En 2012, les femmes chefs d’entreprise, hors autoentrepreneurs (non-salariées) et hors des chefs d’entreprise salariées, sont 659 000 ou 31% des chefs d’entreprise ; 68% sont en entreprise individuelle contre 54% des hommes


"« Indépendants et dirigeants salariés d’entreprise : un tiers de femmes », Insee Première N° 1563, juillet 2015

 Source : la base « non-salariés » issue d’une source administrative gérée par l’Acoss collectant les cotisations sociales et la CSG-CRDS assises sur les rémunérations des non-salariés. Les effectifs des dirigeants salariés et leurs salaires sont connus grâce aux déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent à l’administration.

 

Fin 2012, en France, 2,7 millions de personnes sont des indépendants ou des dirigeants salariés d’entreprise, dans l’ensemble des secteurs hors agriculture : un tiers sont des femmes. 25%   (190 000 femmes) lorsque l’on traite des employeurs ; les femmes sont de moins en moins présentes au fur et à mesure que la structure juridique sous-tend un entreprise susceptible de développement   :

Nombre en milliers Autoentrepreneurs* Entrepreneurs individuels « classiques » Gérants de SARL Dirigeants salariés hors SARL Ensemble
Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Femmes 232 40 445 37 200 25 14 17 891 33
Hommes 355 60 772 63 602 75 67 83 1 796 67
Ensemble 587 21,8 1 217 45,3 802 29,8 81 3,0 2 687 100

*La part en nette croissance au fil du temps et la particularité de ce régime (faible revenu et inactivité pour au moins ¼ demande la prudence dans l’interprétation des données

 

Les femmes sont très présentes dans les services aux particuliers et aux entreprises, la santé et le commerce, ce qui est bien connu :

  Services aux Particuliers dont HCR et éducation Santé Services aux entreprises Commerce « industrie » Construction Transports
Femmes 28,6 25,4 20 19,3 4,0 1,8 0,9
Hommes 15,7 10,6 2,6 20,7 5,8 21,2 3,4

Les femmes sont particulièrement nombreuses dans les entreprises individuelles, notamment dans les services personnels (en particulier  la coiffure et les soins de beauté, l’enseignement l’hébergement-restauration) et la santé (55%, dont 83% des infirmières et seulement 35% des médecins généralistes et spécialistes).

À l’inverse, les dirigeantes salariées de sociétés hors SARL (très minoritaires) exercent globalement dans les mêmes secteurs d’activité que leurs homologues masculins, principalement dans les services aux entreprises (37% des hommes et 41% des femmes) et le commerce (24% et 28%).

 

Elles ont des entreprises plus petites (autoentrepreneurs compris):

  1 personne 2-4 personnes 5-19 personnes 20-49 personnes 50 personnes et +
Femmes 80,7 13,3 5,2 0,5 0,3
Hommes 70,4 17,6 9,6 1,5 0,9

Si parmi les dirigeants 37% de ceux travaillant seuls dans leur entreprise sont des femmes, elles ne sont plus que 28% dans les entreprises employant de 2 à 4 personnes, 22% dans celles de 5 à 19 personnes, 16% dans les entreprises de 20 à 49 personnes et 14% dans les entreprises de 50 personnes ou plus.

 

Les femmes chefs d’entreprise sont plus jeunes : 40% des chefs d’entreprise âgés de moins de 30 ans sont des femmes, 35% entre 30-44 ans, 31% chez les 45-59 ans et 29% chez les 60 ans ou plus ; un phénomène particulièrement marqué chez les entrepreneurs individuels « classiques » (majoritaires parmi les moins de 30 ans, 41% des 30-44 ans, 34% des 45-59 ans et 31% des 60 ans ou plus)

Dans les services aux particuliers, 55% des femmes ont moins de 30 ans et dans la santé 70% (64% chez les 30-44 ans).

 

Les femmes chefs d’entreprise gagnent 31% de moins que les hommes (2 020€, nets de cotisations sociales contre 2 915€) ; cet écart s’explique par l’âge, la taille de l’entreprise (si la répartition des hommes et des femmes était la même par taille d’entreprise et statut juridique ; celles-ci gagneraient 19% de moins), bien qu’elles soient plus présentes dans des secteurs plus rémunérateurs que la moyenne (santé et professions libérales du droit notamment) ; si la répartition des hommes et des femmes était la même par secteur, ces dernières gagneraient 39% de moins que les hommes. L’écart s’explique aussi par un nombre d’heures travaillées moins important.

 

Ce sont les autoentrepreneurs qui ont les revenus les plus faibles (380€ par mois en moyenne pour les femmes contre 480€ pour les hommes, soit 20% de moins) ; les femmes entrepreneurs individuels gagnent 25% de moins et les gérantes de SARL 29% de moins ; l’écart est encore plus important pour les dirigeants salariés (36% soit 4 770€ contre 7 480€).

Les plus bas revenus sont perçus dans le secteur des services aux particuliers (940€ par mois pour les femmes contre 1 400€ pour les hommes) ; quant aux rémunérations les plus élevées, l’écart subsiste : en santé (3 510€ contre 6 970€), dans les services aux entreprises (2 310€ contre 3 750€); dans « l’industrie », l’écart est de 64% : les femmes travaillent principalement dans l’habillement ou la fabrication d’articles de bijouterie, alors que les hommes exercent leur activité dans le travail des métaux, et dans la réparation et l’installation de machines et équipements.

Les inégalités de revenus sont plus faibles  dans les services aux particuliers (33%) et le commerce (24 %).

Les femmes à travailler seules dans leur entreprise ont gagné 1 740€ par mois contre 2 280€ pour les hommes, 5 220€ dans des entreprises entre 20 et 49 personnes (7 670€ pour les hommes), et  7 830 dans celles de 50 personnes ou plus (11 925€ pour les hommes).

Au final, hors autoentrepreneur, la moitié des femmes indépendantes ont perçu au moins 1 930€ par mois (10% plus de 6 050€, et 1% plus de 17 910€) ; dans le même temps, la moitié de leurs homologues masculins ont perçu plus de 2 265€ (10% plus de 8 450€, et 1% plus de 26 520€.

Parmi les dirigeants salariés de sociétés hors SARL, une femme sur dix a perçu plus de 9 390€ par mois, un homme sur dix plus de 14 310€ par mois. En  bas de l’échelle des revenus, 10% des femmes ont gagné moins de 390€ par mois, et 10% des hommes moins de 540€.