentis ont un emploi, 30% sont au chômage et 5% sont inactifs.

Cet emploi est un CDI pour 59%, en CDD pour 26%, plus rarement un emploi aidé (8%) ou exercé dans le cadre d’un contrat d’intérim (7%) ; avant la crise, la part des CDI était de 65% et celle des CDD de 20%.

 

Le taux d’emploi est faible pour les peu diplômés (34%), moyen pour les CAP/BEP (54%), plus favorable pour les bac et + (entre 73 et 78%) :

 

Sans diplôme

Brevet des collèges

CAP ou BEP**

Bac pro***

Bac techno

BTS

Au-delà

Total 2013

Total 2012

En emploi

34,8

34,1

53,7

72,7

74,5

77,9

77,4

64,9

68,8

Chômage

55,7

55,3

40,9

22,9

19,6

17,6

18,4

29,9

26,3

Inactifs*

9,5

10,6

5,4

4,5

5,8

4,4

4,2

5,2

4,9

Répartition

4,6

3,6

33,4

23,9

3,6

4,2

17,9

100

100

*2% sont en stage et 3% ne recherchent pas d’emploi ; Pour les filles, il s’agit le plus souvent (38 % des raisons citées) de l’attente d’un événement familial (naissance d’un enfant par exemple), surtout pour les filles les moins diplômées (70 % des raisons citées par elles), alors que pour les garçons, la raison principale citée est l’attente d’une autre formation (26 %) ou une autre raison (27 %) dont l’attente d’un engagement dans l’armée ou d’un départ à l’étranger

**CAP 77%, BEP 16%, mention complémentaire 7%

*** Baccalauréat professionnel (66%), brevet de technicien (1%) ; brevet professionnel(BP), brevet de maîtrise (BM) ou brevet des métiers d’art (BMA) (33%).

 

Les embauches en CDI sont un peu plus le fait des plus diplômés ; l’intérim et les CDD sont plus le fait des moins diplômés, mais les décalages dont bien plus modestes que pour le fait d’avoir un emploi :

 

Sans diplôme

Brevet des collèges

CAP ou BEP

Bac pro

Bac techno

BTS

Au-delà

Total 2013

Total 2012

CDI

53,1

45,1

53,2

61,6

57,5

57,3

64,6

58,5

58,6

CDD

30,4

34,7

31,1

24,7

31,6

22,1

23,6

26,4

25,6

ST emploi classique

83,5

79,8

84,3

86,3

89,1

79,4

88,2

84,9

84,2

Emploi aidé

6,3

6,8

7,3

6,6

6,6

12,6

6,7

7,7

8,4

Intérim

10,3

13,5

8,5

7,2

4,3

8,0

5,2

7,3

7,4

 Parmi les sortants d’une formation en apprentissage, le taux d’emploi après une formation dans le secteur des services (67%) est globalement supérieur à celui après une formation dans le secteur de la production (64%) ; c’était l’inverse avant la crise (74% et 77% en 2008).

Le secteur des services embauche davantage les moins diplômés et bien plus les filles (85% des embauches d’apprentis contre 15 dans la production),  à l’inverse des garçons très présents dans la production (74% contre 26%). Toutefois, de fortes différences sont observées selon les secteurs d’activité :

% d’embauche

Production

Services

Pas de diplôme

moyenne  31,9 (entre 25 et 31%),

sauf mécanique auto(35), électricité (41)

Moyenne 41,7 (entre 35 à 36) sauf coiffure/esthétique (15)

Brevet des collèges

Moyenne 32 (26 à 34)

Moyenne 38,4 (29 à 35), sauf coiffure/esthétique (12)

CAP, BEP

Moyenne 55,1 (49 à 56) sauf  bois (61), chimie (62),  génie civil (70)

Moyenne 50,6 (42 à 47) sauf  HCR (53), social (61),  transports (70), santé (76)

Bac pro

Moyenne 76,1 (65 à 78) sauf alimentation (80), bois (81), bâtiment (82)

Moyenne 67,6 (62 à 75)  sauf secrétariat (50), santé (84)

Bac technologie

Moyenne 70,9 (66 à 77)

Moyenne 75,9 (63 à 74)  sauf santé (85)

BTS

Moyenne 81,2 (78 à 84) sauf mécanique auto (86), génie civil (86), structures métalliques (87)

Moyenne 75,2 (73 à 78) sauf secrétariat (65),  santé (90)

Au-delà

Moyenne 78,6 (74 à 81) sauf génie civil (89)

Moyenne 77 (72 à 79) sauf services à la collectivité (67), informatique (85), santé (90)

 Deux spécialités ont des taux d’emploi nettement supérieurs à la moyenne : l’informatique (82 %) et la santé (85 %), pour des niveaux BTS ou supérieur au BTS.

 

Parmi l’ensemble des démarches effectuées pour trouver le poste que les jeunes occupent actuellement, 1/3 ont pris contact avec leur ancien employeur, 18% ont fait des candidatures spontanées, 12% ont eu recours à leurs relations personnelles et 12% à Pôle Emploi

Les apprentis diplômés du seul brevet des collèges ont davantage privilégié les candidatures spontanées (19%), l’inscription à Pôle Emploi (18%), nettement moins le contact avec l’ex employeur (22%) que les BTS ou au-delà.

 

La part des jeunes en emploi quelques mois après la fin des études en CFA dépasse 70 % dans six académies : Versailles, Paris, Rennes, Lyon, Nantes et Grenoble ; seules les académies des DOM ont un taux d’emploi inférieur à 50 %.

 

 

SOMMAIRE

Les bénéfices du télétravail sont positifs pour l’ensemble des acteurs : travailleurs, entreprises, collectivités locales et collectivité nationale

 Les principaux bénéfices pour le télétravailleur en télécentres sont :

Un gain sur le temps de transport de 73 minutes par jour télétravaillé (et jusqu’à 80 minutes en Ile-de-France), ce gain étant réinvesti pour 30 minutes dans le travail et 43 minutes dans la vie personnelle

• Chaque télétravailleur (en moyenne 2 jours par semaine) économise 124 € par mois en réduisant ses dépenses liées au transport (essence, entretien du véhicule), aux repas et aux services à la personne (garde d’enfants, etc.) ;

• 73% des télétravailleurs interrogés ont déclaré percevoir une réduction de leur stress et 60% une amélioration de leur santé.

Les entreprises dont les salariés télétravaillent bénéficient :

• d’une baisse de l’absentéisme estimée à 5,5 jours d’arrêt de travail en moins par an et par télétravailleur ; cette baisse correspond à une réduction d’un tiers des arrêts de travail actuels pour les salariés ; la baisse de l’absentéisme correspond ainsi à une augmentation du temps de travail des télétravailleurs de 2,5%

• d’une augmentation des heures de production due au réinvestissement partiel du temps gagné dans les transports ; les télétravailleurs gagnent environ 35 minutes par trajet dans les transports, soit près de 1h10 par jour ; 30 minutes sont réinvesties dans le travail, générant une augmentation des heures de production d’environ 3,3%

• d’une augmentation de la productivité journalière (travail dans le calme et à l’abri des dérangements) conduisant à une hausse de la productivité de 7% pour les télétravailleurs.

Le cumul de ces trois effets conduit à évaluer la hausse de production à 13%.

Les hypothèses retenues pour 2025 (prenant notamment en compte les futures infrastructures du Grand Paris) sont une part de télétravail de 21% (aujourd’hui située entre 12 et 17%) et un taux de pénétration des télécentres sur les télétravailleurs de 11%.

Les projections décrivent une situation en 2025 avec 438 télécentres dans les 20 premières agglomérations françaises, dont 318 en Ile-de-France, qui offriront au total 67000 places fréquentées par 171000 télétravailleurs (le télétravail étant pratiqué majoritairement à temps partiel).

Principaux bénéfices au niveau national : En 2025, environ 116 000 déplacements seront évités chaque jour, soit une diminution de 0,3% de l’ensemble des déplacements quotidiens en Ile-de-France et une diminutiondes distances parcourues par les voitures de 1,1% sur l’ensemble du trafic domicile-travail réalisé hors Ile-de-France.

Ce sont au total près de 440 M€ qui seront économisés chaque année, grâce à la suppression de ces déplacements (répartis pour 2/3 en Ile-de-France).

Avec la réduction de l’absentéisme, la diminution des coûts de santé pour la collectivité (sécurité sociale et mutuelles) est évaluée à près de 46 M€ par an.

Ce sont donc au total, en 2025, près de 500 M€ économisés chaque année par la collectivité nationale, pour « seulement » 1,5% des actifs.

 

SOMMAIRE

Le nombre de français à l’étranger serait compris dans une fourchette de 1,5 à 2 millions de personnes fin 2012. Plus de la moitié d’entre eux réside dans l’Union européenne.

 Cette population est en grande majorité qualifiée et active, les motivations professionnelles étant les principales causes de leur expatriation

D’après la Maison des Français à l’étranger, le départ de français à l’étranger s’établirait entre 60 à 80 000 personnes par an.

 

Les cinq premiers pays d’accueil d’une communauté française, sont la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne ; ces pays accueillent chacun une communauté supérieure à 110 000 Français, et concentrent à eux cinq près de 40 % des Français établis à l’étranger ; les cinq suivants (Espagne, Canada, Israël, Maroc et Italie) accueillent plus de 46 000 Français chacun.

 

En termes d’importance, l’Amérique du Nord regroupe la deuxième communauté française expatriée (13 % des français inscrits au registre des français à l’étranger) avec 212 815 Français (4,4 % de plus que l’an passé) qui se répartissent entre les États-Unis (61%) et le Canada (39%). La Suisse compte 158 862 Français déclarés, alors que le Royaume-Uni n’arrive qu’en deuxième position avec 126 049 Français.

 

La communauté française inscrite en Afrique du Nord augmente de 4% entre 2012 et 2013 et s’élève à 102 007 personnes en 2013 : 3,7% en Tunisie, 3,8% au Maroc, 4,4% en Algérie.

 

La communauté française établie au Proche et Moyen-Orient est quasi-stable (+ 0,8%) et compte 137 441 personnes en 2013. Cette faible croissance cache une grande hétérogénéité selon les pays : alors que les Émirats arabes unis, le Qatar et Jérusalem ont des taux respectifs de + 11,8%, + 8,9% et + 6,5%, l’Égypte, Israël et la Syrie voient leur communauté décroître de 5%, 5,8% et 26,2%.

 

La population française installée en Asie-Océanie s’accroît de 4,2% en 2013 et s’établit à 125 027 ;  Sept pays connaissent des taux d’accroissement supérieurs ou égaux à 7%, parmi lesquels la Malaisie (+13,8%), la Corée du Sud (+19,3%) et la Birmanie (+ 63%) ; la communauté française en Australie augmente de 8,2%.

 

Enfin, il ne faut pas oublier le cas particulier des frontaliers qui, par la nature de leur situation, résident en France mais travaillent dans un pays limitrophe. En 2011 (base, recensement de 2007), l’INSEE estimait que 319 400 résidents métropolitains étaient des travailleurs frontaliers, une progression de 29% en huit ans. La différence de salaire entre la France et le pays limitrophe explique en général le phénomène.

 

Caractéristiques principales des Français de l’étranger :

♦ 60 % ont entre 18 et 60 ans, les moins de 18 ans (22 %) et les plus de 60 ans (14 %, contre 24% pour la population française).

♦ Plus de la moitié ont une formation de niveau Master ou Doctorat (bien plus que la population française) ; cela souligne le fait qu’un niveau élevé d’étude permet une plus grande mobilité.

♦ L’opportunité professionnelle est la première motivation : intérêt du poste (37%), augmentation des revenus (32%), opportunités d’évolutions de carrière (42%).

♦ 57% des Français de l’étranger gagneraient plus de 30 000€ nets par an alors que le salaire médian français était de 20 720€ en 2012, pour un équivalent temps plein.

♦ Les activités où exercent les français sont très éclatées : 21% dans l’industrie, 14% dans l’éducation, 12% dans le commerce, la restauration, le tourisme, 11% dans les services aux entreprises, 9% l’administration, 8% les organisations internationales, 7% les activités financières, 6% la santé, 4% la construction, 3% les ONG et l’humanitaire, 3% les services aux personnes.

 

Dans l’étude Deloitte « Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés », en direction de jeunes diplômés de niveau BAC à BAC+5, 27% ont répondu qu’ils n’envisageaient leur avenir qu’à l’étranger (14 % de plus qu’un an auparavant).

 

Opinionway a interrogé des jeunes de 18 à 34 ans en posant la question « Dans les 5 à 10 ans à venir, avez-vous l’intention de vous installer à l’étranger ? » oui  45% des 18-24 ans, 31% des 25 à 29 ans et 22% des 30 à 34 ans.

 

Rappelons quErasmus a conduit, durant l’année universitaire 2001/2012, 33 269 Français à étudier dans un autre pays européen et que, chaque année, 180 000 jeunes français étudient à l’étranger dans le cadre de leurs formations, sans oublier le Volontariat International en Entreprises (V.I.E.), autant des facteurs qui rendent le départ à l’étranger envisageable.

De plus, l’analyse des embauches en Allemagne, Royaume-Uni ou aux États-Unis par exemple, suggère que le niveau des diplômes prime sur l’institution qui les délivre, comme le potentiel de la personne par rapport à ses acquis.

 

Toutefois les avantages en nature, dont ont joui les expatriés pendant de nombreuses années, ont nettement diminué :

*prise en charge des frais de logement (72% de 0 à 25% des frais contre 27% en 2003, et 21% à 100% contre 55% en 2003)

*prise en charge des frais de scolarité (37% dont 24 totalement par l’employeur contre 64% dont 54 totalement en 2005)

Les durées de séjour ont nettement augmenté passant de 30% moins de 3 ans (42% en 2005) à 38% plus de 10 ans (contre 27 en 2005) ; la moitié de ceux encore sur place ne savent pas quand ils vont revenir en France.

50% sont employés par des entreprises locales (comme en 2003), mais ils ne sont plus que 19% à être détachés (36% en 2003), alors que 18% y ont crée une entreprise (10% en 2003) et 10% y sont en profession libérale (7% en 2003).

69% des conjoints travaillent, bien plus qu’en 2003 (52%), dont 48% dans une autre entreprise étrangère (33% en 2003), 20% dans un entreprise française (dont la même 14%). D’ailleurs 56% ont rencontré leur conjoint à l’étranger (48% en 2003).

46% viennent en France uns fois par an (29% en 2006), 38% deux à trois fois et 17% plus de trois fois (31% en 2006). Ceci étant 88% (dont 41% très activement) maintiennent des liens familiaux, amicaux, professionnels

 

La population française expatriée est cependant faible (2,9% en 2010), au regard du Royaume-Uni (7,6%), de l’Italie (6%), de l’Allemagne (5,2%).

– Plus des trois-quarts des expatriés britanniques ne reviendraient pas au Royaume-Uni par choix ; seuls de graves problèmes financiers, de santé ou une véritable situation d’urgence familiale pourraient les motiver à un retour définitif ; ils sont principalement en Australie (1,3 million), en Espagne (761 000), aux États-Unis (678 000), et au Canada (603 000).

L’émigration allemande est très dispersée du fait du modèle économique allemand (PME et ETI  très tournées vers l’international) ; de plus, les allemands ont pour habitude de partir six à douze mois à l’étranger après leur BAC, un modèle qui leur permet d’avoir un profil multiculturel très jeune.

