Contrairement aux idées reçues, il est surtout beaucoup plus simple de créer une entreprise en France qu’ailleurs, en termes de coût, de délais et de démarches administratives. Le processus y est plus simple et plus économique que dans tous les autres pays du G20.


« The power of three together, governments, entrepreneurs and corporations can spur growth across the G20", The EY G20 Entrepreneurship Barometer 2013” Ernt&Yung and G 20 Young entrepreneurs alliance, non daté, lu septembre 2013

 L’analyse de l’entrepreneuriat est basée sur 4 types de sources qualitatives et quantitatives : des indicateurs économiques, un sondage d’opinion réalisé auprès de 1500 entrepreneurs pour l’ensemble des pays, 50 interviews d’entrepreneurs emblématiques (participants au World Entrepreneur of the year), des chercheurs, experts, associés EY et une analyse des bonnes pratiques gouvernementales. Pour chacun des 20 pays membres du G20, le Baromètre construit ainsi un indicateur agrégé qui permet de les classer en fonction de cinq piliers de l’entrepreneuriat : l’accès au financement, la culture entrepreneuriale, l’éducation et la formation, la réglementation et la fiscalité, la coordination des dispositifs d’accompagnement aux entrepreneurs.

La population interrogée est d’une part peu nombreuse par pays, et d’autre part très sélective quant au type d’entrepreneurs et d’experts (très tournée vers des entreprises haut de gamme), d’où la prudence dans l’interprétation des résultats ; les comparaisons ne sont pas par ailleurs toujours pertinentes.

 

Il suffit de 5 procédures administratives et 7 jours en France pour créer une entreprise, contre 7,6 procédures et 22 jours en moyenne dans les pays du G20.

Le coût pour créer une entreprise en France est de 0,9% du revenu moyen par habitant, contre 9% (10 fois plus) en moyenne dans les pays du G20 ; depuis trois ans, le baromètre montre que dans un grand nombre de pays, il est plus simple de créer son entreprise (35% des entrepreneurs interrogés).

 

Malgré l’amélioration de l’écosystème entrepreneurial français, des freins subsistent tels la fiscalité directe et indirecte ; la fiscalité sur le travail – exprimée en pourcentage des profits – est deux fois supérieure (51,7%) à celle de la moyenne des pays du G20 qui est de 24%) ; sur les aspects réglementation et fiscalité, la France est classée 15ème. Le comportement des Français face au risque que comporte la création d’entreprise, constitue aussi un autre frein majeur.

 

La France est par ailleurs classée 15éme en ce qui concerne l’accès au financement, 8éme pour la culture entrepreneuriale, 1ére en ce qui concerne la formation.

 

Mais aucun pays ne peut prétendre avoir un écosystème entrepreneurial idéal, même si les pays matures restent pour l’instant les mieux positionnés en la matière ; en effet, si l’on se réfère aux critères clés du Baromètre (accès au financement – culture entrepreneuriale – réglementation et fiscalité – éducation et formation – coordination des dispositifs d’accompagnement), aucun pays ne réussit à se placer dans le top 5 sur l’ensemble des critères.

 

« La France : une prise de conscience vis-à-vis des entrepreneurs, un potentiel entrepreneurial encore sous-exploité. Alors que la 1ère édition du Baromètre publiée en 2011 rapportait que les entrepreneurs français étaient les plus pessimistes quant à la faible culture entrepreneuriale de leur pays, l’édition de cette année donne à voir une amélioration, avec un classement qui passe de la 20ème à la 9ème place. Une progression significative, même si les entrepreneurs français sont seulement 22% à penser que la culture entrepreneuriale dans leur pays est développée (contre 57% en moyenne dans les pays du G20). »

 

Le Baromètre souligne l’intérêt d’une stimulation de l’entrepreneuriat incluant deux acteurs complémentaires que sont les gouvernements et les grandes entreprises : 51% des entrepreneurs français (38% des entrepreneurs du G20) estiment que leur écosystème pourrait s’améliorer s’ils étaient directement impliqués ou consultés pour l’élaboration des réglementations les concernant.

 

Quelques résultats pour l’ensemble des 20 pays :

 

  • A propos de l’accès au financement (les USA sont les mieux positionnés dans ce domaine) :

– 70% pensent que l’accès est difficile dans leur pays

– La moitié que l’amélioration de l’accès au financement serait grandement bénéfique pour accélérer le développement de l’entrepreneuriat

– 46% s’intéressent au crowdfunding

 

  • A propos de la culture entrepreneuriale (les USA sont les mieux positionnés dans ce domaine)

– Les 2/3 jugent la défaillance d’entreprise comme une expérience négative, mais ¼ comme opportunité d’apprentissage

– Seuls 15% pensent que l’action de leur pays en faveur de la culture entrepreneuriale est pleinement satisfaisante

 

  • A propos des impôts

– 84% demandent un système simple

– 83%, une incitation fiscale en faveur de l’innovation

– 38% souhaitent être consultés dans l’élaboration des réglementations concernant les entreprises

 

  • A propos de l’éducation et de la formation (la France est le pays exemplaire)

– 84% pensent qu’il faut une formation spécifique pour faire émerger et faciliter la réussite des entrepreneurs

– 52% pensent que l’enseignement supérieur de leur pays a connu une amélioration en ce domaine

-Le partage des sucess stories est une fort bonne pratique pour sensibiliser à l’entrepreneuriat

 

  • A propos des appuis (la Russie est le pays le plus apprécié) :

53% estiment une amélioration dans l’accès aux clubs et associations d’entrepreneurs et 46% y ont eu recours ; 36% estiment que les incubateurs sont un des meilleurs appuis pour développer l’entrepreneuriat.