La France accueille des étrangers dont des étudiants ;  Paris a été élue meilleure ville étudiante du Monde en 2013 pour la deuxième année consécutive par le cabinet d’études britannique spécialisé, QS ; ce classement prend en compte des indicateurs pertinents tels que la performance des universités, la qualité de vie, la diversité des étudiants, ou les perspectives d’emplois offertes par les diplômes délivrés et le montant moyen des frais d’inscription.

 

Selon l’UNESCO, la France  a accueilli 268 212 étudiants étrangers en 2011  contre 709 565 aux États-Unis, et 419 946  au Royaume-Uni.

Le taux de satisfaction dépasse 90% pour le séjour d’étude en France, mais seul un étudiant sur trois qui le désire parvient à concrétiser un projet professionnel pour boucler sa formation.

L’apport net des flux migratoires en France est très positifs (solde de 12,4Md€) selon les travaux réalisés durant trois ans par une équipe de chercheurs de l’université de Lille.

Les 47,9Md€ que coûte l’immigration au budget de l’État (2009) sont les retraites (16,3Md), les aides au logement (2,5Md), le RMI (1,7Md), les allocations chômage (5Md), les allocations familiales (6,7Md), les  prestations de santé (11,5Md), l’éducation (4,2Md).

De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’État, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu (3,4Md), l’impôt sur le patrimoine (3,3Md), les impôts et taxes à la consommation (18,4Md), les impôts locaux et autres (2,6Md), la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2Md et les cotisations sociales (26,4Md), au total 60,3Md€.

 

 

 

 

SOMMAIRE

Après le chômage, l’univers professionnel change pour un demandeur d’emploi sur trois

Cette étude utilise les données issues du fichier historique des demandeurs d’emploi et de deux enquêtes portant sur les mobilités professionnelles de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi fin décembre 2009 en catégorie A, B ou C puis sortis des listes pendant une période de 12 mois consécutifs minimum. 

Une première enquête (5 196 répondants) a été réalisée en décembre 2012 avec pour objectif d’identifier de manière fine les motifs de la mobilité et tester l’atteinte des cibles (en emploi et en mobilité à la sortie) en prévision d’une deuxième enquête concernant un échantillon plus important (14 246 répondants, 5 000 retenus) réalisée en juin-juillet 2013. Plusieurs questions ouvertes ont été posées afin de recueillir des verbatim permettant de dégager les principaux motifs de mobilité exprimés par les demandeurs d’emploi.

 

Plus de deux millions de demandeurs d’emploi sortent tous les ans des listes de Pôle emploi suite à une reprise d’emploi ; plus d’un tiers connaît un changement de domaine professionnel ; cette mobilité est souvent synonyme de réorientation professionnelle, pas toujours choisie.

Les motifs qui président à la mobilité sont multiples, parfois liés à la condition physique ou à des contraintes personnelles et familiales, encore plus souvent à la situation qui prévaut sur le marché du travail ; l’âge, le niveau de formation, le vécu du chômage et, surtout, le métier de provenance influent fortement sur le type de mobilité observé. Seule la mobilité professionnelle externe, impliquant un changement radical de métier est prise ici en considération.

 

Qui change de métiers ?

 

Les jeunes de moins de 35 ans, notamment les moins de 25 ans changent davantage de domaine professionnel que leurs aînés à la reprise d’un emploi ; ce changement de métier peut soit constituer un réajustement entre le métier désiré et la formation initiale, soit correspondre à une simple opportunité d’emploi pour sortir du chômage ;  les sortants de moins de 25 ans ont une probabilité de 41,5% (27% pour la référence des 35-49 ans), toutes choses égales par ailleurs, de changer de domaine professionnel. Le début de la vie active est sans doute une période plus favorable à une réorientation professionnelle, voire à une mobilité géographique dans la mesure où elle est largement moins sujette à certaines contraintes (familiales, présence d’enfants à charge) ; noter que les contraintes familiales pèsent moins sur leur déroulement de carrière que sur celui des femmes.

 

Les ouvriers et employés non qualifiés sont  plus concernés par la mobilité professionnelle, que les cadres, manifestant une plus grande difficulté à se fixer sur un domaine professionnel. Parmi les plus mobiles à la sortie de chômage, se démarquent les demandeurs d’emploi inscrits sur des métiers d’exécution de l’industrie (domaines de l’électricité, électronique, de la mécanique, travail des métaux ou encore des industries de process) ; à l’inverse, les demandeurs d’emploi inscrits sur des domaines professionnels plus qualifiés, comme celui des ingénieurs et cadres de l’industrie, ou plus spécifiques en termes de compétences, comme les domaines de l’informatique et télécommunications, des études et recherche ou encore de l’enseignement-formation, présentent une moindre mobilité ; en revanche, les métiers des services aux particuliers et aux collectivités se distinguent à la fois par de bas niveaux de qualification et par une très faible mobilité toutes choses égales par ailleurs.

 

 

La plus forte propension à la mobilité des chômeurs de longue durée (un an ou plus d’ancienneté au chômage) et plus particulièrement des chômeurs de très longue durée (24 mois ou plus d’ancienneté au chômage) manifeste les difficultés considérables rencontrées par certains à retrouver un emploi ; le changement de métier se présente alors comme la seule issue possible pour sortir du chômage.

À ceci peuvent s’ajouter des considérations d’ordre économique se révélant sans doute déterminantes dans le choix de la mobilité ; ainsi, ne pas être indemnisé ou être allocataire d’une allocation de solidarité augmente de manière importante la mobilité professionnelle.

À l’inverse, les chômeurs exerçant des activités réduites sont moins nombreux à changer de métier que ceux qui n’en exercent aucune ; pour ces anciens chômeurs en activité, le métier exercé à la sortie est, dans de nombreux cas, en lien avec celui exercé pendant la période de chômage.

Enfin, dans les DOM et en Île de France, la propension à changer de métier à la reprise d’un emploi est moins importante que dans le reste de la métropole mais pour des raisons bien différentes : en Ile-de-France, région maillée par un réseau de transport très important, au marché du travail très dense et dynamique, les opportunités d’emploi plus nombreuses et plus variées, alors que dans les DOM, l’absence de variété et de grandes entreprises ne favorise pas la mobilité professionnelle.

 

Les raisons évoquées par les personnes en mobilité pour expliquer leur réorientation professionnelle sont peu liées au positionnement métier (28% seulement en multi-réponse), contre un choix contraint mais raisonné (57% une mobilité non choisie, 16% un choix imposé par « l’extérieur ») :

Motif

1ere réponse comme

motif principal

Multi-réponses

Urgence ou obligation de travailler, assortie d’une absence d’alternative

58

51

Opportunité, le hasard

7

6

Sous-total  « mobilité de fait »

65

57

Intérêt pour le métier lui-même

12

16

Possibilité d’améliore ses conditions d’emploi, de travail, de rémunération

7

10

Volonté de retourner à son ancien métier

1

2

Sous-total positionnement métier

20

28

Contraintes personnelles (santé, famille…)

8

9

Volonté de fuir le dernier métier exercé

6

7

Sous-total choix  « extérieur » à un positionnement dynamique métier

14

16

 Quand la mobilité professionnelle est mue par la volonté d’améliorer ses conditions d’emploi ou de travail, on constate que, pour la plupart, cet objectif a été atteint. Ainsi :

– 58% des personnes ont obtenu un CDI [plus que l’ensemble des personnes en mobilité, 47%) ;

– 53% des personnes ont obtenu un salaire plus élevé ;

– 67% des personnes ont trouvé des horaires moins contraignants ;

– 74% des personnes ont amélioré leurs relations de travail ;

– 66% des personnes ont amélioré leur possibilité d’évoluer professionnellement ;

– 61% des personnes ont obtenu une diminution du temps de trajet entre le domicile et le travail.

En revanche, moins de la moitié (47%) de ces personnes a réussi à trouver un métier moins pénible.

 

La mobilité diffère selon les profils

*

Besoin urgent de

Travailler, d’argent

Hasard

opportunité

Choix du

métier

Améliorer les

conditions de travail

Retour à l’ancien

métier

Contraintes

Personnelles

familiales

Rejet

du métier

Moins de 25 ans

22

18

21

23

17

9

19

25-34 ans

35

39

40

40

34

23

29

35-49 ans

30

37

32

35

38

55

40

50 ans et plus

12

7

7

2

10

13

12

Total

100

100

100

100

100

100

100

Pas de formation

13

12

7

8

7

15

11

CAP, BEP

37

37

35

39

24

45

48

Bac

23

25

28

24

21

21

18

Bac+2

13

13

13

19

17

12

18

Bac +3 et au-delà

13

13

17

10

31

6

6

Total

100

100

100

100

100

100

100

Ouvriers

21

26

18

21

20

22

20

 

Employés

61

60

62

68

55

68

72

Techniciens, agents de maitrise

12

8

12

10

10

7

6

Cadres, ingénieurs

6

6

7

2

14

3

3

Total

100

100

100

100

100

100

100

Moins un an au chômage

37

34

42

41

38

32

32

De 1 à 2 ans au chômage

42

38

37

48

45

41

38

Plus de 2 ans au chômage

21

28

31

20

17

27

30

Total

100

100

100

100

100

100

100

*Ne sont repris ici que les items présentant de nettes différenciations

 

– Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à évoquer des contraintes personnelles (71% avaient des enfants à charge, contre 45% des hommes) ou l’urgence de retrouver un emploi (55%) pour expliquer leur mobilité ; elles souhaitent également davantage reprendre leur ancien métier.

 

– Les jeunes, déclarent moins de contraintes personnelles (9%) pour expliquer leur mobilité professionnelle, tandis que les adultes âgés de 25 à 34 ans évoquent principalement des motifs tels que la volonté d’exercer un métier précis (40%), le besoin d’améliorer leurs type de contrat, salaire ou conditions de travail (40%), moins la nécessité de fuir l’ancien métier (29%), ou la contrainte de trouver un emploi qui soit en adéquation avec leurs situations familiale, médicale ou personnelle (23%). Les 35-49 ans sont bien plus contraints par les situations familiales (55%) ; les plus de 50 ans ne s’inscrivent plus dans l’amélioration de leurs conditions de travail.

 

– Les demandeurs d’emploi ayant un niveau de formation équivalent à Bac+3 ou plus sont plus intéressés par leur ancien métier (31%) ou dans le choix du métier (17%), peu dans le repositionnement contraint.

Ceux de niveau CAP ou BEP aspirent surtout à fuir le dernier métier qu’ils ont exercé (48%) ou ont des contraintes personnelles (santé…) ou familiales (45%)

 

– Les cadres souhaitent retourner à une ancienne profession (ou un domaine pour lequel ils ont été formés), 14% bien plus que les autres ; à contrario les employés sont surtout dans une logique de rejet du dernier métier exercé (72%).

 

– Les personnes ayant eu une inscription à Pôle emploi d’une durée inférieure à un an sont surreprésentées dans l’évocation des motifs tels que le choix d’un métier précis (42%) ou l’amélioration de leur contrat, salaire ou conditions de travail (41%), tandis que celles dont la durée d’inscription dépasse deux ans évoquent principalement, soit le rejet du dernier métier exercé (30%), soit le hasard (28%) ou les contrainte familiales et personnelles (27%) comme motifs de leur réorientation professionnelle.

 

Les demandeurs d’emploi ayant exercé un métier dans les industries manufacturières (hormis les industries de process), du transport et de la construction ont de fortes probabilités toutes choses égales par ailleurs d’être contraints à une mobilité motivée par l’urgence de trouver un emploi, à défaut d’en trouver un dans le métier désiré, et cela y compris pour les plus qualifiés comme les ingénieurs et cadres de l’industrie (62%, soit +20,6 points d’écart à la référence du commerce). Les secteurs industriels ayant été particulièrement affectés par la crise économique et financière de 2008, les demandeurs d’emploi inscrits sur les métiers de l’électricité, électronique et de la mécanique, travail des métaux font à la fois partie des plus « mobiles » et de ceux qui sont dans l’obligation de changer car ils ne trouvent pas d’emploi dans leur domaine. Le secteur de la construction n’a pas non plus été épargné.

 

En revanche, les demandeurs d’emploi quittant les domaines de l’hôtellerie, restauration, alimentation, des services aux particuliers et aux collectivités et des industries de process ont une moindre probabilité d’exercer un autre métier à défaut de trouver un emploi dans leur domaine. En l’occurrence, les motifs d’exercer un métier qui leur plaît ou encore d’améliorer leur contrat, salaire, conditions de travail sont plus prégnants pour ces métiers souvent difficiles et peu rémunérés ou encore davantage soumis à horaires décalés.

 

La mobilité est-elle garante d’une meilleure insertion professionnelle ?

Au moment de l’enquête, tous motifs de mobilité confondus, une personne sur six n’est déjà plus en emploi.

Si l’âge, la qualification, le niveau de diplôme, l’exercice d’une activité réduite sont des atouts pour une plus grande stabilité de l’emploi,  la variable essentielle en ce domaine semble être le motif même de la mobilité professionnelle ; au-delà de la distinction entre mobilité « raisonnée » et mobilité « de fait », certains motifs de mobilité semblent garantir davantage le maintien dans l’emploi retrouvé ; tel est  le cas des personnes ayant changé de métier afin d’améliorer leurs conditions de travail ou d’emploi (88% en emploi au moment de l’enquête), ou celui des personnes ayant souhaité revenir vers un métier qu’elles avaient déjà pratiqué ou pour lequel elles avaient été formée (89%).

Au contraire, une mobilité professionnelle mue par la volonté de fuir un métier (77%) ou la nécessité de concilier le métier avec son état de santé ou sa situation familiale (81%), se traduit plus souvent par une relative fragilité du lien avec l’emploi.

 

Enfin, la stabilité de l’emploi dépend également du métier trouvé à la sortie du chômage : certains domaines professionnels proposent des emplois durables, alors que d’autres se caractérisent par des emplois moins « résistants » dans le temps.

Ainsi, trouver un emploi dans le domaine de l’artisanat est plutôt synonyme d’instabilité (57% des personnes dont l’emploi se situait dans ce domaine ne l’exerçaient plus au moment de l’enquête), alors qu’un emploi dans le domaine de l’informatique parait très stable (95% des personnes qui ont trouvé un emploi dans ce domaine étaient toujours en emploi au moment de l’enquête) ; les domaines dont les emplois s’avèrent relativement stables sont les domaines industriels, surtout celui de la maintenance et des ingénieurs et cadres de l’industrie, l’administration des entreprises, les banques et assurances, la santé. Inversement, ceux dont l’emploi est instable sont l’agriculture, le bâtiment, le transport et la logistique, l’hôtellerie et la restauration, la communication et le spectacle, l’enseignement et la formation

 

 

SOMMAIRE

La logistique, un secteur peu connu, en transformation

 Entre 1 et 1,5 million d’emplois dans le secteur transport /logistique, 40 millions de m² de plateformes de plus de 5 000m² et 3,9 milliards d’investissements depuis 2007.

 

4 grands types de logistiques : la logistique amont ou d’approvisionnement,  la logistique interne, la logistique aval et la logistique inverse ou retour qui gère les invendus ou les rebuts et les ramène vers des sites de stockage, de retraitement ou de recyclage ; ce dernier type de logistique a pris au cours des dernières années un caractère stratégique.

 

« En France, le secteur de la logistique se concentre, se diversifie en ajoutant des activités à forte valeur ajoutée (opérations de fin de production, petits montages, emballage promotionnel, facturation, systèmes d’informations, contrôle qualité…) à ses activités traditionnelles (transport, entreposage) tout en se spécialisant (d’un côté, les opérateurs intégrés « multi-services », de l’autre des spécialistes de la chaîne du froid, des spécialistes de l’automobile, de l’express ou du transport maritime).

On se trouve ainsi en présence de groupes à dimension européenne qui sous-traitent certaines de leurs activités (comme le transport) à des TPE-PME voire à des ETI.

 

Tous ces acteurs  constituent les maillons d’une chaîne (logistique) plus ou moins complexe, qui va de l’unité de production jusqu’au point de vente, voire jusqu’au domicile du consommateur avec le  commerce électronique. »

Le transport routier (84% du fret terrestre) domine de loin le transport ferroviaire et le transport fluvial (9,1% et 2,1%) ; 4,8% sont transportés par les oléoducs).  On transporte aujourd’hui de moins en moins de marchandises en vrac au profit d’autres conditionnements tels que le conteneur, la caisse-mobile ou la palette (l’outil numéro un de la logistique)

 

 L’information numérique, puissant outil d’organisation pour la chaîne logistique, permet de gérer les stocks de leur entreprise ou de leurs clients, notamment grâce à des systèmes d’information ouverts, des codes-barres et bientôt grâce à des technologies dites RFID (radio frequency identification) qui désignent des puces électroniques permettant de remonter des informations.

L’information numérique envahit tout autant le transport routier ; capteurs au sol, caméras, ordinateurs pour rendre compte de l’intensité du trafic, des temps de parcours, permettent d’optimiser les tournées, la distance parcourue, la consommation de carburant et bientôt l’état des routes.

L’open data et le web 2.0 devraient permettre aux usagers d’interagir directement ; un exemple,  Amazon annonce qu’elle teste des mini-drones pour acheminer des colis au domicile de ses clients.  Le transport des marchandises en ville et son éventuel stockage avant distribution font partie de la logistique du dernier kilomètre ; elle représenterait plus de 20 % du coût total de la chaîne voire un tiers dans les zones les plus denses, où le transport et le stationnement sont difficiles.

 

L’activité logistique du commerce électronique, de plus cyclique (avec des pics de commandes les weekends et le lundi) est marquée par des nombreux retours (30 à 40 % des envois).

Le ministère de l’Ecologie est conscient de l’enjeu et veut notamment mutualiser véhicules, aires de livraison, plateformes de groupage-dégroupage, données et moyens techniques  avec l’aide de nouveaux acteurs chargés d’organiser cette mutualisation. La volonté politique est donc de développer le transport multi-modal qui réduirait le nombre de camions sur les routes, les émissions de CO2, les accidents de la route, les coûts de carburant, et impliquerait davantage le ferroviaire et le fluvial sur les longues distances ; cela  localiserait les emplois de chauffeurs autour des plates-formes logistiques. Ces mutualisations pourraient permettre d’améliorer leur trésorerie, de  réduire les stocks (en valorisant les actifs inutiles ou inutilisés), de rencontrer de nouveaux partenaires, éventuels futurs clients, fournisseurs ou associés.

SOMMAIRE

Si le marché de l’électroménager résiste plutôt bien à la crise en termes de chiffre d’affaires, il n’en est pas de même des commerçants employeurs, en chute.

 Avec un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros (en baisse de 1,5% par rapport à l’année précédente), le marché de l’électroménager fait partie en 2013 des biens d’équipement de la maison qui résistent bien à la crise ; ses ventes se maintiennent avec respectivement près de 15 millions de gros appareils ménagers et plus de 42 millions de petits appareils ménagers en 2013. En l’espace de plus de 20 ans, le prix moyen des gros appareils ménagers a baissé de 34%, celui des petits appareils électroménagers de 15%, ce qui explique sans doute la résistance de ce marché à la crise et le dynamisme des ventes sur le long terme. A l’inverse, le prix de la réparation des appareils ménagers a augmenté de 123% sur la même période.

 

Les produits blancs (petit et gros électroménager) et bruns (téléviseurs, lecteurs DVD ou Blue-ray, chaînes stéréo, etc.) sont distribués via quatre circuits majeurs : les grandes et moyennes surfaces spécialisées, les détaillants de proximité, les grandes surfaces alimentaires et les cybermarchands spécialisés.

– Les grandes et moyennes surfaces spécialisées constituent le premier canal de distribution avec plus de 40 % des parts de marché dans le gros électroménager et les produits bruns. But et Conforama s’imposent comme les deux principaux opérateurs du secteur (devant Boulanger, Darty, la Fnac etc.).

– Les e-commerçants spécialisés, à l’instar de Pixmania ou de Rue Du Commerce, ont  gagné des parts de marché à la faveur de prix très attractifs et d’un élargissement de l’offre à l’ensemble de l’équipement de la maison et de la personne.

La branche commerces et services de l’audiovisuel, de l’électronique et de l’équipement ménager, comptait un peu plus de 19 000 entreprises (dont 7 700 employeurs) au 1er janvier 2012, soit une baisse de 2,1% comparée à 2011. En 2011, le chiffre d’affaires HT était de 15,95Md€, soit 2,0 % de plus qu’en 2010.

L’activité dominante, la vente de produits « blancs » en magasins spécialisés (32% des employeurs de ce secteur et 44% des ventes) continue de perdre des employeurs en 2012 (18% de moins en quatre ans).

 

Le nombre d’employeurs de produits «informatiques» (21% des employeurs et 37% des ventes), varie peu sur cette période.

Le nombre d’employeurs dans les matériels de « télécommunication » (13% des employeurs et 4,6% des ventes) a progressé de 13% entre 2009 et 2012, alors que le nombre de ceux qui sont spécialisés dans la vente de matériels audio/vidéo (11%) a diminué de 8%.

Le nombre d’entreprises spécialisées dans la réparation (9% des employeurs et 4,3% des ventes) s’est aussi contracté, mais dans une moindre mesure.

Enfin, le nombre d’employeurs s’est réduit de moitié pour la location (2%) et a baissé de 24% pour la vente.

 

Le baromètre des réclamations de la DGCCRF permet d’analyser les évolutions des plaintes de consommateurs :

– celles relatives aux gros appareils ménagers sont en augmentation de 18% entre juillet 2013 et février 2014  (164 en moyenne par mois) avec pour motifs,  la livraison en retard dans le cas d’une vente à distance (12%), les problèmes de garantie commerciale (10%), le non respect de la garantie légale de conformité (10%) et la pratique commerciale trompeuse (8%).

– Par contre celles relatives aux petits appareils ménagers sont en baisse (-48%, 106 plaintes en moyenne par mois), avec pour motifs : la livraison en retard dans le cas d’une vente à distance (13%), la pratique commerciale trompeuse (9%), les retards de remboursement en cas d’indisponibilité du produit/service (7%), et les mauvaises pratiques suite à l’annulation du contrat par l’acheteur (7%).

 

 

SOMMAIRE

L’entrepreneuriat social : un écosystème, 3 modèles différents, un grand public ouvert à cette problématique mais plus septique qu’en 2012 sur son efficacité

Et la 5ème édition du sondage réalisé par Opinion Way auprès de 1002 personnes et 63 entrepreneurs sociaux en novembre 2013,

 

L’écosystème de l’entrepreneuriat social

Un objectif commun : mettre l’Homme au cœur du projet entrepreneurial.

S’associant aux formes historiques de l’Economie Sociale et Solidaire (associations, mutuelles, coopératives et fondations), le terme d’entreprise sociale concerne également des sociétés commerciales (SARL, Scoop, Scic, etc.) mises au service d’un impact social et/ou environnemental, pour lequel les bénéfices dégagés sont réinvestis.

 

Parmi les catalyseurs de l’entrepreneuriat social, on trouve des médias, le monde académique et des réseaux….. :

– Certains médias s’inscrivent dans le courant du « journalisme d’impact » (sujets liés à l’innovation sociale, regard résolument optimiste vers l’avenir en parlant des solutions).

– Dans le domaine de l’enseignement, certaines Grandes Ecoles et universités proposent des formations spécialisées sur l’entrepreneuriat social, avec la volonté de préparer les leaders de demain à faire du business « autrement ».

Les réseaux accompagnants sont des plateformes et pépinières qui structurent ce secteur.

Les pouvoirs publics mettent en place des mesures favorables à l’entrepreneuriat social : la Commission européenne a lancé une Initiative pour l’Entrepreneuriat Social ; le gouvernement français s’est fixé le même objectif à travers son projet de loi relatif à l’ESS.

– La finance solidaire mobilise l’épargne des citoyens pour apporter des fonds aux entreprises sociales ; les investisseurs sociaux financent des entreprises sociales en phase de création (capital risque philanthropique) ou au stade de maturité, en attente d’un retour sur investissement financier mais aussi social. Les fondations peuvent fonctionner comme des fonds d’investissement ou agir sous forme de dons. Enfin, les banques de l’économie classique permettent souvent le financement et le développement de ces diverses structures.

– Certaines entreprises développent des social business, activités rentables au service de populations vulnérables, dont les bénéfices sont systématiquement réinvestis au bénéfice de ces cibles. D’autres nouent des partenariats avec des entreprises sociales (relations commerciales, mécénat)

–  Les citoyens sont les bénéficiaires et clients des entreprises sociales qui s’engagent –entre autres – pour lutter contre l’exclusion, proposer des services à la personne ou protéger l’environnement ; en retour, le grand public soutient largement à travers des dons et en influençant les pouvoirs publics par des actions de plaidoyer.

 

Les différents modèles d’entrepreneuriat social en Europe

Le poids de l’histoire (par exemple le communisme dans les pays d’Europe centrale et orientale), comme l’impact des courants idéologiques, ont donné naissance à des modes d’entreprendre qui se différencient et parfois s’affrontent ; de même, l’impact des nouveaux modes de communication et d’échange vient bouleverser le paysage installé ; les jeunes générations n’entreprennent pas comme leurs aînés et utilisent de nouveaux outils qui bouleversent les modèles (crowdfunding, réseaux sociaux…). Autant de facteurs qui rendent la description du paysage de l’entrepreneuriat social européen complexe et difficile à appréhender. On peut cependant dresser une typologie en  3 grands types de « familles » :

 

– Premier type, sans doute le plus ancré, les entreprises sociales de type collectif reposant sur le principe « un homme, une voix », et sur la double qualité d’une personne en tant que « détenteur collectif de l’entreprise » et de « client de l’entreprise » ; ce sont les entreprises de l’économie sociale (mutuelles, coopératives, associations) ; la valeur centrale de cette famille est la solidarité, expression d’une réciprocité des engagements entre membres.

 

– Deuxième type, celui de la fondation ou des charities anglaises, ou encore d’ONG faisant appel à la générosité du public pour des causes extérieures à ce public : des généreux donateurs mettent des moyens à disposition d’une cause ; la valeur centrale est la charité, la volonté de contribuer pour d’autres qui n’en ont pas les moyens, mais sans esprit de retour, de réciprocité ; très présent dans les pays anglo-saxons, ce type est aussi en forte expansion partout en Europe.

 

– Troisième type, plus récent, issu et inspiré du mouvement social business ; c’est bien souvent une initiative de créateur d’entreprise individuel, avec comme valeur centrale la notion d’impact social ; deux noms sont souvent associés, Ashoka pour l’entrepreneuriat social d’origine américaine, et le Professeur Yunus pour la tradition issue d’Asie.

 

– Un quatrième type a émergé récemment autour de la notion de responsabilité sociale de l’entreprise, certaines entreprises traduisant même leur objet social comme étant une contribution à la société ; on ne peutcependant pas les considérer comme une famille de l’entrepreneuriat social.

 

Autant les traditions des trois familles évoquées divergent, autant certains éléments sont communs et les différencient des autres acteurs et notamment la non-lucrativité (pas de recherche de profit servant à rémunérer un actionnaire extérieur au projet) ; les réflexions actuelles, en Europe comme dans le projet de loi français vont dans cette direction : reconnaître une réelle spécificité aux entreprises sociales à travers leur objet peu ou pas lucratif, et à travers la reconnaissance et la promotion de leur impact sur la société, à la fois par leurs résultats, mais aussi, par la mobilisation des citoyens au service d’un projet.

 

Le sondage

64% des Français interrogés connaissent le terme « économie sociale et solidaire » (+7 points par rapport à 2012) ; 31% disent savoir ce qu’est un « entrepreneuriat social » (+13 points). Pour les français,  un entrepreneur social est celui :

– qui met ses qualités d’entrepreneur au service d’un projet d’intérêt général (71%, +5 points)

– qui œuvre dans les quartiers sensibles (15%, +2 points)

– qui est proche de ses salariés (12% en chute de 17 points au regrd de 2011)

 

A la question, « selon vous, quel type d’acteur est le plus innovant dans la résolution des problèmes environnementaux et sociaux en France ? » 39% répondent les entreprises sociales (-9 points), 20% les pouvoirs publics (-7 points), 20% la société civile, 19% les entreprises (-5 points)

22% estiment que les perspectives de développement des entreprises sociales sont très bonnes tant pour la France (+6 points) que dans le monde (+19 points).

Ce qui manque pour ce développement, sont d’abord les moyens financiers (65%), le partenariat avec d’autres entreprises (52%), la reconnaissent des pouvoirs publics (48%), des personnes qualifiées et motivées (35%), des outils et méthodes (21%) et de la formation (17%) ; au regard de 2012, les % de répondants sont plutôt en baisse.

 

SOMMAIRE

Sur Paris, Nacre a concerné 1,2% des créateurs (1 714 dirigeants), accompagnés par 9 opérateurs labellisés ; l’action NACRE sur Paris est de fait peu représentative du public initial ciblé visé (public fragile en repositionnement par la création d’entreprise)

 La création à Paris se distingue par :

– Une part plus faible d’auto entrepreneurs (45 % contre 53 % en IDF)

– Une croissance moins marquée de la création entre 2008 et 2012 (58%  contre 73% en IDF), liée à la moindre part des créations en auto entreprise

– Une densité de création « classique » élevée (111 contre 53 en IDF),

– Un taux de renouvellement plus faible, eu égard au stock important d’entreprises existantes.

 

Près des deux tiers des créations parisiennes relèvent du secteur des Services aux entreprises, le double de la valeur observée à l’échelle nationale (31,2%) ; la construction pèse deux fois moins dans la création (6% contre 12% en IDF) et le commerce est sous représenté (17% contre 23%).

 La création sans salarié est encore plus répandue à Paris qu’à l’échelle régionale pour les créations « classiques » : 91 % des nouvelles entreprises ne comptent aucun salarié (89% en Ile-de-France), 6% un et deux salariés (7,2% en Ile-de-France), 2,9% 3 salariés et plus (3,6 en Ile-de-France)

Les créations sont plus nombreuses à l’ouest du département : le 8ème arrondissement concentre 9,6% des créations et les 16 et 17ème arrondissements, 8% chacun.

 Le taux de survie moyen des entreprises à 3 ans est supérieur de 5 points à Paris (75,3% contre 70,2 % en Ile-de-France) ; la pérennité des entreprises à 3 ans est plus forte dans le centre de Paris avec des taux supérieurs, voire très supérieurs à 80% ; dans seulement 3 arrondissements, les 18ème, 19ème et 13ème, la survie des entreprises est en revanche plus faible.

 Plus de 34 % des demandeurs d’emploi sont concentrés dans les 3 arrondissements du Nord Est, une situation qui contraste avec le centre : les 1er, 2°, 4°, 6°, 7° et 8° totalisent seulement 8,8%.

Par ailleurs, c’est à Paris que l’on trouve le plus grand nombre de bénéficiaires de RSA (5,6% de la population active en 2011, contre 5,1% en Ile-de-France.

 

La part des jeunes parmi les chômeurs est faible à Paris (7,7% de la DEFM A au 1er janvier 2012 contre 12,8% en IDF) ; elle est inférieure à 6% dans les 8 premiers arrondissements (à l’exception du 8ème) ; cette situation contraste avec les arrondissements périphériques (à l’exception du 16ème) où la part est supérieure à la moyenne départementale ; toutefois, même dans le 13ème et 19ème arrondissement, la part reste en dessous de la moyenne régionale (9,3% et 9,5%)

La situation est moins favorable pour les seniors, plus nombreux à Paris (23,6%) qu’en région (21,6%) ; ils sont 26% dans le 16ème arrondissement.

 

La part des bas niveaux de qualification (CAP/BEP) est faible à Paris (15,8% contre 26,7% en Ile-de-France), avec toutefois de grandes disparités entre les arrondissements, l’est rassemblant une plus grande part de bas niveaux de qualification (47% dans le 19ème, 39% dans le 20ème, 36% dans le 13ème, 35% dans le 18ème). Par contre les hauts niveaux de formation (niveau Bac+2 et au delà) est plus importante dans l’ouest parisien et sur les arrondissement du centre, principalement sur les 6ème, 7ème et 5ème arrondissements (plus de 70%) contre une moyenne parisienne générale de 51,4%.

 

En conclusion, en ce qui concerne le public cible de NACRE, Paris est le département d’Ile-de-France où les jeunes et bas niveaux de qualification sont les moins présents parmi les demandeurs d’emploi. Toutefois, les arrondissements du demi-arc de cercle Est se caractérisent par une part de demandeurs d’emploi jeunes, seniors et à bas niveaux de qualification plus importante que la moyenne départementale, notamment dans les 20ème, 13ème et 19ème arrondissement où l’indice pondéré des publics cibles est supérieur à 110 (base 100 : moyenne départementale)

 

L’accompagnement NACRE :

42 structures ont été conventionnées en Ile-de-France, 9 sur Paris ; sur Paris, les opérateurs sont présents sur 15 arrondissements : les 2ème, 3ème, 5ème, 6ème et 7ème ne sont pas couverts.

La majorité des opérateurs ne dispose que d’une implantation sur le département, soit à leur siège (CMA Paris, la CCI Régionale, PIE), soit sous forme d’antennes (KPMG, BGE Adil et SECE) ; 3 autres opérateurs décentralisent leurs activités, soit dans des antennes (123 Consulting sur 5 arrondissements et Adie sur 2 arrondissements), soit sous forme de permanences pour la BGE Parif (6 arrondissements)

 

1 714 parisiens ont bénéficié de Nacre entre 2009 et 2011, avec une concentration plus forte sur les arrondissements de la Rive droite et notamment du nord est parisien ; le 15ème et le 13ème font exception sur la Rive gauche. Noter qu’Il n’y a pas de corrélation systématique entre la présence d’opérateurs et le nombre de bénéficiaires Nacre selon les arrondissements, à titre illustratif un seul opérateur dans le 15éme.

Le taux de couverture de la création par Nacre est de 1,2% ; il est plus important dans les 18ème, 19ème, 20ème, 11ime et 13ème (de 1,5 à 2%) ; c’est également dans ces mêmes arrondissements que le nombre d’opérateurs est le plus important, à l’inverse du 8ème où le taux de couverture est moindre, ce qui semble cohérent avec la nature des créations dans cet arrondissement spécifique (domiciliation du siège pour l’adresse).

Les opérateurs sont présents dans tous les arrondissements comprenant un périmètre ZUS ou CUCS

 

L’objectif de 2 160 actions d’accompagnement pour l’exercice 2012 dédiés aux opérateurs parisiens est atteint à hauteur de 89% ; sur la période 2009-2012, le taux de réalisation des objectifs a progressé de 16 points, davantage qu’au niveau régional (+ 14 points)

3,991M€ de prêts nacre ont été décaissés entre 2009 et 2012, complétés par 33,082M€ de prêts bancaires complémentaires

93% ont été des projets de créations, les reprises étant marginales (39 reprises) ; 90 % sont le fait de création en société (SARL 44%, EURL 23%,  SAS 19%).

84% des créations sont concentrées sur 3 secteurs : 35% les Services, 33% le commerce, 16% les HCR.

 

SOMMAIRE

Prés de 4 300 investisseurs ont apporté en moyenne 132K€ à 370 entreprises en 2013

 En 2013 le nombre de Business Angels membres des 82 réseaux affiliés à France Angels est en légère augmentation avec 4 292 investisseurs individuels (soit +4% versus 2012) ; 435 Business Angels ont quitté leur réseau et 573 nouveaux l’ont intégré ; le taux de renouvellement est de 14%.

Côté financement, le montant des investissements sur l’année montre une légère reprise de 2% atteignant les 41M€ contre un peu plus de 40 en 2012, permettant un montant global de financement de l’ordre de 120 M€ (soit un effet de levier proche de 3).

Cette action a contribué à la création de près de 3 000 emplois directs en 2013, un chiffre en constante hausse (2 600 en 2012).

Les Business Angels reçoivent chaque année plus de 10 000 dossiers, dont 4 000 sont étudiés en profondeur ; 1 800 sont présentés aux membres des réseaux et 370 entreprises ont été finalement investies en 2013

Les Business Angels investissent en moyenne 132 K€ par entreprise (contre 114 K€ en 2012) avec des tours de table allant de 50K€ à 1 M€. Sur les 41M€ investis en 2013, près de 40% (contre un tiers en 2012) des investissements sont du refinancement.

Profil des entreprises accompagnées

Elles sont essentiellement implantées au cœur des grandes régions économiques: Ile de France (46%), Rhône-Alpes (17%), Languedoc-Roussillon /Midi-Pyrénées/ PACA (9%), Pays de la Loire (7%) Nord/Normandie (7%) mais aussi en Bretagne (5%) et en Limousin/Centre/Auvergne (5%).

Leur répartition sectorielle (en montants investis) indique une forte concentration dans les services numériques (25%), les logiciels/mobiles/Internet (16%), la santé et les BioTech (15%), l’énergie et les CleanTech (11%), les services et transports (9%), l’industrie et la chimie (9%) et enfin, les Biens de consommation (7%).

 

SOMMAIRE

Recevoir une donation accroit les chances de créer ou reprendre une entreprise, notamment pour les moins de 35 ans, et ce plus que l’héritage qui intervient souvent quand le bénéficiaire est âgé.

 A partir de l’enquête Patrimoine 2009-2010, l’étude montre que les ménages ayant reçu une donation ou un héritage achètent plus fréquemment leur résidence principale ; pour la création/reprise d’entreprise, l’effet de la donation reste significatif tandis que celui de l’héritage ne l’est plus.

% de la population ayant reçu don ou héritage en 2009-2010 Don Héritage
Personne de référence Conjoint Personne de référence Conjoint
Ensemble échantillon 11,0 9,3 15,0 11,0
Achat résidence principale, hors résidence reçue en héritage 8,4 6,0 7,8 3,9
Création/reprise d’entreprise, hors entreprise reçue en héritage 8,6 8,2 6,3 3,4
         

Chez les entrepreneurs, les donations et héritages ont le plus souvent été reçus l’année de l’achat et avant celui-ci.

 

Avoir reçu une donation est associé à une probabilité de création ou reprise d’entreprise 1,5 fois plus élevée. Ici, à la différence de ce qui se passe pour l’achat de la résidence principale, le fait de recevoir un héritage n’est pas significatif ; si la donation permet de desserrer des contraintes de crédit, les héritages, plus tardifs, semblent intervenir trop tard.

 

Si le ménage est propriétaire de sa résidence principale ou si les parents de la personne de référence ou de son conjoint sont en vie ou possèdent du patrimoine, la probabilité que la personne de référence devienne entrepreneur est plus élevée. Ces facteurs jouent dans le sens d’un desserrement des contraintes de crédit, soit parce que le ménage possède déjà un bien qu’il peut hypothéquer, soit parce que les parents peuvent se porter caution. Il est alors plus facile d’obtenir un prêt bancaire.

 

Le fait que les parents de la personne de référence aient été agriculteurs, travailleurs indépendants ou aient exercé une profession libérale est associé à une probabilité supérieure d’être créateur ou repreneur d’une entreprise ; si le père de la personne de référence est agriculteur, la probabilité instantanée de création ou reprise d’entreprise est 2,25 à 2,5 fois supérieure à celle d’un ménage où le père de la personne de référence est employé ou ouvrier. Cette probabilité est multipliée par 1,7 à 1,8 s’il est travailleur indépendant, et par 1,7 à 1,9 s’il exerce une profession  libérale.

 

Les diplômes ont également un effet significatif. Le diplôme associé à la probabilité la plus élevée de créer ou reprendre une entreprise est le baccalauréat professionnel ou technique.

 

La probabilité instantanée de créer ou reprendre une entreprise augmente fortement entre 15 et 32 ans ; elle se stabilise ensuite, sur un pallier légèrement décroissant qui se prolonge jusqu’à l’âge de 50 ans, âge à partir duquel une décroissance nette s’amorce. Après 50 ans, les personnes souhaitant devenir entrepreneurs et n’ayant pas réussi à l’être ont une probabilité moindre de créer ou reprendre une entreprise.

La probabilité de créer ou reprendre une entreprise avant 30 ans est multipliée par 1,4 si la personne de référence a reçu une donation ; les probabilités de créer ou reprendre une entreprise avant 40 ans et avant 50 ans sont multipliées par 1,3.

 

Conclusion

« Les résultats montrent un lien significatif entre les transmissions (donations, héritages) et les investissements des ménages : acquisition du logement, création ou reprise d’entreprise. Ce lien s’avère plus fort pour la donation que pour l’héritage. Il est également plus prononcé lorsque ces transmissions sont reçues avant 35 ans. Ces deux résultats peuvent s’expliquer par le “timing” des transmissions : les donations sont reçues plus tôt que les héritages, à une période de la vie où elles s’avèrent plus utiles pour réaliser des projets immobiliers ou professionnels du fait notamment des contraintes de liquidité ou d’emprunt.

 

 

SOMMAIRE

L’analyse de la Médiation du crédit sur la situation financière actuelle des PME et des TPE

Le travail de proximité que la Médiation du Crédit mène auprès des entreprises lui permet de suivre étroitement leur situation financière ainsi que le comportement des établissements de crédit.

 

Une distribution peu dynamique des crédits aux entreprises en 2013

En 2013, l’endettement bancaire et obligataire des sociétés non financières (hors entreprises individuelles) a continué de progresser (+ 1,7% en rythme annuel), une progression qui s’explique exclusivement par la croissance de l’endettement obligataire (+ 4,9% sur un an), l’encours des crédits bancaires s’étant légèrement contracté (-0,1%), du fait de deux mouvements divergents : la poursuite de la progression des crédits à l’investissement (+ 1,9%) et de la diminution des crédits de trésorerie (- 6,1%) et des autres crédits (-0,7%).

L’encours mobilisé des crédits aux PME indépendantes, s’élevait à 362,4 Md€ en octobre 2013 ; Il a continué à progresser en glissement annuel (+ 0,5%) mais plus lentement que l’année précédente.

Cependant, la distribution du crédit aux PME est relativement hétérogène (dynamique dans certaines régions, beaucoup plus faible dans d’autres).

 

Selon les enquêtes de la Banque de France auprès des PME, celles qui ont demandé un crédit à leurs banques ont bénéficié d’un taux d’obtention des crédits à l’investissement très satisfaisant (90% en moyenne depuis le début de l’année) même si, selon le dernier baromètre KPMG-CGPME, une partie des dirigeants de PME (37%) déclarent se restreindre dans leurs investissements et réduire leurs demandes aux banques en raison des difficultés d’accès au crédit.

 

Leur taux d’obtention des crédits de trésorerie a été inférieur mais a sensiblement progressé au cours de l’année 2013, pour atteindre 75% au troisième trimestre. Cependant, selon l’enquête de la BPI et celle de l’IFOP réalisée pour le compte de la CGPME et de KPMG, beaucoup de PME, notamment les TPE déclarent rencontrer des difficultés de trésorerie ou d’accès au crédit.

A cette situation, s’ajoute un phénomène d’autocensure en ce qui concerne la demande de crédit. Cette situation n’apparaît pas catastrophique au regard de la situation prévalant dans les autres pays de la zone euro.

 

Les TPE tendent, en cas de difficulté, à solliciter davantage, dans un premier temps, leur crédit-fournisseur, et parfois la CCSF avant d’entrer en médiation ou de s’adresser directement au tribunal de commerce ; dans un contexte conjoncturel difficile, qui accroît en outre l’hétérogénéité des situations et des secteurs, les TPE se montrent réticentes à investir et ont tendance à ne demander de financement qu’en cas de besoin incontournable.

 

La faiblesse des bilans en 2012 a eu pour conséquence une dégradation des cotations de certaines entreprises et a ainsi réduit leur éligibilité au financement bancaire, expliquant en partie l’augmentation des garanties exigées par les banques. Les PME se plaignent aussi de l’alourdissement des procédures et des délais de réponses à leurs demandes de crédit et critiquent également l’éloignement des centres de décision par dessaisissement des chargés d’affaires au profit des comités de crédit, ainsi que les changements trop fréquents de leurs

 

A ce jour, l’Observatoire a rendu publics trois rapports sur le financement des entreprises : rapport sur le financement des PME-ETI, avril 2011-rapport sur l’accès au financement des très petites entreprises, septembre 2011-rapport sur le financement des PME-ETI, juillet 2012.

Le premier rapport avait montré que les PME et ETI françaises avaient préservé, pour l’essentiel, leur situation financière, avec une trésorerie en 2010 supérieure à celle dont elles disposaient avant le début de la crise financière, les situant au-dessus de la moyenne européenne ; ce renforcement de la trésorerie des PME était associé à un comportement de précaution, exercé aux dépens de l’investissement ; la progression de la trésorerie et la hausse de la rentabilité depuis le milieu des années 1990 ne s’étaient pas traduites par des investissements dynamiques sur la période, le taux d’investissement des PME restant structurellement plus faible que celui des ETI et des grandes entreprises ; en 2013 cette caractéristique s’est renforcée.  Le taux de marge des PME a de nouveau baissé en 2012, venant diminuer leur capacité à autofinancer leurs investissements, tandis qu’en parallèle elles faisaient l’effort de maintenir leur trésorerie.

 

L’Observatoire a décidé d’orienter les travaux menés en 2013 vers la question des liens entre marges des entreprises, financement et investissement ; le rapport qui sera publié en 2014 approfondira ces questions et celle d’un nouveau rapport sur le financement des TPE.

 

SOMMAIRE

En 2013, la Médiation du Crédit a connu un taux de réussite pour 57% des dossiers examinés (1 530 bénéficiaires), dont 79% sont des TPE, touchées notamment par la baisse des marchés des particuliers ; 95 entreprises de plus de 100 salariés en ont aussi bénéficié, sauvegardant 27 200 emplois

 En cinq ans d’activité, 41 831 entreprises ont saisi le médiateur du crédit, 33 658 des dossiers ont été acceptés en médiation, 29 495 ont été instruits et clos ; le taux de réussite de la Médiation depuis sa création est de 62% ; pour les dossiers clos positivement, l’intervention de la Médiation du crédit auprès des banques a permis de débloquer 5,6Md€ de crédits (hors écrasement des dettes), afin de conforter 18 151 entreprises dans la poursuite de leurs activités et de préserver 341 169 emplois.

En 2013, ce sont 1 530 entreprises bénéficiaires, employant  47 725 salariés ; le taux d’acceptation des dossiers, est de l’ordre de 74 % (80% en 2008) ; le montant de l’encours des crédits débloqués est en augmentation nette : 1,3Md€, après 543M€ en 2012.

Quant au montant moyen des crédits demandés, il reste inférieur à 50 000 euros pour 58 % des dossiers.

96% des dossiers ont été déposés en médiation par des entreprises de moins de 50 salariés, au sein desquelles 79% employaient moins de 10 salariés (81% en 2012).

Le taux de médiation réussie en 2013 se situe légèrement en dessous de celui de 2012 (57%, contre 58%). Rappelons le contexte d’une année difficile pour toutes les entreprises, notamment celles de moins de 10 salariés ; leur taux de défaillance a augmenté de 6% par rapport à 2012 et touche davantage d’entreprises ayant plus de cinq ans d’ancienneté ; les secteurs les plus affectés sont ceux qui dépendent notamment de la consommation des ménages (services aux particuliers, restauration, commerce de détail, artisanat) ; elles ont fait face à une réduction de leurs commandes qui perdure, avec des réserves réduites et une structure financière dégradée; en conséquence, les dossiers en médiation ont été plus complexes et plus longs à traiter et leur taux de succès est moins élevé.

Les entreprises de plus de 100 salariés représentent un enjeu très important : 95 dossiers (83 en 2012) ont été traités ; 27 188 emplois ont été préservés contre 13 017 emplois en 2012 ; le taux de réussite du traitement de ces dossiers est de 76% en 2012 et de 78% en 2013.

Quant à la répartition régionale de ces dossiers, la plupart des régions affichent des taux de réussite entre 60 et 70%. En Ile-de-France, région qui en instruit la plus grande part (16% à elle seule), le taux de réussite est légèrement inférieur à la moyenne nationale.

La Médiation du crédit a demandé à la Banque de France de mener une nouvelle étude sur l’évolution des entreprises qui ont déposé un dossier de médiation au cours des cinq dernières années (rapprochant 3  bases de données : le fichier des médiations closes entre novembre 2008 et avril 2013, celui des jugements de redressement ou liquidation judiciaire et le fichier des entreprises de la Banque de France, FIBEN) ; au total ont été examinés les dossiers de 22 003 entreprises.

Les études précédemment menées en 2010 et 2011 avaient confirmé le fait que les entreprises en médiation étaient en moyenne plus fragiles que les autres, une propension plus faible pour les entreprises pour lesquelles la médiation avait réussi ;  ces conclusions sont confirmées par cette nouvelle étude, menée sur une période plus longue (5 ans).

Plus de la moitié des entreprises pour lesquelles la médiation n’a pas abouti entrent en redressement ou en liquidation judiciaire, alors qu’un tiers des dossiers qui ont abouti ont connu le même sort.

Les entreprises qui ont eu recours plus d’une fois aux services de la Médiation du crédit, (1 249 sur un total de 22 003 entreprises étudiées), sont majoritairement des TPE. Leur taux de défaillance lorsque la médiation a échoué est très peu différent de celui des entreprises ayant eu recours une seule fois à la Médiation et dont la médiation a également échoué. En revanche, le taux de défaillance est plus élevé pour les entreprises passées plusieurs fois en médiation.

SOMMAIRE

Les artisans priorisent le recours à l’autofinancement, dans les plus petites tailles, notamment par crainte du refus de la banque de participer au financement ; 20% ont toutefois sollicité un prêt bancaire

 L’enquête porte sur les entreprises artisanales de France métropolitaine de plus de trois ans, et comptant moins de 20 salariés ; l’échantillon de 1404 entreprises a été obtenu à partir d’un sondage stratifié selon le secteur d’activité et la taille d’entreprise, en assurant un nombre minimal d’entreprises enquêtées par strate ; l’enquête 2013 a été réalisée du 22 juillet au 17 septembre 2013.

 

Trois entreprises artisanales sur dix considèrent leur situation financière préoccupante, une  opinion propre à l’ensemble des secteurs, moins marquée toutefois dans le bâtiment (23%).

34% des entreprises artisanales ont vu leur chiffre d’affaires reculer en 2012 par rapport à 2011 et 23% progresser (solde négatif de -11) ; ce constat est plus marqué dans le secteur des services (-17). Les entreprises artisanales de plus petite taille sont les plus touchées (-18 pour les  sans salariés, -9 pour celles entre 1 et 9 salariés) ; par contre le solde des positif (+5) pour les entreprises de 10 à 19 salariés.

 

Quelle que soit leur taille et leur activité, les marges des entreprises artisanales sont principalement orientées à la baisse ; le solde d’opinion relatif à l’évolution des marges en 2012 s’établit à -25.  Moins d’un artisan sur dix a vu ses marges augmenter en 2012 par rapport à l’année précédente ; pour près de la moitié, cette hausse s’explique par un repositionnement sur un nouveau marché où les marges sont plus confortables, plutôt que par une révision à la hausse des prix de vente ou par une renégociation des prix à la baisse auprès de leurs fournisseurs.

À l’opposé, un tiers des artisans ont enregistré une baisse des marges sur l’exercice 2012. Parmi les principales raisons invoquées figurent, d’une part, la hausse du prix des matériaux, des matières premières et de l’énergie (20%),  d’autre part la baisse des prix de vente induite par la concurrence (14% des entreprises artisanales) et la négociation par les clients (11%) ; les entreprises artisanales citent dans une moindre mesure « la hausse de la fiscalité » (16%).

 

Un artisan sur cinq a des problèmes de trésorerie : pour moitié, ces artisans pâtissent de la baisse de leur activité ; un tiers ont leur trésorerie en permanence tendue ; ces problèmes de trésorerie touchent les quatre grands secteurs de l’artisanat, mais de façon légèrement plus marquée l’alimentation et les services.

Les délais ou retards de paiement des clients sont la deuxième cause de leurs problèmes de trésorerie (notamment celle dont la clientèle est principalement constituée d’entreprises) ; la moitié dit souffrir de retards de paiement, 14% d’impayés plusieurs fois dans l’année, contre respectivement 25% et 8% pour les entreprises dont la clientèle est principalement constituée de particuliers ; le bâtiment est davantage touché que les autres secteurs, quel que soit le type de clientèle.

 

Pour faire face aux problèmes de trésorerie, 3% ont sollicité un prêt bancaire de trésorerie entre mi-2012 et mi-2013, alors que sur la même période un tiers des artisans ont eu recours au découvert bancaire ; noter que les 3/4 disposent d’une autorisation de découvert bancaire (ou ligne de crédit) mais 22% ne l’utilisent pas ;  11% l’ont trouvée insuffisante ; ce sont les entreprises les plus fragiles financièrement qui ne disposent pas du niveau de ligne de crédit auquel elles aspirent.

 

Plus de 9 dirigeants sur 10 déclarent s’appuyer sur les grands indicateurs financiers (impayés, marges, chiffre d’affaires, résultat et trésorerie) pour suivre l’évolution de leur entreprise ; mais 48 % seulement disposent d’un outil de suivi de l’activité et 39 % d’un suivi prévisionnel de la trésorerie ou du compte de résultat ; les entreprises sans salarié sont moins nombreuses à bénéficier de ces outils.

 

63% font appel à un expert comptable ; 38% disent s’impliquer dans la gestion de leur comptabilité et 25% l’assurent seuls (respectivement 45% et 33 % pour les entreprises sans salarié) ; les conjoints ou les membres de la famille gèrent la comptabilité dans 13% des cas ; cette proportion est plus marquée dans l’alimentation (17%) et le bâtiment (18%).

 

Entre mi-2012 et mi-2013, 27% ont entièrement autofinancé certains projets, dont les coûts sont globalement faibles ; pour les deux tiers de ces entreprises, le coût de ces investissements n’a pas dépassé les 10 000 € ; ils portent principalement sur le renouvellement ou l’achat d’équipements nouveaux.

56% ont recherché un financement externe pour financer le découvert bancaire (34%), renforcer la structure financière par réinjection de fonds propres ou assimilés dans l’entreprise (23%) et d’investir par recours au crédit bancaire classique (16%) ou au crédit-bail (7%).

 

Une entreprise artisanale sur cinq a sollicité au moins un prêt bancaire (16% un seul prêt et 3% plusieurs prêts). Ce recours aux prêts bancaires croît avec la taille des entreprises : 13% des entreprises artisanales sans salarié, 30% celles entre 10 et 19 salariés.

Un tiers avaient pour projet l’achat d’un véhicule professionnel (plus encore dans la construction). Dans le secteur des services, les principaux besoins concernent l’immobilier (27% des demandes de prêts bancaires). Enfin, dans les secteurs de la fabrication et de l’alimentation, la majorité des demandes de prêts concernent le renouvellement d’équipements de production (respectivement 30% et 41% des demandes).

Le recours au prêt bancaire pour financer l’achat d’équipements nouveaux est plus élevé dans les grandes entreprises artisanales : seules 1% des entreprises artisanales sans salariés y ont eu recours contre 5% de celles employant de 1 à 9 salariés et 10% de celles entre 10 et 19 salariés.

 

La moitié des demandes de prêt bancaire des entreprises artisanales concernent des montants inférieurs à 20 000 € (il est même inférieur à 10 000 € pour un quart des demandes).

Le montant du prêt bancaire dépend du type de projet : les trois quarts des prêts couvrent la totalité d’achat d’équipements nouveaux (permettant un saut technologique) ou de projets immobiliers.

Le montant du prêt est également fonction de la taille de l’entreprise : les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas les 100 000 € sont 44% à demander des prêts de moins de 10 000€ ; à l’opposé, pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 300 000€, 7 demandes sur 10 concernent des montants supérieurs à 20 000€ et un tiers des demandes portent sur des montants supérieurs à 50 000€. 55% des demandes de prêt bancaire des entreprises artisanales de 10 à 19 salariés concernent des montants supérieurs à 50 000€.

 

Les artisans, principalement les entreprises de petite taille, ont un recours limité au prêt bancaire pour financer leurs différents projets et privilégient davantage l’autofinancement ; selon  l’enquête européenne sur l’accès au financement des PME (SAFE) mise en place en 2008 par la Commission européenne et la Banque centrale européenne, 12% des entreprises françaises entre 1 et 9 salariés ont déclaré ne pas solliciter un prêt bancaire au premier trimestre 2013 par peur de refus de la banque contre 8% des entreprises de 10 à 49 salariés et 2% de celles employant entre 50 et 249 salariés.

 

Pourtant, seules 8% des entreprises artisanales qui ont sollicité un prêt bancaire ont essuyé un refus complet, et 3% n’ont pas bénéficié du montant total du prêt souhaité ; ce taux de refus complet est légèrement plus faible pour les entreprises artisanales de 10 à 19 salariés (3% contre 9% pour les entreprises de moins de 9 salariés).

Dans deux cas sur trois, la principale raison avancée par les banques pour refuser un prêt concerne la solidité financière de l’entreprise ; les artisans en situation financière préoccupante ont un taux de refus complet supérieur (18%) ; 24% des demandes de prêts bancaires destinés à faire face à un problème de trésorerie ont été refusées, contre seulement 5% des autres demandes de prêts bancaires. L’insuffisance au niveau des garanties constitue la deuxième raison de refus, citée dans un quart des cas.

 

Une fois l’accord de la banque obtenu, le déblocage du prêt a pris moins de 10 jours pour la moitié des demandes. Les prêts qui portent sur des besoins de trésorerie ont des durées de déblocage légèrement plus longues (supérieures à 10 jours pour 2/3 des demandes).

 

Un quart des prêts bancaires obtenus ont nécessité des garanties ;  cette demande de la banque dépend du montant du prêt demandé : 7% des prêts de moins de 10 000€ ont nécessité des garanties, contre 26% des prêts compris entre 10 000 et 50 000€ et 37% des prêts de plus de 50 000€. La garantie demandée porte principalement sur le patrimoine personnel du dirigeant (la moitié des cas) ; elle a nécessité dans un quart des cas un gage ou une hypothèque sur l’investissement réalisé. Ces garanties demandées par les banques se sont durcies pour plus de la moitié des artisans concernés.

 

Malgré des taux de refus de prêts bancaires assez faibles pour ceux qui en sollicitent, le financement reste un problème préoccupant pour les artisans : un artisan sur cinq considère les difficultés de financement comme le principal frein au développement. De plus, 30% ont reporté ou abandonné  des projets d’investissement en raison de difficultés de financement. Cela impacte aussi bien les entreprises dont la situation financière est préoccupante (50% d’entre elles), que celles dont la situation financière est saine (22 % d’entre elles).

 

Le recours réel à la banque et les attentes

Rappelons que les artisans ont en règle générale le même rapport avec leur banque que les particuliers : ils en changent rarement et les mettent peu en concurrence ; 80% n’ont qu’une seule banque (90% pour les sans salarié).

Quelle que soit leur taille, moins d’une entreprise « mono-bancarisée » sur cinq, à la recherche d’un prêt bancaire, a sollicité plusieurs banques ; à l’opposé, celles qui possèdent des comptes dans plusieurs banques sont plus de la moitié à solliciter plusieurs banques afin d’obtenir leurs prêts bancaires ; au final, un tiers seulement des artisans ayant sollicité un prêt bancaire (6 % des artisans) ont mis en concurrence différentes banques.

 

Les artisans sont dans leur grande majorité (plus des trois quarts) satisfaits de leur banque, qu’il s’agisse du conseil apporté, du délai de réponse, de l’intérêt porté à l’entreprise ou de la relation directe avec la banque ; pour autant, ils sont peu nombreux à demander conseil auprès d’elles sur les questions financières (1/4, les autres s’adressent à leur expert comptable ou  centre de gestion agréé) ; de plus, 1/3 ne font jamais le point avec leur banque sur la situation de leur entreprise.

 

 

SOMMAIRE

Sur les 5 500 créations d’entreprises innovantes soutenues dans les deux premières années de leur vie par BPIFrance et le MESR entre 1998 et 2007, 8 % étaient initiées par une femme ; leurs créations sont plus modestes que celle des hommes.

Pour constituer une population d’entreprises homogènes du point de vue de l’innovation, Bpifrance a consolidé la liste de ses bénéficiaires d’une aide à l’innovation avec celle du MESR (Concours, incubateur, fonds d’amorçage, CIR, CIFRE, ANR, pôle de compétitivité, forum de capital-risque, organisme public de recherche) ; toutes ces entreprises sont fondées sur l’usage d’une technologie nouvelle ou l’utilisation nouvelle d’une technologie pré-existante.

Au final, 1 075 dossiers d’aide à l’innovation (sur 5 500 au total) ont été analysés par la Junior Entreprise d’HEC ; en janvier 2011, IPSOS a mené une enquête téléphonique auprès de 859 porteurs de projet encore présents dans la société créée (soit 24% des créations encore en vie à ce moment-là). Cette interrogation portait sur l’évolution du business model, les motivations au démarrage de l’activité et le jugement rétrospectif du créateur sur les conditions de création et de développement de l’entreprise.

 

 La dirigeante et le dirigeant

-À 39 ans et demi en moyenne, les femmes sont un peu plus jeunes que les hommes (41 ans) au moment de la création

-La formation ingénieur est la plus répandue quel que soit le genre (39% des créateurs et 34% des créatrices ; respectivement 22 % et 26 % pour les docteurs). Comparé aux poids des femmes dans les formations supérieures en 2008, elles représentent 44 % des personnes ayant décroché un doctorat, 38 % des docteurs en Sciences, 32 % des personnes habilitées à diriger des recherches, mais 27 % des diplômés des écoles d’ingénieurs

– Les biotechnologies, les matériaux, le génie des procédés et dans une moindre mesure la mécanique sont les domaines des créatrices ; logiciels, multimédia, électronique, traitement du signal sont plus le fait des créateurs

 

La répartition sectorielle des créations est, elle aussi, impactée par le genre : les femmes sont plus présentes dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (35% contre 29% pour les hommes), en particulier dans le secteur Recherche-développement en sciences physiques et naturelles (14% contre 9%) ; par contre, elles le sont moins les activités relatives à l’Information et la communication (24 % vs 33 %).

 

86% des femmes (et 91% des hommes)  ont déjà travaillé en entreprise ; 76% des hommes, mais 68% des femmes  y ont passé plus de 5 ans, avant de créer leur entreprise innovante.

15% des femmes y avaient occupé un poste de dirigeant contre 29% des hommes ; les femmes avaient davantage exercé des fonctions de commercialisation et de marketing  (26% vs 13%) ou de gestion/administration (13% vs 8%), alors que les hommes  occupaient plus souvent des fonctions de production (14% vs 8%).

Par ailleurs, 40% des hommes avaient déjà créé une entreprise par le passé contre 21% des femmes, même si  les femmes déclarent en plus grand nombre leur appartenance à un milieu entrepreneurial (44% contre 36).

Il en est de même au sein de la nouvelle entreprise innovante : hors les fonctions classiques de management, apanage de tout créateur d‘entreprise, les femmes se consacrent davantage à la gestion et à l’administration de l’entreprise (16% vs 5%) ou à la commercialisation et au marketing (11% vs 8%).  Au fil du temps toutefois, la répartition des rôles se modifie : de façon très schématique, la R&D est pour les hommes, les autres fonctions pour les femmes avec une orientation spécifique de la créatrice vers la gestion des ressources humaines et la production.

 

De plus, l’ouverture du capital d’une entreprise innovante créée par une femme est plus large que ne le pratique les hommes, qui cherchent davantage à conserver la majorité des parts ; cette ouverture conduit à une perte de pouvoir des créatrices. Ainsi, la probabilité de détenir 25 % à 50 % du capital plutôt que la majorité est-elle 2,2 fois plus élevée chez la femme que chez l’homme, chef de file initial. En neutralisant l’effet du domaine technologique, le taux moyen de détention du capital à fin 2010 est de 41 % pour les femmes et de 50 % pour les hommes. Un quart des porteurs de projet féminins est encore actionnaire majoritaire contre 44 % des créateurs.  

 

Les Motivations

Quel que soit le genre, le goût d’entreprendre et le challenge personnel constituent  et de loin le moteur principal, bien avant  l’indépendance professionnelle et l’impossibilité de développer le projet dans l’ancienne structure ; la première motivation est toutefois plus fréquente chez le créateur (79% vs 68%), alors que les deux autres sont plus souvent mentionnées par les créatrices (respectivement 49% vs 42% et 31% vs 27%).

Toutefois, Les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes craintes face à leur création : si l’échec et la situation précaire du créateur sont les inquiétudes les plus fréquentes quel que soit le genre (3 porteurs de projet sur 10), les créatrices ont davantage peur d’échouer (36% contre 28%), de ne pas avoir suffisamment de compétences en matière d’innovation et de création d’entreprise (29% contre 16%).

 

Les difficultés et les leviers de croissance

Les principales difficultés rencontrées au cours de l’année de la création sont assez proches ; toutefois les créatrices seraient plus sensibles aux aspects administratifs (complexité et multiplicité des démarches de création, 36% contre 23% pour les hommes)  et aux aspects logistiques (17% contre 11, difficulté de trouver des locaux ou le matériel nécessaire).

 

Clients difficiles

à trouver

Boucler le plan

de financement

Complexité et multiplicité

des démarches administratives

Trouver les bonnes

compétences

Solitude

du créateur

Trouver  des

locaux, le matériel

Manque

D’adhésion du cercle familial

Femmes

45

38

36

32

22

17

2

Hommes

50

37

23

32

19

11

2

 Dans les années qui suivent, la nature des difficultés rencontrées est très similaire quel que soit le genre ; ajoutons pour les créatrices, le fait de trouver les compétences et les retenir (39% contre 27), et la maitrise du développement commercial (y compris à l’international), alors que les hommes disent avoir plus de difficulté pour financer le lancement commercial :  

 

Lourdeur charges sociales,

des démarches administratives

Financement pour le lancement commercial

Trouver les bonnes

compétences

Mobiliser les Investisseurs les banques Concurrence trop Forte ou innovation Peu demandée Maitriser le développement, L’innovation Développement à  l’international

Femmes

46 39 39 27 26 23 19

Hommes

39 40 27 34 28 17 14

 L’année de la création, les femmes sont plus nombreuses à avoir rencontré plusieurs difficultés jugées essentielles ; la probabilité d’avoir été confronté à deux ou trois obstacles essentiels plutôt qu’à un seul est 2 fois plus élevée chez la femme que chez l’homme. Post-création, cette situation disparaît.

 

Interrogées sur les leviers de croissance, les femmes citent plus que les hommes la solidité et la cohésion de l’équipe initiale du projet de création (55% contre 45) et la constitution d’un réseau relationnel pertinent (45% contre 33), alors que les hommes sont plus souvent préoccupés du financement (21% contre 16%) et de l’export (18% contre 14) ; ceci étant, l’activité continue de R&D, l’adéquation offre/demande sur le marché sont cités par femmes et hommes comme essentielles :

  Solidité et cohésion de l’équipe initiale Activité continue R&D, innovation Adéquation offre Demande sur le marché Constitution réseau relationnel pertinent Accès au Financement Export  

Femmes

55 54 51 46 16 14

Hommes

45 57 52 33 21 18

  Les entreprises créées

 

 Les hommes portent des plans de financement plus importants que les femmes : 508 k€, le plan de financement médian, 1,8 fois plus élevé que celui des femmes ; la probabilité d’avoir des besoins de financement de moins de 300 k€ est 2 fois plus élevée chez les femmes.

L’origine des ressources prévues pour financer le projet d’innovation sur les trois premières années confirme l’importance des fonds propres et de l’aide publique, en particulier pour les femmes (respectivement 49% vs 43% et 19% vs 13%), mais un même recours à l’emprunt (12 contre 11%) ; les hommes affichent une plus grande capacité d’autofinancement (32% contre 21).

Le taux de participation de la famille est corrélé au genre : si la probabilité d’avoir la famille comme actionnaire au démarrage de la création innovante est identique chez le créateur et la créatrice, son taux de participation moyen s’élève à 48% pour les créatrices contre 26% pour les créateurs.

 

Les femmes ont une prédilection pour les sociétés de type SARL-EURL (53% contre 39%), tandis que les hommes optent plus souvent pour la SAS-SASU (35% contre 29%) ou la SA (25% vs 16%) ; ce choix juridique est conditionné par la taille du capital social de démarrage, du programme d’innovation et du plan de financement.

 

Plus de 60% des créations par les femmes s’adressent à des marchés uniquement français, contre  40% pour les hommes ; la probabilité de développer du chiffre d’affaires en France plutôt qu’à l’international est 2 fois plus élevée chez les créatrices. Toutefois, lorsque le projet ne cible que les marchés internationaux, la différence de comportement s’atténue (29% des entreprises créées par les femmes contre 36%). Il y aurait donc deux types principaux de création au féminin, les nationales, majoritaires, et les internationales.

 

Le taux de pérennité est identique pour les femmes et les hommes : 85 % à 5 ans ; toutefois les femmes ont des taux de disparition à 3 ans plus élevés que les hommes

 

A fin 2010, la moitié des créations portées par des femmes est présente dans la catégorie des entreprises modérément développées (40% pour les hommes) ; 5 % sont dans un niveau intermédiaire de développement (contre 12%), alors que femmes et hommes ont connu un fort développement au même niveau (35% contre 38%) ; 4% des femmes et 5% des hommes n’ont pas ou très peu développé.

 

SOMMAIRE

Les défaillances du 1er trimestre 2014 sont en hausse de 3,4% au regard de 2013, notamment au sein des plus de 5 ans d’ancienneté.

 16 858 défaillances sont dénombrées au 1er trimestre 2014, en hausse de 3,4% au regard du premier trimestre 2013, mais à proximité de 2009 à 2012 (+0,9% au regard de la moyenne de ces 4 années) ; 71% ont été liquidées de suite, alors que 26,5% ont connu un règlement judiciaire et 2,5% une sauvegarde (412 entreprises) ; sur 12 mois glissants, le cap des 62 500 cessations de paiement franchi en janvier 2010 est désormais tout proche de 2013-2014 (62 400). 62 800 emplois ont été concernés.

 

Les hausses se concentrent sur la tranche de taille des sans salarié, qui regroupe aussi les entreprises dont on ne connait pas l’effectif (+13,5% ou 6 900 défaillances), ce qui rend  difficile la comparaison avec les autres tailles, qui sont toutes en baisse ; en supposant que les défaillances non connues en termes de taille ont évolué de la même manière l’année antérieure, constat est fait que les plus petites tailles enregistrent les baisses les plus faibles (entre 1,1 et 7,7%), alors que les plus de 50 salariés ont connu les plus fortes baisses (entre 17 et 35%).

Nombre  de salarié

0 ou inconnu

1-2

3-5

6-9

ST 1-9

10-19

20-49

50-99

100-199

200 et +

ST

+de 50

Total

1er trimestre 2014

6 900

4 874

2 459

1 122

8 455

718

277

59

24

13

96

16 446

1er trimestre 2013

6 079

4 927

2 546

1 215

8 688

709

299

71

37

16

124

15 899

Evolution en %

+13,5

-1,1

-3,4

-7,7

-2,7

+1,3

-7,4

-16,9

-35,1

-18,8

-22,6

+3,4

Répartition des entreprises  1erT 14

42,0

29,6

15,0

6,8

51,4

4,4

1,7

0,4

0,1

 

0,6

100

 Les structures anciennes enregistrent les dégradations les plus sévères : les défaillances de moins de trois ans reculent de 8 %, celles de plus de 10 ans augmentent de 7,8 %.

Ancienneté de l’entreprise

Moins de 3 ans

3-5 ans

Moins de 5 ans

6-10 ans

11-15 ans

16-50 ans

+ de 50 ans

Total

1er trimestre 2014

2 587

5 238

7 825

4 239

1 719

2 598

65

16 446

1er trimestre 2013

2 805

5 098

7 903

3 930

1 578

2 446

42

15 899

Evolution en %

-7,8

+2,7

-1,0

+7,9

+8,9

+6,2

+54,8

+3,4

Répartition des entreprises  1erT 14

15,7

31,8

47,5

25,8

10,5

15,8

0,4

100

 10 activités enregistrent une hausse de défaillances d’au moins 4%, 6 une faible hausse (bâtiment et commerce notamment),  et 4 une baisse (activités tournées vers le BtoB); les 2/3 des défaillances sont localisées dans le bâtiment, le commerce et les services aux entreprises :

En nette hausse Finances Assurances Activités récréatives Santé Agricul- ture Education Activités informatique Immo- bilier Services techniques entreprises Commerce Bouche et IAA Trans- ports

1er T 2014

115 189 199 369 185 220 683 1 000 404 499

1er T 2013

83 154 163 304 156 189 621 936 383 480

Evolution en %

+38,6 +22 ,7 +22,1 +21,4 +18,6 +16,4 +10,0 +6,8 +5,5 +4 0

Répartition 1erT

2014

0,7 1,1 1,2 2,2 1,1 1,3 4,2 6,1 2,5 3,0

 

  En faible hausse En baisse Total
  Services à la personne Commerce réparation auto Commerce Détail Services adm Entreprises Bâtiment HCR Communi- cation Industrie Commerce gros

1er T 2014

747 591 2 288 918 4 180 2 003 143 729 861 16 446

1er T 2013

722 575 2 228 894 4 088 1 967 156 783 886 15 899

Evolution en %

+3,5 +2,8 +2,7 +2,7 +2,3 +1,8 -8,3 -6,9 -2,8 -3,4

Répartition 1erT  2014

4,5 3,6 13,9 5,6 25,4 12,2 0,9 4,4 5,2 100
                     

 

 

SOMMAIRE

L’étude GEM 2013 constate à nouveau un décalage important entre l’intention des français à créer/reprendre une entreprise dans les 3 ans et le fait de passer à l’acte ; n’est-ce pas le décalage entre un statut social jugé valorisant et la capacité à en endosser les habits ?

 Le rapport s’appuie sur deux enquêtes distinctes effectuées en juin 2013 ; la première réalisée sur une population d’adultes de 18 à 64 ans, avec un échantillon de 2000 personnes résidantes en France et représentatives de la population française (selon l’âge et le sexe). La seconde a été effectuée à partir d’un panel d’experts dans le domaine de l’entrepreneuriat résidant et opérant en France.

Le rapport s’intéresse principalement aux attitudes, aspirations et intentions de la population vis-à-vis de l’entrepreneuriat ainsi qu’aux comportements en matière de création d’entreprise ; il met en avant un indicateur clé qui mesure l’activité entrepreneuriale des pays, le TEA (Taux d’Ensemble de l’Activité Entrepreneuriale), lequel est complété par ses variantes renvoyant à divers aspects du phénomène étudié comme ceux distinguant les créations de nécessité et d’opportunité.

 

Le taux de l’activité entrepreneuriale (TEA) est de 4,5%, contre 5,2 en 2012 ; cet indicateur est « proche » entre 2004 et 2012 (entre 3 et 6%). Le rapport GEM international de 2012 positionnait la France (5,2%) dans les dernières places devant des pays comme le Japon (4%) et l’Italie (4,3%) et au même niveau que l’Allemagne (5,3%), le Danemark (5,4%), la Belgique (5,2%).

Cette persistance à se maintenir à un faible niveau de dynamisme entrepreneurial est assez étonnante si l’on considère les intentions des Français en matière d’entrepreneuriat.

 

En effet, l’enquête GEM demande aux personnes interrogées « si elles envisagent, seules ou avec d’autres personnes, de démarrer une affaire ou tout autre type d’auto-emploi dans les trois années à venir » ; en 2013, 13,7% formule leur intention de créer/reprendre une entreprise dans les trois prochaines années ; ce taux était de 17,7% en 2011 et de 17,3% en 2012. En rapprochant le résultat obtenu en 2013 de celui des autres pays comparables, on constate qu’il reste en dessous de celui de pays comme les Etats-Unis (16,6%), le Canada (17%) ou Singapour (20,3%) mais qu’il est supérieur à ceux de l’Allemagne (8,9%), ou des Pays-Bas (10,3%).

La France se distingue de plus par le fait que l’écart entre les intentions de création et les créations effectives (TEA) est l’un des plus élevés  (-9,2%).

 

En 2013, 70% des français considèrent que le statut social des entrepreneurs est élevé, ce qui constitue un progrès considérable par rapport au début des années 2000 où ils n’étaient que 47% à penser cela.

Pour 55% des français, entreprendre, créer son entreprise est un choix de carrière désirable.

Toutefois, des facteurs culturels, conjoncturels et institutionnels (système de protection sociale très généreux, code du travail, taxes et impôts, etc.) constituent des freins puissants sur la route de l’entrepreneuriat.

Autre frein : la peur de l’échec (45%), plus qu’en 2012 (43%), le taux le plus élevé de la décade. À cela s’ajoute un sentiment d’incapacité relative à entreprendre (33% contre 38).

Et plus important encore, les opportunités de création/reprise sont difficilement perçues, plus encore en 2013 qu’en 2012 (23% contre 38).

 

Alors que faire ?

« Il nous semble que les mesures les plus significatives sont liées à un changement de mentalité des français et des décideurs économiques et politiques en particulier. Vouloir enseigner l’entrepreneuriat dans les classes primaires et secondaires est un objectif pertinent et courageux ; d’autres pays, notamment la Finlande, l’ont fait avant nous. Cet objectif est une condition nécessaire du changement de mentalité souhaité. Néanmoins, l’enseignement n’est pas le seul levier sur lequel il convient d’agir. Mettre les discours en phase avec les réalités du monde tel qu’il est en en est un autre. Revoir les politiques publiques pour en faire des leviers de changement des facteurs institutionnels au bénéfice des comportements entrepreneuriaux constitue certainement un autre moyen. Tout cela ne sera possible qu’avec une très forte volonté politique, alimentée par une conscience aigüe des problèmes et situations qui freinent, voire bloquent, la nécessaire adaptation des structures et des règles qui gouvernent le fonctionnement de notre pays aux réalités et aux exigences d’un monde en profonde mutation. »

 

SOMMAIRE

55% des dirigeants de plus de 55 ans, du ressort des CCI de PACA, n’ont pas songé à la transmission de leur entreprise ; parmi ceux qui y ont songé, la moitié souhaite une mise en relation avec des repreneurs, 24% de l’information/conseil et 9% un accompagnement

Cette étude est réalisée dans le cadre du programme « Performance Cession-Reprise », financée avec le soutien du Fonds Social Européen ; elle intervient suite à l’envoi d’un courrier de sensibilisation et d’une campagne téléphonique de qualification des chefs d’entreprise de 55 ans et plus (23 348 dirigeants interrogés, 9 874 répondants, un taux de réponse de 42%)

En 2013, sur les 195 587 entreprises enregistrées au Registre du Commerce et des Sociétés en PACA, 55 738 ont un chef d’entreprise d’au moins 55 ans, soit 28 % des entreprises régionales, concernant environ 283 648 emplois.

 

Les freins : 55 % ont déclaré ne pas avoir songé à la transmission d’entreprise.

Chez les dirigeants qui n’ont pas songé à la transmission, 62 % considèrent qu’il est trop tôt pour y penser ; par ailleurs, ils évoquent des freins psychologiques (pas prêt à prendre sa retraite, à confier son entreprise à quelqu’un d’autre…), des freins matériels (environnement économique dégradé, incapacité à transmettre le savoir-faire), des difficultés financières ou techniques ; à ces 62 %, s’ajoutent 30 % de répondants qui souhaitent poursuivre leur activité sans donner de précision.

 

37% des dirigeants de plus de 55 ans songent à transmettre leur entreprise (44% dans les HCR)

Parmi les dirigeants qui songent à transmettre leur entreprise, un quart n’ont pas fixé d’échéance ; pour les autres, 28% l’envisagent dans les 6 mois, 68 % dans moins de 2 ans et 11% à un horizon de 5 ans et plus.

Parmi les secteurs d’activité, les industries agroalimentaires (boulangeries-pâtisseries en majorité) se démarquent avec un taux de projet à très court terme (52% avec une échéance inférieure à un an).

La retraite est la raison avancée par 91 % des dirigeants ayant songé à la transmission ; d’autres raisons évoquées sont peu nombreuses : souhait de changement d’activité (3%), projet de développement de l’entreprise (0,7%).

 

Pour la grande majorité, les dirigeants envisagent de céder leur entreprise à un tiers qui prendrait leur succession (71%). La transmission à un membre de la famille est envisagée par un quart d’entre eux. Peu de dirigeants projettent de transmettre leur entreprise à un de leurs salariés (3 %) ou à une autre entreprise (2 %)

 

L’obstacle principal réside dans le fait de trouver un repreneur fiable qui va pérenniser l’entreprise (26%), ou tout simplement savoir où trouver un repreneur (22%) ; 24% disent la difficulté de trouver un interlocuteur pour s’informer et être conseillé sur les démarches à accomplir et 9% pour un conseil plus appuyé (4% l’évaluation, 3% la présentation à un repreneur, 2% réaliser un état des lieux).

 

Traduits en termes d’attente :

  •    Etre mis en relation avec des repreneurs  (48%) : ce besoin est plus souvent exprimé dans le commerce de détail (54%) et moins souvent dans le secteur de la construction (un tiers). Il l’est aussi davantage par les moins de 10 salariés (49% contre 35% pour les plus de 10 salariés).
  •    Etre informé et conseillé sur les démarches à réaliser (24%) ; ce besoin est plus présent dans la construction et les services (hors tourisme), avec 27%  et dans les plus de 10 salariés  (29 contre 24 en moyenne)
  •    Etre accompagné dans la démarche de transmission (9%) : Il implique une aide technique à chaque étape de l’opération de transmission, principalement lors des premières démarches.

 31 % des répondants ont souhaité un contact avec leur CCI : 1 885 ont demandé un rendez-vous avec un conseiller de leur CCI (19%) ; 1 152 souhaitent être recontactés dans quelques mois sur le sujet (12%). La demande de contact diminue dès que l’effectif de l’entreprise atteint 20 salariés (19% contre 31 en moyenne)

 

 

SOMMAIRE

Les cessions-transmissions dans les DOM : une population vieillissante de dirigeants de PME, avec 2 fois moins de cession qu’en métropole

 Le réseau d’entreprises, y compris individuelles, des départements d’outre-mer est plus dense que celui de la métropole ; la vitalité de la création d’entreprise a d’ailleurs tendance à maintenir cette supériorité dans le temps (à la Réunion et en Guyane, le taux de création a été plus élevé qu’en métropole depuis le milieu des années 2000.);

 la probabilité de survie à cinq ans (enquête Sine 2006-2011 de l’INSEE) est supérieure en Martinique et en Guadeloupe (respectivement 57% et 54%) qu’en métropole (52%), les créations de la Réunion apparaissant au contraire plus fragiles (42%). 

Cette forte densité d’entreprises tient pour beaucoup aux entités unipersonnelles, (76% contre 67% en France). Si la croissance des entreprises sans salarié y a été moins vive qu’en France depuis l’an 2000, celle des 1 à 9 salariés, presque nulle en France, a été de 38% dans les DOM.

 

Rappelons que le taux de chômage y est supérieur à 25% alors que l’emploi public est important (31,4 contre 20,5% pour la métropole) et l’emploi non salarié plus présent (15,9% contre 12,4%).

 

Les PME et ETI (5 633 en 2012) occupent 153 000 emplois, plus de la moitié des salariés du secteur marchand non agricole dans les DOM ; entre 2000 et 2012, le nombre de PME d’outre-mer a crû de 58% contre 23% pour la métropole (progression  forte et continue en Guyane, vive mais stabilisée depuis 2009 à la Réunion).

Si le nombre de TPE avec salarié et  celui de PME/ETI est en phase avec celui de la métropole, voire meilleur (densité en TPE et PME par ménage, le seul indicateur disponible), les cessions brutes connaissent des taux faibles au regard de la métropole et les disparitions, des taux plus élevés :

2012

France

DOM

Guadeloupe

Martinique

Guyane

Réunion

Nombre de TPE de 1-9 salarié

980 655

25 968

6 796

6 053

2 368

10 751

au regard du nombre de ménage (pour 10 000)

35,3

38,2

41,5

37,6

36,6

37,0

Nombre de PME/ETI

208 807

5 633

1 555

1 267

508

2 303

% au regard du nombre de ménage (pour 10 000)

7,5

8,3

9,5

7,9

7,9

7,9

Nombre de cessions bruts de PME en 2011-2012

22 853

297

64

58

24

151

Nombre de disparitions de PME en 2011-2012

4 657

397

128

84

29

146

Taux de cession brut de PME en 2011-2012

5,5

2,6

2,1

2,3

2,4

3,3

Taux de disparition de PME en 2011-2012

2,3

3,5

4,1

3,6

2,9

3,1

 Certaines activités sont sous-représentées (HCR, notamment en Guadeloupe, mais aussi les activités immobilières, l’information/communication, des activités de services à destination des ménages, celles de conseil et d’ingénierie aux entreprises et encore le commerce de gros) ; l’industrie manufacturière est également sous-représentée mais avec de fortes disparités : les points forts ressortent avant tout de l’économie résidentielle : commerce de détail, transports et BTP

 

Dense et dynamique, le tissu des PME dans les DOM est néanmoins fragile du fait tout d’abord de  la taille (68% des PME ont moins de 20 salariés contre 60% en moyenne nationale) et 23% se situent entre 20 et 49 salariés (contre 28%) tandis que seulement 0,7%, contre 2,3%, sont des ETI ; cette faible taille renvoie pour partie à des marchés souvent étroits et insulaires, rendant difficile et coûteuse une stratégie d’expansion.

Elles le sont aussi en santé financière (18% sont notées A ou B contre 40% en métropole) ; les taux de disparition des PME (en raison d’une liquidation ou sans accident judiciaire), sont plus élevés (3,5% contre 2,3).

 

On note aussi une forte proportion de dirigeants de plus de 60 ans et surtout de plus de 66 ans ; environ 11,3% des salariés de PME en 2012 seraient employés dans une structure dont le dirigeant a plus de 66 ans (contre 7,6% en métropole).

 

La proportion des PME d’outre-mer faisant l’objet d’une cession chaque année est d’environ 2,6% (moyenne 2011-2012), soit moins de la moitié de la moyenne des départements français (5,5%) ; si la Réunion se distingue avec un taux de 3,3%, les trois autres territoires se situent entre 2,1 et 2,4%.

Ce constat est le fait de l’ensemble des secteurs d’activité, certes expliqué partiellement par l’effet taille ; mais les taux de cession par taille montre que ceux-ci, en moyenne 2011-2012, ne dépassent guère dans les DOM la moitié de la moyenne nationale, aussi bien pour les PME de 10 à 19 salariés (1,8% contre 3,7%) que pour celles de plus de 20 salariés (4,3% contre 8,1%). Au-delà des effets structurels liés aux disparités de taille et de secteur, il existe bien une fragilité spécifique à l’outre-mer en matière de cession-transmission des PME ; et pourtant les dirigeants y sont plus âgés qu’en métropole ! Le taux de cession y est beaucoup trop bas.

Dirigeants

France

DOM

Guadeloupe

Martinique

Guyane

Réunion

2005

2012

2005

2012

2005

2012

2005

2012

2005

2012

2005

2012

60-65 ans

9,1

12,4

8,0

12,7

7,4

10,7

7,8

17,2

8,6

15,6

8,6

11,0

66 ans et plus

5,5

7,1

5,6

9,6

6,8

10,7

5,1

9,4

3,2

8,4

5,5

9,2

60 ans et plus dans entreprise

de plus de 20 salariés

17,5

23,4

16,4

29,0

16,4

25,7

16,8

36,9

12,6

29,3

16,9

26,7

                         

 L’analyse comparée des TPE de 2010 devenant des PME en 2011 (les entrées) et, en contrepartie, des PME de 2011 passant au stade de TPE en 2012 (les sorties) montre que l’introduction de cette variable ne compense pas les effets d’une cession faible et d’une disparition élevée.

 

 

SOMMAIRE

En 2012, 15 142 cessions-transmissions de PME et ETI (dont 10 874 certaines et 4 268 probables), soit 7,3% des 208 807 PME et ETI que compte la France ; les PME non transmises et en bonne santé s’avèrent très peu nombreuses (301 estimées avec 13 300 salariés concernés)

Cette 2éme édition vise les opérations de cession-transmission de l’année 2012, avec 2 améliorations, l’une évite des doubles-comptes, l’autre la prise en compte décalée du changement de dirigeant.

En 2012, 19,5% des dirigeants ont 60 ans ou plus (dont 7,1% plus de 65 ans) et emploient environ 665 000 salariés (soit 8,1% des salariés des PME en France).

 

Le nombre certain de cession-transmission de PME a peu évolué depuis 2005, alors que celui de cession-transmission probable a augmenté du fait d’une approche plus affinée  des changements d’actionnaires dirigeants, notamment familiaux :

  2005 (estimation) 2010 2011 2012
Cession-transmission certaine 8 747 10 591 10 425 10 874
Cession-transmission probable 1 933 2 341 2 831 4 268
Total 10 680 12 932 13 256 15 142

  90% des 210 000 PME/ETI n’ont connu aucun changement en 2012 qui concerne la cession ou la transmission de l’entreprise, 2,2% (4 657 entreprises, dont 62% d’entreprises de 10 à 19 salariés) ont cessé sans avoir été transmises ; parmi ces cessations,  77%  l’ont été pour des raisons judiciaires ; c’est dire que seules 1 089 PME ont « échappé » à la reprise (43% de 10 à 19 salariés) ;

 

125 000 salariés (environ un dixième des emplois des cessions-transmissions) ont été concernés.

Type d’événement 10-19 sal 20-49 sal 50-99 sal 100-249 sal 250 sal et + Total taux
Ensemble PME et ETI 123 220 57 257 14 489 9 13 4 828 208 807 100
-entreprises sans événement de cession/disparition 109 231 48 445 11 476 6 731 3 045 178 928 85,7
-changement de gouvernance autre 3 701 3 194 1 290 1 048 847 10 080 4,8
-Cessions sans transmission 2 879 1 300 293 128 57 4 657 2,2
        Dont disparition judiciaire 83,6% 67,4% 61,4% 63,3% 42,1% 76,6%  
Cessions-transmissions certaines et probables 7 409 4 318 1 430 1 106 879 15 142 7,3
       Dont changement de dirigeant  actionnaire 1 684 572 87 42 9 2 394 1,1
       Dont changement de dirigeant intrafamilial 1 071 563 133 83 24 1 874 0,9
Cessions-transmissions certaines 4 654 3 183 1 210 981 846 10 874 5,2
       Dont cession (info légale ou Corpfin) 3 116 1 859 617 448 414 6654 3,1
       Dont cession de holding (Insee et Corpfin) 161 132 92 96 110 591 0,3
       Dont changement avéré d’actionnaire 1 377 1 192 501 437 322 3 829 1,8
Taux de cession-transmission (au  regard de leur taille) 6,0 7,5 9,9 12,3 18,2 7,3  

 Les 10-19 salariés sont la moitié des cessions-transmissions certaines et probables, les plus de 50 salariés, 22,6% ; les 10-19 salariés sont en cas de cession, les plus touchées par un dépôt de bilan sans reprise (84% des cessions).

Noter l’importance du changement d’actionnariat intrafamilial en baisse au fur et à mesure que la taille de l’entreprise augmente : 17% pour les 10-19 salariés et les 20-49,  12  et 11% pour les 50 à 249 salariés et 4% pour les 250 salariés et plus. Ajoutons que 2 355 PME ont été transmises dans cette modalité.

Noter enfin que le taux de cession-transmission augmente avec la taille, passant de 6% pour les 10-10 salariés à 18,2 pour les 250 salariés et plus.

 

En 2012, le nombre de cessions de PME de 20 à 99 salariés a diminué (- 3,4% pour les entreprises de 20 à 49 salariés, – 3,1% pour celles de 50 à 99 salariés par rapport à 2011) ; le nombre de cessions a stagné pour les PME de 100 à 249 salariés ; en revanche, le taux de cession des ETI est en hausse de 2,3%, tout comme celui des 10 à 19 salariés (mais pour cette dernière taille, le dénombrement a été amélioré en 2012).

Par ailleurs, contrairement à l’année 2011, où une légère baisse des cessions avant 55 ans avait été observée, toutes les catégories d’âge ont vu leurs opérations augmenter en 2012, en nombre comme en taux ; la croissance des cessions après 55 ans a été supérieure à celle des cessions chez les dirigeants les plus jeunes.

 

 L’analyse des prix a pu être menée à partir des opérations détectées via la base Infolégale (3 207 prix connus pour 6 106 cessions), ou recensées dans celle de Corpfin (117 prix pour 348 opérations), cette dernière ne retenant que les transactions de plus de 750 000€.

La première source d’information présente une quasi-stagnation sur un an (183 000€), tandis que  la seconde source de données retrouve son niveau de 2010 à 4 millions d’euros, soit une baisse de 50 % par rapport à 2011 ; deux univers de prix continuent de coexister, le premier valorisant un modèle à maturité de taille petite ou moyenne, le second correspondant à des structures dont les perspectives de développement sont plus élevées, mais dont la valorisation a été établie sur des bases moins favorables en 2012.

 

En 2012, 52% des cessions-transmissions sont le fait de cédants de moins de 55 ans, mais le taux de cession-transmission augmente de fait avec l’âge (passant de 3 à 6% de leur classe d’âge avant 50 ans à 12% à 60 ans et plus), avec une hausse de 0,3 point en 2012, du fait des plus de 65 ans.

 

La cession intrafamiliale a concerné en 2010, 1 631 transmissions, puis 1 850 en 2011 ; après une opération de maintenance de ces bases de données en 2012, le nombre de cessions familiales à titre gratuit est de 2 355 ;  en moyenne, 1 945 PME sont transmises au sein de la famille chaque année.

L’âge du dirigeant est ici un facteur prépondérant : entre 40 et 59 ans (0,6 % en 2012), à partir de 60 ans (3%) jusqu’à plus de 4 % après 70 ans.

En 2011 comme en 2012, la transmission familiale à titre gratuit a d’ailleurs représenté 24% des opérations de cession de PME et ETI après 60 ans ; les PME de 20 à 249 salariés sont les plus concernées. Les activités les plus souvent transmises y sont le commerce de détail ou de gros, l’industrie et le BTP, et les transports : à l’inverse, les services (activités immobilières, information et communication, santé et action sociale, activités scientifiques et administratives…), HCR sont bien moins fréquentes.

Le taux de cession intrafamiliale des 10-19 salariés reste inférieur à celui des PME de 20 à 249 salariés (1% contre 1,3%) ; au-delà de 249 salariés, le taux reste inférieur à celui des PME et équivalent dans tous les secteurs.

 

Parmi les entreprises cessées et donc non transmises, 71% étaient en mauvaise santé : 54% d’entre elles avaient déjà un risque élevé (note D), ou très élevé (note E) cinq ans auparavant, pour atteindre plus de 71% en 2012 au moment de leur disparition.

Toutefois, 14% des entreprises disparues en 2012 avaient un risque jugé peu élevé (notes A ou B), soit un total de 644 PME, mais 157 ont subi une liquidation judiciaire ; on peut donc estimer que  487 entreprises en bonne santé ont cessé leur activité sans accident judiciaire ni reprise ; une analyse rétrospective sur les disparitions de 2011 montre que, sur les 542 PME disparues en bonne santé sans accident judiciaire, 207 entreprises avaient finalement fait l’objet d’une cession non identifiée, notamment pour des raisons de calendrier ; en tenant compte de ces données, en 2012, ce sont 301 PME en bonne santé, qui ont disparu sans accident judiciaire ni reprise, correspondant à 13 300 salariés (moins de 1 % de l’emploi concerné par une cession d’entreprise).

 

Le croisement des cessions et des disparitions par grands secteurs présente quatre types d’activité en 2012 :

Les PME et ETI, dont le nombre d’opération de cession est élevé (entre 7,8 et 10% de taux de cession) et qui disparaissent peu (entre 1,3 et 1,9%), sont pour l’essentiel issues de l’industrie, du commerce (de détail et de gros) et des activités immobilières.

Le deuxième groupe de PME correspond à celles dont le renouvellement est rapide, aussi bien par la cession que par la disparition ; il en est ainsi des secteurs de l’information/communication et  des transports avec des taux de cession (de 8,2% à 8,4%) et de disparition (entre 2,3% et 3%).

– À l’inverse, les HCR et les services aux particuliers se renouvellent peu par la cession-transmission (taux compris entre 5,4% et 6% en 2012) et disparaissent peu (de 1,7% à 1,9%).

– Le quatrième profil correspond aux secteurs de l’enseignement/santé, des services aux entreprises et surtout du BTP, pour qui les opérations de cession sont rares (6% en moyenne pour les deux premiers, 4,8% pour le BTP), mais dont la fréquence des disparitions est supérieure à la moyenne (2,7% pour les deux premiers), voire élevée dans le secteur de la construction (environ 3,6%).

 

Mais au sein de ces secteurs d’activité regroupés, on note des disparités entre les sous-secteurs qui les composent ; celles ci s’expliquent notamment par des effets de structure, tels que la taille ou le type d’actionnariat. Exemple des secteurs de l’imprimerie, de l’habillement, voire du travail du bois, dont la part d’entreprises de plus de 50 salariés est inférieure à la moyenne du secteur manufacturier, avec des taux de disparition supérieurs à la moyenne ; en revanche, les industries telles que la chimie, la fabrication de produits électroniques et informatiques, la métallurgie ou la production de papier et carton, dont les entreprises sont de plus grande taille qu’en moyenne, ont des taux de cession élevés et des taux de disparition réduits.

Même remarque pour le BTP : le génie civil représente environ 1 800 PME et ETI, dont plus de 31% ont plus de 50 salariés, et se renouvelle surtout par la cession (taux de cession de 7,6% et taux de disparition de 2,3) ; la construction, quant à elle, compte 29 500 PME et ETI, dont moins de 10% ont plus de 50 salariés et 80% sont détenues par un actionnaire personne physique ; il est l’un des très rares secteurs dont le taux de disparition est supérieur au taux de cession (3,9% contre 3,2).

 

 

 

SOMMAIRE

32% des créations d’entreprise sont le fait de femmes en 2010, avec environ 120 000 auto-entrepreneures et 70 000 créations classiques

 48% de la population active française sont des femmes. (14,6 millions); 32% des créations d’entreprises sont le fait de femmes (34% des auto-entreprises, et 28% des entreprises « traditionnelles »), soit environ 190 000 entreprises créées par des femmes en 2010 (120 000 auto-entreprises et 70 000 entreprises « traditionnelles », dont 24% artisanales).

63% sont en auto-entreprise, 17% en entreprise individuelle classique et 20% en société.

60% des auto-entrepreneuses pratiquent leur activité à titre principal et 40 % la pratiquent en complément d’une activité salariée ou de la retraite.

 

  • Les entreprises créées par les femmes

La répartition des créatrices par activité, en différenciant entreprises « classiques » et auto-entrepreneurs où commerces et services sont à égalité avec plus d’auto-entrepreneurs dans les services aux particuliers notamment (38% contre 24) :

Activités

Type commerce

Secondaire

Détail

Services (coiffure

Pressing…)

HCR

Activités

Immobilières

Commerce

de gros

Commerce

Rép auto

ST

Bâtiment

« Industrie »

Entreprises classiques

15,3

9

7

5

3

2

41

7

4

Auto-entrepreneurs

18

21

3

1

0,4

0,2

44

1

6

                   

 

Activités

Type service

Appui scientifiques, techniques aux entreprises

Santé

Activités de soutien aux entreprises

 

Courtage

Info

Com

Education

Récréatives,

artistiques

Transports

Financières

ST

Entreprises classiques

18

11

6

4

3

2

2

2

1

49

Auto-entrepreneurs

19

5

10

1

3

7

5

0,2

0,4

50

                     

 40 % des créatrices d’entreprises « traditionnelles » estiment que leur entreprise est innovante par les nouveautés et améliorations significatives qu’elles apportent sur leur marché (produits, services, procédé de fabrication, organisation et marketing), un chiffre étonnant qui exprime la représentation qu’ont les femmes de l’innovation ; c’est donc un chiffre à prendre avec beaucoup de précaution d’où la grande prudence à avoir pour traiter ce type d’information.

 

11% des entreprises emploient des salariés au démarrage, avec en moyenne 2,31 salariés par entreprise employeur ; 71% des « classiques » disent vouloir avant tout assurer leur propre emploi et 19% vouloir embaucher dans les 12 mois à venir.

 

45% des créatrices d’entreprise classique ont eu recours à l’emprunt bancaire (qui a financé les 2/3 des besoins), 12% à un autre type d’emprunt (notamment prêt d’honneur) ; 48% n’ont eu recours qu’à leurs ressources personnelles.

89% des auto-entrepreneures ont réuni moins de 4 000€ au démarrage, contre 38% de celles qui ont crée une entreprise classique ; ces dernières sont 49% à disposer de 8 000€ et plus.

 

  • Le profil des créatrices

Si l’âge moyen est identique pour les auto-entrepreneures et les autres (38,5 ans), les auto-entrepreneures ont plus souvent moins de 30 ans (28 contre 23%)

 Les créatrices « classiques » viennent plus souvent du chômage (37 contre 31%), ou de l’exercice de chef d’entreprise (15 contre 4%), mais il faut noter que 18% des auto-entrepreneures disent avoir déjà eu dans le passé l’expérience de la création/reprise d’entreprise (18 contre 25% pour les autres) ; environ 40% viennent du salariat en direct et un peu plus de 10% de « l’inactivité » (16% pour les auto-entrepreneures et 11% pour les autres).

 

Les « classiques » affichent comme motivation l’indépendance (61%), voire le goût d’entreprendre (41%), loin devant la perspective d’augmenter leurs revenus (26%), celle de retrouver un emploi (26%), ou en réponse à une opportunité de création (21%) ; peu affiche l’idée nouvelle de produits, services ou marché (15% en contradiction avec leurs déclarations sur leur rapport à l’innovation). Noter que 77% des auto-entrepreneures déclarent qu’elles n’auraient jamais créé si le régime de l’auto-entrepreneur n’avait pas existé.

 

58% des « classiques » exercent dans la même activité que celle de leur expérience professionnelle antérieure (la moitié pour les auto-entrepreneures)

Noter que 18% des « classiques » disent exercer une autre activité professionnelle en parallèle à cette création (37% des auto-entrepreneures).

 

  • En matière d’accompagnement

72% des « classiques » disent avoir été aidées dans leur projet de création (60% des auto-entrepreneures), notamment par un proche (60% et 44 pour les auto-entrepreneures), au même niveau par le conjoint et la famille (26 et 27%). L’appui est aussi venu de professionnels (47% pour les « classiques » et 28 pour les auto-entrepreneures), deux fois plus de la part des structures d’appui à la création que de professionnels (experts-comptables, juristes…)

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

Au cours des 12 derniers mois, les créateurs non auto-entrepreneurs ont progressé de 8,6%, mais les auto-entrepreneurs ont régressé à même hauteur, à savoir 8,6%.

 Au cours des 12 derniers mois (entre mars 2013 et février 2014), comparés aux 12 mois antérieurs (mars 2012-février 1013), les créateurs non auto-entrepreneurs ont progressé de 8,6%, mais les auto-entrepreneurs ont régressé à même hauteur, à savoir 8,6%.

Les créateurs non auto-entrepreneurs (NAE) ont connu des évolutions modestes depuis 2009-2010 (hors la chute de 2012-2013) ; par contre les auto-entrepreneurs (AE) font état d’une décrue permanente, passant de l’indice 100 en 2009-2010 à 84-85 en 2011-2013, puis à 78 en 2013-2014 ; de fait le % d’auto-entrepreneurs dans les créations totales est passé de 58 à 51%.

 

Nombre cumulé au cours des 12 derniers moins

Indice base 100 en 2009-2010 (12 mois)

 

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

NAE

257 672

263 241

256 192

244 506

265 465

100

102

99

95

103

AE

367 589

326 554

299 840

297 294

275 563

100

89

82

81

75

Total

625 261

589 795

556 032

541 800

541 028

100

94

89

87

87

% AE dans le total

58,8

55,8

53,9

54,9

50,9

         
                     

 L’évolution des principales activités, au cours des 12 derniers mois fait apparaître 2 groupes de création, dont un groupe très majoritaire, celui des gains en créations non auto-entrepreneurs, prenant le pas sur les auto-entrepreneurs en chute ; le second concerne les activités qui connaissent des progressions dans les deux types de création, voire la stabilité en création classique et une hausse des auto-entrepreneurs.

 

Le premier groupe rassemble 81% des créateurs NAE et 85% des AE, le second respectivement 19 et  15%.

Trois activités du premier groupe  manifestent une forte évolution du nombre de création non auto-entrepreneur et une nette baisse des auto-entrepreneurs :

– les services aux particuliers (+42 et -10%) où les NAE sont en forte hausse après avoir connu une baisse depuis 4 ans et où les AE sont en très forte baisse au regard de 2009-2010, alors que ce secteur regroupe encore 68% d’AE en 2013-2014

– « l’industrie » (+30 et -10%), un secteur qui regroupe des activités industrielles au sens commun, mais autant d’activités qui ne sont pas industrielles (prothésistes dentaires, ébénistes, métiers d’art…) ; la hausse des NAE est très forte en 2013-2014 et rattrape les mauvais scores des années précédentes.

– la construction que l’on dit en difficulté du fait de la conjoncture (+8% et une chute de 26% des auto-entrepreneurs, accentuée en 2013-2014 mais permanente depuis 2009-2010 ; un doute subsiste dans cette activité, quant à la qualité de l’enregistrement des auto-entrepreneurs, par ailleurs inscrits au Répertoire des Métiers, qui serait comptabilisé comme entreprise classique (c’est du moins la réaction d’un de mes lecteurs assidus).

 

– Deux secteurs, le commerce et l’information-communication (activités informatiques notamment) connaissent de faibles évolutions des NAE et un chute plus sensible des AE ; noter la baisse du commerce dans les 2 types de création au regard de 2009-2010, alors que l’information-communication se maintient dans les NAE :

1er groupe : progression des NAE et régression des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Services aux particuliers

17 601

+42,4

120

84

92

97

37 376

-9,6

58

64

74

86

« Industrie »

13 439

+30,3

85

66

73

101

14 343

-9,6

89

89

102

89

Construction

41 335

+8,0

106

98

105

108

30 693

-26,1

61

83

84

89

HCR

18 978

+6,9

105

98

99

104

8 301

-1,7

95

96

92

93

Services aux entreprises

47 941

+6,7

104

97

103

103

65 294

-3,8

72

75

77

90

Commerce

52 962

+3,1

87

84

90

95

56 763

-4,6

76

79

80

88

Info-com

9 386

+2,3

103

100

106

104

17 027

-7,5

75

81

78

80

Activités financières

11 134

+7,4

109

101

105

109

2 022

-0,4

103

103

83

92

Sous-total

212 776

         

233 819

         
                         

 Le 2éme groupe fait état notamment de la progression constante des AE et des non AE dans la santé/éducation, alors que les transports font état d’une forte progression des AE (les nouvelles formes de taxi ?) ; même type de progression pour l’immobilier :

2er groupe : progression des NAE et des AE

NAE (indice : base 100 en 2009-2010)

AE (indice : base 100 en 2009-2010)

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Nombre en 2013-2014

Evol

12 mois

Année N et N+1

Indice

2013-2014

Indice 2012-2013

Indice 2011-2012

Indice 2010-2011

Santé, éducation

28 054

+8,8

122

112

112

103

33 462

+3,4

88

86

80

82

Transports

6 843

+0,6

106

106

106

107

4 718

+44,6

182

126

103

102

Immobilier

13 412

-0,8

98

99

18

113

2 491

+9,5

88

80

96

95

Sous-total

48 309

         

40 671

         
                         

 

 

 

SOMMAIRE